ActualitéBlogrollWeblogs

Le nouvel Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie espère reprendre dès que possible le processus politique de paix et mettre fin à huit ans de conflit dans ce pays. Geir Pedersern, qui a pris ses fonctions en janvier 2019, est le quatrième médiateur de l’ONU depuis le déclenchement du conflit en 2011. Lors de sa rencontre avec la presse au Palais des Nations, il a exposé son désir de poursuivre les acquis de son prédécesseur, l’Italien Staffan de Mistura, notamment concernant la mobilisation de la société civile, condition selon lui, pour arriver à terme à une paix durable. « J’espère évidemment que nous serons en mesure de réunir dès que possible le Comité constitutionnel à Genève », a déclaré Geir Pedersen, lors de sa première rencontre avec la presse ce vendredi à Genève. « Je considère le Comité constitutionnel comme une ouverture potentielle au processus politique, mais parallèlement, nous devons également travailler sur d’autres questions. Et j’espère pouvoir en discuter plus en détail avec les différentes parties syriennes, ce qui pourra contribuer à l’instauration de la confiance », a-t-il affirmé. «Je souhaite rencontrer un segment aussi large que possible de la population syrienne, notamment la société civile syrienne bien entendu – vous savez également combien il est important de rencontrer des femmes et de continuer à mettre l’accent sur l’aspect genre de la crise », a-t-il dit.

«Je pense que mon travail restera évidemment très difficile. Je m’efforcerai de combler les écarts très importants », a-t-il dit, tout en indiquant souhaiter «d’être un médiateur impartial, prudent et ciblé, qui traite directement avec toutes les parties et qui peut résoudre les problèmes qui ont rendu les progrès si difficiles à réaliser jusqu’à présent ». Le diplomate norvégien a insisté sur le fait qu’il n’y a qu’une solution négociée possible en Syrie et que, dans le cas d’une solution négociée, « il est évident que les deux parties devront s’asseoir ensemble et entamer de véritables négociations ».

Sur le terrain, il y a eu une décroissance générale des hostilités, mais les violations généralisées et l’anarchie représentent encore une dure réalité pour les civils et pour les réfugiés qui pensent revenir chez eux. Les avancées des forces progouvernementales et l’accord entre la Russie et la Turquie pour une zone démilitarisée dans la région d’Idlib ont contribué à une baisse des affrontements, mais la situation reste critique.

Selon la Commission d’enquête des Nations Unies sur les violations des droits humains et les crimes de guerre en Syrie, entre juillet 2018 et janvier 2019, d’intenses combats se sont poursuivis dans le nord-ouest et l’est de la Syrie et la population civile a été la plus touchée. Les derniers combats ont été caractérisés par de nouveaux crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, notamment avec des attaques indiscriminées, des pillages et des persécutions, y compris par des groupes armés. «Avant tout, les hostilités se poursuivent sans un grand respect des lois de la guerre, des droits de l’homme ou d’un sentiment de compassion envers ceux qui en subissent les effets», a déclaré le président de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, Paulo Pinheiro. «Les attaques menées par les forces progouvernementales à Idlib et dans l’ouest d’Alep, ainsi que par les forces démocratiques syriennes et la coalition internationale à Deir ez-Zor, continuent de faire de nombreuses victimes civiles». Dans le mémorandum de 20 pages, publiés aujourd’hui, la Commission d’enquête a souligné les effets néfastes des hostilités encore en cours et des violations qui en résultent, sur le retour en toute sécurité et durable de millions de personnes déplacées et de réfugiés.

«Les violations continues commises par tous les acteurs du conflit, associés à la destruction d’infrastructures essentielles, au manque de prestation de services efficace et de documentation civile, ont créé des conditions rendant totalement illusoire la possibilité d’un retour sûr et durable », a déclaré la commissaire Karen AbuZayd.

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollWeblogs

Sept ans de guerre, plus de 365 000 morts, des millions de déplacés, de réfugiés dans d’autres Pays, mais pas encore le signe d’une paix durable à l’horizon en Syrie. Sur le terrain, le conflit est presque gagné par le gouvernement de Damas et ses alliés, mais les solutions politiques de stabilisation du pays et même de la région restent encore une abstraction, une simple image.

