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refugies_syriens_imageMoscou accueille jusqu’au 29 janvier de représentants de l’opposition syrienne et des émissaires de la diplomatie du régime de Damas afin de renouer le dialogue après presque quatre ans de guerre. Plusieurs membres de différents groupes de l’opposition syrienne et les 6 membres de la délégation officielle menée par l’ambassadeur de Syrie à l’ONU se sont réunis dans une résidence de la diplomatie à Moscou depuis ce matin. Il s’agit des premières considérations entre des membres de l’opposition, notamment des représentants du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), et des plénipotentiaires du régime depuis l’échec de Genève II en février 2014.

Toute l’opposition toutefois n’est pas représentée puisque la Coalition nationale de l’opposition il n’y a pas. Cette Coalition, basée à Istanbul a, pour sa part, exclu sa contribution en déclarant que les discussions auraient du avoir lieu sous l’égide de l’ONU dans un Pays neutre. Le nouveau président de la Coalition nationale de l’opposition syrienne, Khaled Khoja, avait exclu son apport par une conférence de presse lundi 26 janvier 2015. «Le dialogue avec le régime souhaité par Moscou est hors de question», a-t-il déclaré devant la presse à Istanbul.

Il s’agissait des premières déclarations de Khaled Khoja depuis son élection au sein du mouvement. Khaled Khoja, premier turkmène élu à ce poste, a la réputation d’être plus indépendant des soutiens régionaux à la Coalition que son prédécesseur, M. Bahra, près des Saoudiens. M. Khoja a quitté la Syrie dans les années 1980, après deux passages en prison, il vit en exil en Turquie. Né à Damas en 1965, il est l’un des membres fondateurs du Conseil national syrien. La Coalition, souvent accusée d’être éloignée de la réalité du conflit, est traversée par des conflits internes alimentés notamment par ses différents appuis financiers et politiques : en premier lieu le Qatar et l’Arabie saoudite. Les deux pays sont des alliés historiques de l’opposition syrienne, mais des rivaux régionaux au Moyen-Orient.

Pour le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, les discussions qui sont en train de se dérouler à Moscou sont une possibilité pour renouer le dialogue. Il faut d’abord trouver un accord au sein de l’opposition : « Les rencontres entre les représentants des divers groupes d’opposition syriens à Moscou ne sont pas des négociations. L’objectif est de permettre aux opposants d’approfondir une plateforme afin qu’ils puissent avoir une approche commune en vue de négociations avec le gouvernement. Quant aux négociations avec le gouvernement, cela constituera l’étape suivante. Nous estimons qu’après deux jours de contact entre les opposants, les représentants du gouvernement de Syrie pourront les rencontrer, mais pour établir des contacts personnels ». La diplomatie russe en outre est en train de travailler de concert avec la diplomatie égyptienne. Diplomatie égyptienne qui a également réuni l’opposition syrienne au Caire la semaine dernière avant ces trois jours de colloques à Moscou.

«Nous sommes venus avec une liste de dix points. Pour éviter de faire la même erreur que l’opposition à Genève II, nous n’allons pas aborder tout de suite la question d’un gouvernement transitoire », a affirmé l’un des participants de l’opposition au dialogue. De sa part, le régime de Damas a affirmé : «ce qui se déroule à Moscou n’est pas une négociation sur une solution au conflit. Ce sont juste des préparatifs pour une conférence».

Après la session de discussions de la matinée, les Syriens rencontreront le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avant de reprendre leurs pourparlers. Des discussions entre l’opposition et les diplomatiques de Damas sont aussi prévues demain jeudi 29 janvier. L’opposition s’était déjà réunie lundi et mardi pour tenter d’établir une position commune. Après presque quatre ans de conflit qui a fait 200.000 tués et plus de 6 millions de réfugiés, la diplomatie russe réussira-t-elle à mettre un terme de conclusion à la guerre civile en Syrie ?

Antonio Torrenzano

 

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image_mikail_bogdanov_sergei_lavrov_photoEn Syrie, la paix pourra-t-elle être retrouvée à travers le travail diplomatique ? Depuis quelques semaines, la diplomatie russe est en train de travailler à cette nouvelle hypothèse. Le jour n’a pas encore été rendu public, mais les cartes d’invitation sont déjà parties. À compter du 26 janvier prochain, Moscou devrait accueillir des délégations de l’opposition et du régime syrien pour essayer de ressusciter un dialogue parmi plusieurs acteurs qui a été rompu après l’échec de la conférence internationale Genève 2 en février 2014. La gestion de ce face à face devrait être mené par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, excellent connaisseur du Moyen-Orient et arabophone.

