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Plus de 220.000 morts selon les Nations Unies et la moitié de la population qui a fui à l’étranger. Ce qui avait démarré en 2011 comme une vague de protestation locale à l’encontre du régime de la famille Al-Assad, s’est transformé dans une guerre sanglante qui n’épargne personne. Les conséquences humaines et matérielles commencent à peser très lourd.

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ban_ki-moon_londres_imagePendant la conférence internationale humanitaire sur la Syrie à Londres, le secrétaire général des Nations Unies a appelé une nouvelle fois la communauté internationale à protéger les civils. « La crise en Syrie va bientôt entrer dans sa sixième année. La communauté internationale porte une lourde responsabilité pour n’avoir pas réussi à y mettre fin », a déclaré le secrétaire dans son discours.

« Cette situation n’est pas tenable. Nous ne pouvons pas continuer comme cela. Il n’y a pas de solution militaire. Seul un dialogue politique inclusif permettra de sauver le peuple syrien et de mettre fin à ses intolérables souffrances », a-t-il ajouté.

En ce qui concerne les négociations de Genève qui ont été suspendues hier et elles devraient peut-être reprendre le 25 février 2016, Ban Ki-moon a souligné : «Je suis entièrement d’accord avec mon Envoyé spécial lorsqu’il dit que nous ne devons pas discuter pour le plaisir de discuter. Les jours qui viennent doivent être mis à profit pour retourner à la table de négociation, pas pour s’assurer de nouveaux gains sur le champ de bataille », a-t-il affirmé, appelant en outre le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Groupe de soutien international à la Syrie (GSIS) d’insister pour que les parties s’engagent sérieusement dans les prochaines négociations.

La guerre en Syrie a fait jusqu’ici plus de 250.000 morts, forcé 6,5 millions d’individus à se déplacer à l’intérieur du pays, et placé 13,5 millions d’habitants dans une situation où ils ont un besoin urgent et quotidien d’aide humanitaire. Aujourd’hui, plus de 4 millions de Syriens sont réfugiés à l’étranger. Quoi faire ? Comment agir ? Pour Gordon Brown, envoyé spécial de l’ONU pour l’éducation mondiale, la communauté internationale devrait de toute urgence produire un nouveau plan Marshall pour mettre fin à la pire crise depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour Ban Ki-moon : « Les réfugiés syriens, comme les autres, doivent avoir une chance de travailler et de subvenir aux besoins de leurs familles. Aujourd’hui, engageons-nous à faire en sorte que tous les enfants syriens aillent à l’école d’ici quelques mois, pas dans des années. Offrir de l’espoir est le meilleur moyen de ralentir l’exode des Syriens instruits et d’empêcher la radicalisation d’une génération perdue ».

Antonio Torrenzano

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conflit_syrien_refugiés_imageUn nouvel appel pour que cessent les conflits meurtriers au Proche-Orient a été lancé à Amman par Mgr Maroun Lahham, vicaire patriarcal pour la Jordanie du Patriarcat latin de Jérusalem. Dans son message de Noël, Mgr Lahham souligne qu’aujourd’hui plus que jamais l’Orient, déchiré par des luttes sanglantes, a un besoin désespéré de paix.

Le conflit en Syrie a détruit les vies de millions de personnes qui se retrouvent pris entre deux feux et n’ont pas accès aux produits de première nécessité ni aux soins de santé. Beaucoup d’eux vivent dans la peur, les enfants ne vont pas aller à l’école et les parents ne peuvent pas travailler. La situation du conflit en Syrie s’aggrave et par conséquent la situation humanitaire. Les réfugiés et les individus déplacés ont épuisé leurs économies et leurs ressources et les pays hôtes sont au bord de la rupture. Environ 70% des réfugiés syriens au Liban, dont le nombre total dépasse déjà le million, vivent à présent au-dessous du seuil de grande pauvreté. L’insécurité alimentaire s’aggrave jour après jour selon un nouveau rapport des Nations Unies.

