Depuis le 1er avril, le camp de Yarmouk est le théâtre d’intenses combats entre de groupes armés, y compris l’État islamique. Ces hostilités rendent impossible dans les faits de quitter cet endroit en ce qui concerne les civils. Le Commissaire général de l’UNRWA, Pierre Krähenbühl, a informé dans la matinée du lundi 6 avril le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, de l’urgence de la situation sur le terrain.
« Actuellement, il est tout simplement trop dangereux d’accéder Yarmouk» a déclaré Pierre Krähenbühl, lors d’un point de presse par vidéoconférence. « En ce moment, ce que les gens à Yarmouk ont à l’esprit est simplement la survie », a-t-il ajouté. Il a rappelé qu’il s’était rendu dans le camp il y a plusieurs semaines. « J’ai vu les gens avec tant de désespoir dans les yeux, attendre leur maigre assistance ». Selon l’agence de l’ONU : «les vies des civils de Yarmouk n’ont jamais été aussi profondément menacées. Hommes, femmes et enfants – Syriens comme Palestiniens – se blottissent dans leurs maisons en proie à la terreur, recherchant désespérément la sécurité, de la nourriture et de l’eau. Ils sont profondément préoccupés par les graves périls qui peuvent encore survenir, alors que les hostilités se poursuivent».
L’UNRWA déplore en outre que « depuis plus d’un an, les habitants assiégés de Yarmouk, y compris 3.500 enfants, soient tributaires des distributions irrégulières de nourriture et d’autres secours » et que le niveau de l’aide fourni soit « bien en deçà du minimum requis ». De sa part, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) est dans l’incapacité de mener des procédures humanitaires au sein du camp. Toujours s’adressant aux journalistes, M. Dujarric a noté que l’UNRWA a appelé les parties en conflit à mettre une limite aux hostilités et à permettre l’établissement d’un accès humanitaire. La situation demeure tendue alors que les combats de rue se poursuivent.
Antonio Torrenzano
* Un remerciement particulier au photoreporter Taghrid Mohammed pour l’image.