Avant 2011, la province d’Idlib – 100 kilomètres sur 60, adossés à la frontière turque – comptait moins de 900 000 habitants. Aujourd’hui, ils sont près de 3 millions d’individus, regroupés de gré ou de force au fil des défaites, à demeurer dans la région. Dans cette terrible affaire, la reconquête d’Idlib, qui oppose forces syriennes et Russes, avec des milices iraniennes, aux djihadistes du Hayat Tahrir al-Cham, fait revivre toutes les réminiscences causées par les batailles d’Alep, de la Ghouta, de Raqqa, de Deraa.

Dans ces derniers jours, le spectacle de la peur des civils cernés dans l’enclave rebelle de la région d’Idlib était devenu une nouvelle fois d’illustration supplémentaire de l’échec de la diplomatie internationale dans ce conflit. « Un échec flagrant de la diplomatie et des organisations internationales, mais aussi des organisations régionales, comme la Ligue arabe. En Syrie – selon le professeur Ziad Majed – tout ce qui a été construit depuis la Seconde Guerre mondiale en matière de droits, de conventions, et de mécanismes de condamnation et de jugement sera désormais plus que jamais remis en question».

Une incapacité de la politique internationale qui peut être également analysée de manière chronologique par l’incapacité des Nations Unies à peser sur le cours des événements syrien. En août 2012, Kofi Annan est le premier à jeter l’éponge, six mois après sa désignation comme représentant spécial de l’ONU pour la Syrie. «La militarisation croissante sur le terrain et le manque d’unanimité au Conseil de sécurité – déclara l’ancien secrétaire – m’empêchent de travailler pour la paix et ils changent mon rôle». Le successeur, Lakhdar Brahimi, fin diplomate onusien, ancien constructeur de l’accord de Taëf qui mit fin à la guerre civile libanaise en 1989, fera le même. Après avoir organisé début 2014 les premières négociations directes entre gouvernement syrien et opposition politique à Genève, quelques mois plus tard Lakhdar Brahimi jettera l’éponge pour l’impossibilité de dialogue et la volonté à négocier parmi les deux acteurs.

En 2017, le troisième émissaire onusien Staffan de Mistura parviendra pour la première fois à faire accepter aux différentes parties une feuille de route, mais les pourparlers de Genève s’arrêtent sur la destinée du président Syrien Assad. Certes, la militarisation du conflit a empêché à la diplomatie internationale en Syrie de trouver de manière rapide de voies pour la paix. Milliers de combattants, de milliers de tonnes d’armes ont afflué de toutes parts sur le théâtre syrien devenu un conflit mondial. Aujourd’hui, dans ce contexte ultra morcelé, la Russie tente à son tour de traduire sa victoire militaire en succès diplomatique. Vladimir Poutin réussira-t-il dans son entreprise ?

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollWeblogs

Après près de trois ans de siège, 6.900 femmes, enfants et hommes ont finalement pu quitter les villes syriennes de Foah et de Kafraya, à la suite d’une entente entre les différents sujets du conflit. Les deux villes largement chiites, situées dans le gouvernorat d’Idlib, en majorité tenue par les rebelles, ont été assiégées par des groupes armés non étatiques depuis octobre 2015, et les individus piégés avaient désespérément besoin d’une aide vitale, notamment alimentaire et médicale.

Les Nations Unies n’ont pas été en mesure d’acheminer leur aide humanitaire à ces villes depuis septembre 2017. Les civils ont été escortés par le Croissant-Rouge arabe syrien jusqu’au passage d’Al-Eiss, dans le sud du gouvernorat d’Alep. De sa part, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés a communiqué que plus de 760.000 réfugiés syriens sont rentrés chez eux pendant le premier semestre de l’année en cours. L’Agence onusienne a indiqué en outre que parmi ces chiffres, 13.000 réfugiés sont revenus des pays voisins.

Environ 4 millions de Syriens s’étaient réfugiés chez les pays de la région (Jordanie, Liban, Turquie, Irak), pour échapper aux combats et aux violences. La Turquie accueille actuellement près de 3,6 millions de réfugiés; le Liban plus d’un million d’exilés poussés à l’exil par le conflit qui fait rage dans leur pays depuis 2011.