«Chaque jour, représente un défi considérable pour satisfaire aux besoins les plus fondamentaux », affirme ce rapport, intitulé “Évaluation de la vulnérabilité des réfugiés syriens au Liban en 2015”. Le nouveau dossier souligne l’indice “frappant” de cette augmentation du pourcentage de ces réfugiés vivant avec moins de 3,84 dollars par jour. «Nous avons atteint un point critique. Plus que jamais, les réfugiés ont besoin de notre solidarité et de notre soutien», a déclaré la Représentante du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) au Liban, Mireille Girard. Le HCR est coauteur de ce dernier mémorandum, avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). La communauté internationale devra alors projeter très bientôt une nouvelle architecture de l’aide qui lie le soutien aux réfugiés et les communautés qui les accueillent. Une réponse humanitaire traditionnelle ne suffit plus. Un nouveau plan régional pour les réfugiés devra représenter un changement stratégique dans l’approche de l’aide humanitaire au Proche-Orient.

Le conflit syrien est entré dans sa cinquième année. Les réfugiés sont confrontés à de sévères restrictions, leurs avoirs et leurs économies s’épuisent, leurs dettes s’accumulent. «Sans une réponse humanitaire forte et durable, les réfugiés risquent de glisser de plus en plus profondément dans la pauvreté», a ajouté Mme Girard.

Antonio Torrenzano

 

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enfants_syriens_imageDans le dernier rapport de l’agence onusienne UNICEF et de l’ONG Save the Children, le conflit et la crise humanitaire en Syrie sont en train de pousser un nombre élevé d’enfants à travailler dans des conditions très graves pour leur santé et leur vie. Selon ce mémorandum, les enfants en Syrie contribuent désormais au revenu de leur foyer dans plus de trois quarts des familles interrogées. La même chose, il arrive en ce qui concerne les familles syriennes en Jordanie et au Liban. Aussi là-bas, les enfants participent au revenu familial de la même façon.

«La crise en Syrie a considérablement réduit les moyens de subsistance des familles et elle a appauvri des millions de ménages dans la région. La conséquence ? Une augmentation du travail des enfants, qui a désormais atteint un niveau critique », a expliqué le directeur régional de Save the Children au Moyen-Orient, Roger Hearn, dans un communiqué de presse publié par l’organisation de la FAO à l’occasion de la sortie du mémorandum.

Selon le rapport, trois enfants sur quatre interrogés dans le camp de réfugiés de Za’atari en Jordanie ont signalé des problèmes de santé au travail et 22% des enfants employées dans le secteur agricole à Mafraq ou dans la vallée du Jourdain ont été blessés dans le cadre de leur activité. En outre, les enfants qui travaillent sont bien plus susceptibles d’abandonner l’école que les autres, ce qui ajoute aux craintes actuelles d’aboutir à une «génération perdue» d’enfants syriens.

«À mesure que les familles sont de plus en plus désespérées, les enfants travaillent principalement pour leur survie». Que ce soit en Syrie ou dans les pays voisins, ils sont en train de devenir des acteurs économiques importants. Le rapport constate également qu’un nombre croissant d’enfants sont employés dans des conditions de travail dangereuses, susceptibles d’endommager gravement leur santé et leur bien-être. «Les enfants de Syrie paient le prix élevé de notre échec en tant que communauté internationale à mettre fin au conflit », conclut le nouveau rapport.

Antonio Torrenzano

 

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syria_women_imageLa secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a déclaré pendant la dernière réunion du Conseil de sécurité que l’assistance humanitaire pour la Syrie ne répond pas encore aux besoins de la population déplacée.

«La résolution *2165 du Conseil de sécurité a aidé les Nations Unies à surmonter certains problèmes en permettant une livraison directe à des centaines de milliers de personnes », a expliqué Mme Amos devant les membres du Conseil. « Depuis l’adoption de la résolution et surtout grâce aux livraisons transfrontalières, nous avons pu atteindre pratiquement tous les endroits difficiles d’accès dans les quatre gouvernorats d’Alep, d’Idlib, de Dar’a et de Quneitra», a-t-elle ajouté.