Selon l’agenda de Moscou, cette rencontre se déroulera en deux temps : le 26 janvier 2015, toutes les parties de l’opposition se réuniront entre elles; le 27 ou le 28 janvier 2015, elles entreront en contact avec une délégation du régime syrien qui devrait être dirigée par le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem. Inversement à Genève 2, ces colloques, que Moscou souhaite « informels », se dérouleront en dehors de tout cadre multilatéral : ni les États-Unis, ni la France, ni aucun des autres pays « amis » de l’opposition ou alliés du régime syrien, ne seront conviés en marge de la rencontre.

Au sommet de Genève 2, la Coalition nationale syrienne s’était imposée comme unique représentante de l’opposition des colloques pour la paix. Cette fois, l’approche russe a été différente : à Moscou, il y aura cinq représentants c’est-à-dire deux kurdes, un chrétien et deux musulmans qui devront partager leurs sièges avec d’autres opposants. La diplomatie russe a invité des opposants de l’intérieur ou en exil, dont ceux du Courant de la Construction de l’État, du Front du Changement et de la Libération ou du Comité de coordination national pour un changement démocratique. Et Staffan de Mistura, le représentant de l’ONU pour la Syrie sera-t-il dans la Capitale russe ? « Il s’agit d’une initiative russe, nous n’avons pas été impliqués. Toute initiative qui visant à encourager le processus de paix nous semble la bienvenue», a commenté Juliette Touma, la porte-parole de l’envoyé spécial onusien.

Antonio Torrenzano

 * Dans l’image, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov, le vice-ministre Mikhail Bogdanov et le secrétaire général Nabil Elaraby de la Ligue arabe.

 

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refugies_syrie_imagePourquoi la Syrie est-elle le problème le plus inextricable du Moyen-Orient ? Si la destruction du groupe de l’État islamique est un objectif à long terme, la communauté internationale manque à aujourd’hui d’objectifs clairs en ce qui concerne la Syrie. Le conflit syrien ne se limite plus à la présence du régime du président Bachar el-Assad au pouvoir. Renverser son régime ne suffira pas pour conjuguer les intérêts de la mosaïque d’identités ethniques et sectaires du pays. Il faudra examiner de manière bien plus approfondie l’avenir de la nation syrienne et envisager comment elle pourrait être gouvernée dans la paix. La situation, qui s’aggrave jour après jour, exigerait des efforts diplomatiques au plus haut rang international (ONU, Union européenne, Russie, États-Unis) et régional pour rechercher des solutions efficaces avec la participation de la république de l’Iran autant que du royaume de l’Arabie Saoudite.

Le Proche-Orient porte encore le poids d’un double héritage historique : 1) des siècles de domination ottomane; 2) une entrée brutale et instrumentalisée dans l’ère de la modernité eurocentrique par les puissances coloniales européennes. La fabrication de l’État-Nation, par exemple, a été toujours contraire au système communautaire d’organisation de la vie sociale ottomane. Une organisation sociale, l’ottomane, qui encourageait plus le sentiment d’appartenance à une communauté (la communauté chiite, la communauté alaouite, les Druzes, la communauté sunnite) qu’à l’abstrait concept de patrie.

Ce choc historique a remis en question le fonctionnement de l’ensemble de ces collectivités et les a poussées tout de suite dans une modernité après plusieurs siècles de léthargie politique. L’arabisme et le sens d’appartenance à la communauté arabe ont joué un rôle important seulement pendant les guerres d’indépendance, mais les nobles idéaux de Gamal Abdel Nasser se sont transformés trop tôt dans des dictatures opprimantes. Les révoltes du printemps arabe ont ouvert des pages qui produiront peut-être parmi 20 ou 30 ans un nouvel ordre ou un autre modèle politique, mais à présent la situation est au-delà de nulle part. La question de la construction des identités nationales reste encore au cœur de la pensée politique dans le monde arabe.

Le cas de la Syrie est peut-être unique, mais les problèmes liés à la gouvernance d’un pays multiethnique ne sont pas nouveaux. Pourquoi la Syrie est-elle le problème le plus dangereux à présent au Proche-Orient ? La fin du conflit syrien n’est pas prévue pour demain, mais sans des solutions clairvoyantes ce combat risquera de changer l’équilibre des forces régionales et la géopolitique de la région même. Selon l’écrivaine et journaliste Hala Kodmani, la Syrie est en pleine contre-révolution par rapport aux idéaux de liberté et de justice exprimés au début de la protestation.