À l’échelle diplomatique, la Russie a proposé aux États-Unis de coopérer afin d’assurer le retour des réfugiés en Syrie, quelques jours après un sommet entre Vladimir Poutine et Donald Trump. « Des propositions concrètes sur l’organisation du travail visant à assurer le retour chez eux des réfugiés ont été envoyées à la partie américaine », a déclaré un haut responsable du ministère, le général Mikhaïl Mizintsev. Ces propositions « tiennent compte des accords obtenus par les présidents russe et américain au cours de leur rencontre à Helsinki […]. Les propositions russes sont actuellement en train d’être examinées par Washington», a-t-il précisé.

De sa part, le secrétaire d’État américain Michael Pompeo a indiqué vendredi 20 juillet que les deux dirigeants avaient commencé à discuter du rapatriement des millions de réfugiés syriens. « Il est important pour le monde que ces réfugiés peuvent regagner leur pays au bon moment, par un mécanisme basé sur le volontariat », a affirmé Michael Pompeo. «C’est dans cette optique que nous travaillons tous. C’est dans cette optique que travaille l’ONU […] et c’est ce dont le président Poutine et le président Trump ont parlé ».

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollWeblogs

Après avoir vidé la ville de Damas et sa banlieue de toute présence rebelle, l’armée syrienne a lancé l’offensive dans le sud du pays. L’armée du régime de Damas a commencé son offensive dans le sud-ouest de la Syrie la semaine dernière, touchant la région de Deraa. L’objectif de Damas est de reprendre les zones encore contrôlées par les rebelles depuis plusieurs années déjà. Ces territoires tenus par les rebelles syriens faisaient l’objet depuis juillet 2017 d’un cessez-le-feu négocié par Moscou, Washington et Amman. Mais le gouvernement de Damas a décidé d’en finir avec cette situation. Daraa et sa province ont été le berceau de la révolte contre Bachar el-Assad en 2011.

Pour l’instant, les forces de Bachar El-Assad ont reconquis deux localités stratégiques – Basr al-Harir et Mlihat al-Atac – coupant la zone en deux et provoquant la fuite de dizaines de milliers de civils. Selon l’ONU, quarante-cinq mille civils ont déjà atteint la frontière syro-jordanienne, mais le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi a déjà averti que son pays ne laisserait plus entrer de réfugiés en provenance de la Syrie.

De sa part, Staffan de Mistura, envoyé des Nations Unies en Syrie, a dénoncé une situation que dans la région de Daraa serait sur le point d’atteindre le carnage des batailles de la Ghouta orientale et d’Alep combinées. Les opérations militaires se concentrent à l’est et au nord-est de Deraa, où, en trois jours, les forces loyalistes ont réalisé plusieurs victoires. Cette zone est jugée stratégique puisqu’elle entoure la frontière avec la Jordanie et le Plateau du Golan. L’opposition syrienne dénonce le silence de la communauté internationale par rapport à la centaine de morts civils dans les bombardements russes et syriens.

Jean Laerke du bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré que les combats ont concerné 750 000 personnes dans cette province de la Syrie et qu’au moins 45 000 Syriens se dirigeraient vers la frontière israélienne. De sa part, Bettina Luescher du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a averti la communauté diplomatique que le nombre des personnes déplacées pourrait plus que doubler à mesure que la violence s’intensifie.

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollWeblogs

Sept années de guerre et de déplacements massifs de la population ont redessiné la carte démographique en Syrie. Avant la guerre, les Arabes sunnites représentaient 65% de la population, les Kurdes environ 15% et toutes les autres minorités religieuses près de 20%.

Aujourd’hui, les Syriens réfugiés à l’étranger sont plus de cinq millions selon l’UNHCR. Ces personnes vivent pour la plupart dans les pays voisins: Turquie, Jordanie, Liban, Irak. Les déplacés à l’intérieur du pays et sans perspective claire de retour dans leur foyer d’avant-guerre sont au contraire six millions d’individus.

La guerre a changé la structure démographique du pays. À présent, le Nord du pays est sunnite, le Nord-Est kurde tandis que les alaouites et les chiites sont essentiellement concentrés à Lattaquié, Tartous et Homs. Sur le terrain, selon Human Rights Watch, un tiers des logements de la Syrie a été détruit au cours des sept dernières années. De sa part, la Banque mondiale estime que la Syrie a subi près de 300 milliards de dollars en dégâts matériels pendant la guerre. La question des réfugiés, qui constituent avec les déplacés la moitié de la population de Syrie avant la guerre, reste toutefois essentielle pour la stabilité de la région. Le processus politique de paix ne pourra pas oublier cette question.