La Secrétaire adjointe a toutefois considéré que « malgré les progrès réalisés, tout cela ne suffit pas encore. Nous sommes confrontés à des problèmes considérables pour appliquer les résolutions 2139 (adoptée en février 2014) et 2165 et nous n’arrivons pas à répondre aux besoins humanitaires de toutes les personnes que nous voulons atteindre en Syrie », a-t-elle affirmé.

Sur le terrain, la situation reste toujours désolante : 12,2 millions de Syriens ont besoin d’assistance humanitaire, dont plus de 5 millions d’enfants. Il y a 7,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Nation et plus de 3,2 millions d’individus ont fui le pays. À présent, il s’agit du plus grand nombre de personnes déplacées à cause d’un conflit dans le monde contemporain.

Antonio Torrenzano

 

* La résolution 2165 du Conseil de sécurité a été adoptée en juillet 2014.

 

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fillette_camp_zaatri_jourdanie_imageLa secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a encouragé la communauté internationale à renforcer le soutien aux efforts pour apporter d’assistance humanitaire aux personnes déplacées en Syrie et aux réfugiés syriens dans les pays voisins avant l’arrivée de l’hiver dans la région. Après d’une visite au camp de réfugiés de Suruc, qui héberge au moment présent 5.000 personnes, Valerie Amos a marqué sa consternation par rapport aux situations des individus qu’elle a rencontrés. « J’ai rencontré une femme qui avait d’abord dû fuir la ville de Homs vers Kobané et ensuite de Kobané vers Suruc. Elle était désespérée et craignait pour les perspectives d’avenir de ses enfants ».

À présent, il y a 900.000 réfugiés syriens enregistrés en Turquie, et le nombre total pourrait être le double selon les estimations. « Près de 200.000 réfugiés syriens ont fui la ville de Aïn Al-Arab (ou Kobané) pour se rendre en Turquie au cours des dernières semaines et les autorités turques ont apporté une aide immédiate », a déclaré la Secrétaire générale adjointe dans un communiqué de presse. « Plus de trois millions de Syriens ont fui leur Pays et ils ont tenté de trouver un refuge dans les pays voisins dont 1,1 million au Liban ce qui représente un tiers de la population. 619.000 sont enregistrés en Jordanie, mais le nombre réel est beaucoup plus élevé», a-t-elle ajouté en soulignant que près de 10 millions de Syriens ont été déplacés soit à l’intérieur du pays, soit dans d’autres nations.

Enfin, selon le HCR et l’UNICEF, les enfants représenteraient la moitié de l’ensemble des réfugiés du conflit en Syrie. La plupart sont arrivés au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Iraq et en Égypte. Les derniers chiffres montrent que plus de 768,000 enfants réfugiés syriens ont moins de onze ans. Les bouleversements physiques, la peur, le stress et les traumatismes qu’ont vécus tant d’enfants ne représentent qu’une partie de cette crise humaine. Les deux organisations ont aussi mis en avant les menaces de travail, de mariage précoce et le risque d’exploitation sexuelle et de traite pesant sur les enfants réfugiés. Les jeunes de Syrie sont en train de perdre leurs foyers, des membres de leurs familles et leur avenir.

Antonio Torrenzano

* Dans l’image du photoreporter Laban Mattei de l’UNHCR, une fillette hébergée au camp de réfugiés de Zaatri en Jordanie.

 

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réfugiés_syriens_crise_humanitaire_imageLes réfugiés syriens seront très bientôt les plus nombreux de la communauté internationale. Avec 2,4 millions de réfugiés, les Syriens sont en train de dépasser les Afghans et de devenir les exilés les plus nombreux dans le monde, a souligné le Haut Commissaire de Nations Unies aux réfugiés Antonio Guterres devant l’assemblée générale de l’ONU. « Il est inacceptable qu’une catastrophe humanitaire de cette ampleur puisse avoir lieu sous nos yeux sans la moindre indication d’un quelconque progrès pour arrêter ce bain de sang », a encore affirmé le haut fonctionnaire du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) Antonio Guterres.

