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serguei_lavrov_john_kerry_imageLa diplomatie internationale se réunit ce week-end à Lausanne et Londres pour de nouveaux dialogues sur la Syrie. Les deux réunions internationales: la première rencontre samedi à Lausanne et la seconde dimanche à Londres, elles devraient avoir le but de tenter d’imposer un énième cessez-le-feu. Dans la ville suisse, les deux ministres des Affaires étrangères, John Kerry et Sergueï Lavrov, devraient être encadrés par leurs homologues de Pays du golfe et de la Turquie.

L’émissaire des Nations Unies Staffan de Mistura participera à la réunion de Lausanne et il fera également partie des discussions avec John Kerry et Serguei Lavrov. Devant la presse, l’adjoint de Staffan de Mistura, Ramy Ezzeldin Ramzy, n’a pas souhaité dire les attentes de l’ONU sur la rencontre de samedi entre les ministres des Affaires étrangères américain, russe, turc, qatari et saoudien. Il a toutefois ajouté que Staffan de Mistura poursuivait d’intenses consultations pour tenter d’améliorer la situation humanitaire, mais aussi sur les questions politiques.

«À Lausanne, le principal sujet de conversation sera la brutalité continue du siège d’Alep et les frappes intentionnelles de l’armée russe et du régime syrien», a prévenu le porte-parole du département d’État américain. À Lausanne, les discussions devraient en outre porter sur la proposition formulée par l’émissaire des Nations unies, Staffan de Mistura, d’organiser l’évacuation des djihadistes de l’ex-Front al Nosra pour rétablir le cessez-le-feu. Leur nombre fait cependant débat, ce qui pourrait empêcher tout accord.

John Kerry retrouvera son homologue russe Sergueï Lavrov pour «parler d’une approche multilatérale de résolution de la crise en Syrie», a toujours expliqué le porte-parole du département d’État américain. La réunion de Lausanne se tiendra sur une journée au Beau-Rivage, là où avaient déjà eu lieu en 2015 des négociations beaucoup plus longues sur le programme nucléaire iranien.

À Moscou, le président «Vladimir Poutine a exprimé l’espoir que la rencontre prévue le 15 octobre à Lausanne (…) soit productive afin de contribuer réellement au règlement» du conflit syrien. Sergueï Lavrov a précisé que les discussions se dérouleraient en présence de la Turquie, de l’Arabie saoudite et peut-être du Qatar, trois pays qui soutiennent l’opposition syrienne. Mais ni Moscou, ni Washington n’ont confirmé la présence de l’Iran, acteur fondamental de la crise syrienne et allié du président Bachar el-Assad.«Notre position à Lausanne sera très claire», a déclaré Serguei Lavrov en déplacement dans la capitale arménienne Erevan. «Nous voulons travailler de manière concrète et voir jusqu’à quel point nos partenaires sont prêts à respecter la résolution du Conseil de sécurité», a-t-il dit, selon des propos cités par les agences de presse russes. «Nous n’allons rien proposer d’autre», a-t-il ajouté.

Au lendemain de Lausanne, John Kerry retrouvera dimanche à Londres ses «partenaires internationaux», c’est-à-dire le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France. Lausanne marquera la première entrevue entre Kerry et Lavrov depuis le gel de leurs négociations, annoncé le 3 octobre par Washington après l’échec d’un cessez-le-feu qu’ils avaient initié et qui n’a duré qu’une semaine. Mais leur dialogue sur la Syrie n’a jamais vraiment été rompu, les deux hommes se téléphonaient encore ces derniers jours. Le département d’État a d’ailleurs souligné que si les discussions bilatérales étaient suspendues, elles n’étaient pas mortes et il n’a pas exclu un tête-à-tête à Lausanne.

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollWeblogs

conflit_syrien_ruines_en_ville_imageL’opposition syrienne a suspendu hier sa participation formelle aux négociations de paix de Genève pour protester contre la “détérioration” de la situation en Syrie, où la trêve est menacée”. Le Haut Comité des Négociations a annoncé qu’il resterait à Genève et continuerait à prendre part à des discussions techniques, mais pas au Palais des Nations de l’ONU. Les discussions auront lieu à l’hôtel où réside la délégation de l’opposition syrienne. Lundi, le coordinateur de l’opposition Riad Hijab a jugé qui est inacceptable de poursuivre les négociations, alors que le régime de Damas continue de bombarder et d’affamer les civils en menant une offensive militaire contre la région d’Alep.

De sa part, le régime de Damas a lui accusé lundi l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar, parrains de l’opposition, de vouloir faire échouer les pourparlers de paix après la décision de celle-ci de suspendre sa participation aux négociations. “Les parrains saoudien, turc et qatari ne veulent pas arrêter le bain de sang en Syrie et ne veulent pas d’une solution politique en Syrie“, a affirmé Bachar al-Jaafari, chef de la délégation du régime, dans une interview lundi soir à la télévision al-Mayadeen de Beyrouth. La chef de la délégation du régime de Damas a déclaré en outre mardi que la destinée du président Al-Assad ne peut pas être discutée dans le processus de paix mené par les Nations Unies. Le régime joue à Genève une rôle plus confortable que l’opposition, écartelée entre sa volonté de ne pas apparaître comme celle qui ferait dérailler un processus de paix et son refus d’entrer dans une négociation sans amélioration concrète sur le terrain.

En ce qui concerne la situation militaire et humanitaire, Staffan de Mistura a estimé que la trêve imposée le 27 février 2016 “tient toujours dans beaucoup de régions (…) mais l’intensification des combats est inquiétante (…) et l’accès humanitaire est également trop lent “, a-t-il déploré. Sur le plan diplomatique, le secrétaire d’État américain John Kerry a demandé à son homologue russe Serguei Lavrov de faire respecter aux forces de Damas le cessez-le-feu. Preuve que la situation devient jour après jour alarmant a été la nouvelle conversation parmi les présidents Poutine et Obama pour décider d’un renforcement du cessez-le-feu en Syrie. Selon un communiqué du Kremlin :” les dirigeants ont discuté en détail de la situation en Syrie, confirmant notamment leur intention de faciliter le renforcement du cessez-le-feu, fruit d’une initiative russo-américaine dans ce pays, ainsi que l’accès de l’aide humanitaire“.

Antonio Torrenzano