Au Liban, pays de 6,3 millions d’âmes où plus d’un million de Syriens ont trouvé refuge, on commence à organiser le retour des réfugiés. Mais pour l’ONU, les conditions de sécurité en Syrie ne sont pas satisfaisantes pour parrainer des retours. Le retour des réfugiés dans leur pays ne peut se faire qu’en coordination avec l’ONU, mais les Nations Unies auront-elles la force politique de maitriser le retour ? Quel sera-t-il vraiment l’avenir de ces individus déracinés et très vulnérables?

Antonio Torrenzano

* Un remerciement particulier au photoreporter Lynsey Addario pour l’image.

ActualitéBlogrollWeblogs

La situation humanitaire en Syrie est toujours très critique. Les féroces combats dans la Ghouta orientale, dans la région rurale de Damas et à Afrine, au nord-ouest du pays, ont causé de nouveaux déplacements massifs. Dans ces derniers jours, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a réitéré ses appels à la protection et la sécurité des nouveaux déplacés et des centaines de milliers de civils qui sont toujours pris au piège au milieu des combats.

Dans la Ghouta orientale, plus de 45.000 Syriens ont fui leurs foyers ces derniers jours. Parallèlement, une autre situation d’urgence est en évolution dans le nord-ouest de la Syrie. Dans la région d’Afrine, environ 104.000 personnes sont déracinées de leurs foyers suite à la dernière recrudescence des combats. La majorité de ces personnes, 75.000 individus sont déplacées à Tal Rifaat, tandis que 29.000 autres ont trouvé refuge à Nubol, Zahraa et dans les villages environnants de la région rurale d’Alep au nord. Par ailleurs, quelque 10 000 personnes seraient bloquées à Az-Ziyara, tentant en vain de traverser des zones contrôlées par le gouvernement syrien. Selon le personnel de l’agence onusienne, les besoins dans ces territoires sont immenses et augmentent d’heure en heure.

Les enfants sont les plus touchés par les combats. Chaque fille, chaque garçon syrien sont aujourd’hui traumatisés à cause de la violence extrême dont il a souffert dans le conflit syrien, a déclaré le Représentant régional de l’UNICEF pour le Moyen Orient, Geert Cappelaere. Selon l’UNICEF, la Ghouta orientale est « l’enfer pour les enfants » qui vivent sous les bombes tous les jours et doivent se réfugier dans des caves, sans nourriture essentielle et sans soins médicaux, car les médicaments n’arrivent pas à être livrés. La malnutrition aiguë dans la Ghouta orientale s’est multipliée par dix au cours des six derniers mois, avec 40% des enfants qui pâtissent désormais de malnutrition sévère aiguë.

L’UNICEF signale que 50% enfants de plus ont été tués lors du conflit syrien en 2017 par rapport à 2016, et qu’au moins 1.500 enfants ont été tués ou gravement blessés depuis le début de cette année. « Des dizaines de milliers d’enfants sont devenus handicapés à cause de la guerre, des enfants paralysés, qui ont perdu des jambes, des bras » a déploré l’agence onusienne. Il n’y a aucune amélioration de la situation humanitaire en Syrie depuis l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité samedi réclamant un cessez-le-feu immédiat, a déclaré à New York le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock.

Le Secrétaire général aux affaires humanitaires a déclaré en outre qu’il y a eu en 2017 une réduction de 40% de l’accès à travers des lignes de front vers des zones assiégées et difficiles d’accès par rapport à 2016.  « En moyenne, en 2017, nous avons apporté une aide à 165.000 personnes par mois, ce qui est un niveau totalement insuffisant », a-t-il dit. « Nous apportions une aide à 50 fois plus de personnes dans des zones difficiles d’accès et assiégées l’année passée par rapport à cette année-là […] Si la situation ne change pas, nous verrons davantage de personnes mourir de faim et de maladie que dans des bombardements […] Il n’y a pas de paroles pour exprimer notre frustration au sujet de l’échec collectif de la communauté internationale pour mettre fin à ce conflit. Mais cette frustration n’est rien comparée à la souffrance et à la destruction qui accablent sans relâche le peuple syrien».