 

Selon le coordonnateur régional pour la Syrie du HCR, 85% des réfugiés syriens ne sont pas logés dans des camps, mais ils vivent au sein des communautés hôtes, ce qui a un impact considérable sur ces communautés qui font déjà face à des problèmes de pénurie, de chômage et de manque de services. 9,3 millions de Syriens, soit près de la moitié de la population, ont besoin d’aide et sur ce total, environ 2,4 millions de personnes ont fui le pays au cours des trois années de guerre civile. Le HCR a indiqué qu’à présent 900.000 réfugiés syriens se trouvent au Liban, 600.000 en Turquie, 590.000 en Jordanie, 215.000 dans le nord de l’Iraq, 135.000 en Égypte, et 20.000 en Afrique du Nord.

 

Le conflit a fait plus de 137.000 morts selon le dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (janvier 2014) en majorité des combattants. L’année 2013 a été la plus meurtrière avec plus de 73.000 morts. La guerre a tué au moins 46.266 civils, en particulier 7000 enfants et 4600 femmes. Au moins, 52.290 soldats et combattants pro-régime syrien et étrangers ont été tués, en particulier 262 membres du Hezbollah chiite libanais et 286 autres combattants chiites non Syriens. Les pertes au sein de l’armée s’élèvent à plus de 32.000 soldats, tandis que rebelles et djihadistes comptent 29.000 morts. Toujours selon l’OSDH, au moins 17.000 personnes sont détenues dans les prisons du régime, tandis que 6000 soldats et miliciens du régime de Damas sont prisonniers des groupes rebelles et djihadistes.

Antonio Torrenzano

 

 

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enfants_syriens_image_2014La guerre civile syrienne est entrée aujourd’hui dans sa quatrième année de violence. Avec 146.000 morts, le plus grand nombre de réfugiés au monde, cette crise apparaît sans une issue. Trois ans de combats ont détruit la nation. Trois ans de bombardements ont plongé la Syrie dans une crise humanitaire sans précédent. L’échec des négociations diplomatiques de Genève en janvier et au mois de février 2014, qui ont pour la première fois mis face à face des représentants du régime et de l’opposition politique en exil, n’a débouché sur aucun progrès.

 

La révolte était née quelques semaines après le collapsus des régimes tunisien et égyptien par des rassemblements pacifiques les 15 et 16 mars 2011 pour exprimer le désaccord contre l’arrestation de jeunes accusés d’avoir graffité des illustrations contre le régime de Bachar al-Assad. La répression par la suite s’est militarisée et, au fil des mois, le conflit est devenu une guerre totale. Les négociations diplomatiques pour une reprise du dialogue à Genève persistent dans l’impasse et le président Bachar al-Assad n’est pas prêt à abandonner le pouvoir. Le parlement a d’ailleurs voté jeudi une loi ouvrant la voie à sa réélection en excluant de facto l’opposition en exil de la prochaine présidentielle. Une décision qui fait obstacle aux négociations de paix, comment le médiateur international Lakhdar Brahimi a affirmé.

 

Dans un rapport publié mardi à Genève, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance affirme que le nombre d’enfants victimes a passé de 2,3 millions il y a un an à 5,5 millions. Le nombre d’enfants déplacés a triplé : de 920.000 à presque trois millions. Un enfant syrien sur dix, soit 1,2 million d’enfants ont été contraints de fuir à l’étranger et vivent dans les camps dans les pays voisins. Quelque 40’000 enfants y sont nés depuis l’année 2011. Le conflit en Syrie a un impact dévastateur sur 5,5 millions d’enfants, a affirmé encore l’UNICEF. Si les hostilités ne cessent pas, des millions de jeunes deviendront une génération perdue exposée à une violence brutale sans un accès correct à l’éducation et à la santé.

Antonio Torrenzano