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollWeblogs

Le conflit syrien est à l’origine de l’exode de millions de civils : 5 millions d’individus sont à présent réfugiés dans les pays voisins et un nombre consistant des personnes déplacées en Syrie même. Depuis 2011, plus de 5 millions d’individus ont quitté la Syrie sur un total de 23 millions d’habitants.

Depuis janvier 2017, l’agence onusienne pour les Réfugiés des Nations Unies a constaté qu’il  y a un mouvement de retour, mais le nombre d’individus rentrés à leur foyer n’a pas été encore appréciable. Plus de trois millions de Syriens restent réfugiés en Turquie, le pays voisin le plus affecté, selon le HCR. Moins de 10% d’entre eux ont été accueillis dans des camps, tandis qu’une majorité vit dans les villes, dont plus de 500.000 à Istanbul.

Le Liban, ce petit pays de 4.5 millions d’habitants a officiellement accueilli un million de personnes et probablement bien plus si l’on compte les réfugiés qui ne sont pas recensés. Le royaume jordanien qui partage une frontière avec le Pays en guerre accueille 657.000 personnes notamment dans le grand camp de Zaatari. La présence massive et durable des réfugiés a pesé sur les équilibres politiques de ces deux Pays. 233.000 se sont installés en Irak, plus de 120.000 en Égypte et près de 30.000 dans les pays d’Afrique du Nord. Les pays d’accueil restent démunis devant l’ampleur du problème.

En outre, les Nations Unies mettent en garde contre les conséquences à long terme de la crise, tout particulièrement sur les enfants. Un million d’enfants syriens ne sont pas scolarisés et ils sont ceux qui devront contribuer à reconstruire la Syrie pour la prochaine génération. Une situation qui risque de s’aggraver. Quelle pourra être alors leur perspective d’avenir ? Peuvent-ils encore envisager un retour dans leur foyer ? Les perspectives d’avenir restent obscures et dangereuses si la communauté internationale ne décide d’arrêter le conflit, et ensuite décidera d’un plan Marshall pour reconstruire le pays.

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollWeblogs

Lors d’une visite au camp de réfugiés de Za’atari, au nord de la Jordanie, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exhorté la communauté internationale à intensifier son appui aux réfugiés syriens et aux pays qui les accueillent. Une inaction de la communauté internationale pourrait mettre en péril la sécurité mondiale.

Selon le Secrétaire général de l’ONU, cette crise prolongée aurait contribué à alimenter le terrorisme mondial et les Pays donateurs devraient donc avoir tout intérêt à accroître le niveau de l’aide humanitaire et à rechercher une solution politique à la tragédie que constitue ce conflit. «Après dix ans de service en qualité de Haut Commissaire pour les réfugiés, je vous laisse imaginer mon sentiment, mon émotion et ma tristesse devant ce terrible constat : le camp de Za’atari existe toujours, il est plein de réfugiés syriens et la tragédie en Syrie semble ne jamais devoir finir» a-t-il déclaré à la presse lors de sa visite dans le camp.

«Il est temps de dire que si le monde ne vient pas en aide aux réfugiés, il conforte dans leurs discours ceux [les groupes extrémistes] qui exploitent ces arguments pour recruter toujours plus d’individus dans le but de miner la sécurité mondiale» a-t-il déclaré. «La solidarité avec les réfugiés syriens n’est pas qu’un acte de générosité, c’est un acte éclairé dans notre intérêt propre».

À ses débuts en 2011, la guerre syrienne avait pris la forme d’une confrontation classique entre un gouvernement et des manifestants qui réclamaient davantage de démocratie et de liberté. Six ans plus tard, le conflit a déjà fait 310 000 morts, des centaines de milliers de blessés et douze millions de réfugiés et déplacés, devenant ainsi un des conflits les plus meurtriers du XXIe siècle.

«Je veux lancer un appel à la communauté internationale : il faut intensifier l’aide humanitaire aux réfugiés, montrer plus de solidarité à l’égard de pays tels que la Jordanie, le Liban et d’autres qui accueillent des réfugiés syriens et veiller à donner plus d’opportunités à ces derniers» a-t-il déclaré. «Il n’est pas temps de réduire notre solidarité, il est temps de développer la solidarité».

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollWeblogs

Un quart des enfants syriens souffrent psychologiquement des conséquences du conflit  qui déchire leur pays depuis six ans. C’est ce que dénonce l’organisation  “Save the children” dans un rapport publié mardi 7 mars 2017. Le rapport intitulé “Blessures invisibles” souligne qu‘à tous ces troubles s’ajoute le fait qu’il n’y ait quasiment plus de structures éducatives fonctionnant normalement en Syrie. Dès lors, les enfants ne s’imaginent plus un avenir.

Cette recherche, conduite entre décembre 2016 et février 2017, a interrogé 458 enfants, adolescents et adultes vivants dans sept des 14 gouvernorats qui constituent la Syrie. À travers des témoignages, “Save the children” explique  que depuis le début du conflit, en mars 2011, 5,8 millions d’enfants vivent encore sous les bombardements et ont besoin d’aide. 

Trois millions en tout n’ont connu que la guerre. Parmi ces enfants, 470 000 ont perdu la vie lors des six dernières années à cause des combats. En tout, 85 % de la population syrienne vit dans la pauvreté. 4,6 millions de Syriens vivent dans des zones de conflit ou dans des régions difficiles d’accès. 6,3 millions sont déplacés au sein des frontières du pays, et 4,9 millions sont des réfugiés vivant à l’étranger. Le rapport souligne en outre que deux enfants sur trois ont perdu un proche, que leur maison a été bombardée ou qu’ils ont été blessés à cause de la guerre. Autre fait inquiétant, la moitié des adolescents feraient usage de drogue selon les adultes interrogés. Les violences domestiques auraient augmenté et les enfants seraient engagés dans des milices armées.

Antonio Torrenzano

Enquête “blessures invisibles”, adresse numérique de l’organisation où lire entièrement le mémorandum. https://www.savethechildren.net/article/syrian-children-face-growing-mental-health-crisis-new-report-revealsh

ActualitéBlogrollWeblogs

réfugiés_syriens_proche_orient_imageUn nouveau mémorandum publié par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a indiqué que le nombre d’expatriés syriens vivant dans les différents pays d’accueil de la région continue d’augmenter. La relation, intitulée “plan régional de gestion de la situation des réfugiés et de renforcement de la résilience”, a examiné l’évolution et les progrès réalisés cette année pour aider les réfugiés et les communautés d’accueil en Turquie, en Jordanie, en Iraq, au Liban et en Égypte.

«Alors que le conflit en Syrie est entré dans sa sixième année, les gouvernements et les communautés d’accueil continuent d’assumer un lourd fardeau économique, politique, social et sécuritaire», a déclaré le Haut Commissariat des Nations Unies dans son communiqué de presse annonçant les conclusions de la relation statistique. L’agence a ajouté que les institutions publiques subissent une «très forte pression » pour fournir des services de base à un nombre croissant de personnes vulnérables. Le Liban est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés par habitant, soit un quart de la population. À présent, il y a 1,5 million de réfugiés syriens sur le sol libanais. Le pays reste en outre très exposé aux tensions régionales plus que les autres Pays. «Le pays paie un lourd tribut économique», a souligné Philippe Lazzarini, coordonnateur spécial adjoint des Nations Unies pour le Liban.

Le rapport note que le HCR, avec le soutien des bailleurs de fonds, a fourni jusqu’à présent en 2016 un soutien financier à 100.000 ménages, de la nourriture à plus de 2 millions de personnes, des soins de santé à plus d’un million d’individus et une aide au logement à plus de 25.000 familles. Le compte rendu souligne toutefois que la situation devient jour après jour plus grave en ce qui concerne la pauvreté et l’accès aux services de base pour les réfugiés. Le rapport spécifie enfin un accroissement de la pauvreté et l’endettement de la population syrienne réfugiée, notamment au Liban, où 70% des réfugiés vivent en dessous du seuil de pauvreté (par rapport à 50% en 2014), et en Jordanie, où 90% des expatriés enregistrés dans les zones urbaines vivent en dessous du seuil national de pauvreté.

Antonio Torrenzano