Hala Kodmani ajoute enfin: « Mon optimisme n’enlève rien à ma lucidité. Nous sommes arrivés à un désastre syrien : tous les pires scénarios se sont réalisés. Mais les raisons et le cheminement sont explicables. Nous avons en Syrie une juxtaposition de crises. C’est-à-dire que la révolution est encore là. Il y a une guerre civile qui s’est incrustée dessus, il y a un conflit régional, un affrontement confessionnel, une confrontation internationale, une guerre contre le terrorisme… tous ces faits se sont juxtaposés dans ce même lieu qu’est la Syrie».

Antonio Torrenzano

* À lire : le nouveau roman de Hala Kodmani, « La Syrie Promise », Beirut, éditions Sindbad-Actes Sud, 2014.

 

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syrie_pays_moyen_orient_imageLe 3 juin 2014, le président syrien Bachar al-Assad a remporté sans surprise l’élection présidentielle avec plus de 88,7% des votes, mais la Syrie reste en proie depuis mars 2011 à des violences qui ont fait plus de 162.000 morts. Le conflit a débuté par une révolte pacifique qui s’est transformée en insurrection armée par rapport à la répression menée par le régime de Bachar al-Assad. Voilà donc une synthétique chronologie des événements jusqu’aujourd’hui.

Année 2011.

Le 15 et le 16 mars 2011, ils ont lieu à Damas des rassemblements pour une Syrie sans tyrannie. Plusieurs manifestations contre le pouvoir sont ensuite réprimées dans la même capitale et Deraa (sud). Le régime dénonce dans cette occasion une rébellion armée de groupes salafistes. Le 23 mars, quelques jours après les rassemblements du 15 mars, la répression de manifestations à Deraa fait au moins 100 morts surtout militants des droits de l’Homme. La répression avait commencé après l’arrestation et la torture d’élèves soupçonnés d’avoir écrit des slogans contre le régime sur les murs.

Le 30 juillet 2011 : Création de l’Armée syrienne libre (ASL), dirigée par un colonel réfugié en Turquie. L’ASL est composée essentiellement de civils ayant rejoint la rébellion, encadrés par des déserteurs. Le 18 août, le président américain Barack Obama et ses alliés occidentaux appellent le président Bachar al-Assad à partir et les mêmes renforcent les sanctions contre le régime de Damas. Quatre octobre 2011 : premier veto russo-chinois à un projet de résolution condamnant Damas pour la répression des manifestations.

Année 2012.

Le premier mars 2012 : l’armée prend l’autorité du quartier de Baba Amr, bastion de la rébellion à Homs (centre), après un mois de bombardements et des centaines de morts. Le 16 juin, des observateurs des Nations Unies chargés de surveiller un cessez-le-feu complètement ignoré suspendent leurs opérations. À la fin du mois de juin 2012 : accord à Genève parmi les grandes puissances sur une transition politique, qui maintient le flou sur la destinée du président Bachar al-Assad. L’Accord diplomatique n’a jamais été appliqué.

Le dix-huit juillet, quatre hauts responsables en première ligne dans la répression de la révolte, dont le beau-frère d’Assad, sont tués à Damas dans un attentat, qui intervient au lendemain du lancement par les rebelles de l’ASL de la bataille de Damas. Le 20 juillet, les rebelles lancent la bataille d’Alep Nord. En août, entrée en action massive des armes lourdes, dont les avions bombardiers. Le onze novembre 2012, les membres de l’opposition signent, après de fortes pressions occidentales et arabes, un accord pour constituer une Coalition nationale de l’opposition.

Année 2013.

Le 14 février 2013 : les Gardiens de la révolution, garde prétorienne du pouvoir iranien, annoncent qu’un de leurs commandants a été tué en Syrie par des rebelles. Leur chef avait admis en septembre l’envoi de conseillers militaires.Le 5 juin 2013, le régime et son allié, le Hezbollah chiite libanais, prennent aux rebelles la ville clé de Qousseir, près de la frontière libanaise. Le 21 août : offensive dans deux zones contrôlées par les rebelles près de Damas. L’opposition et les pays occidentaux accusent Damas d’avoir tué des centaines de personnes avec des gaz toxiques. En septembre, un accord diplomatique russo-américain sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien d’ici mi-2014 écarte in extremis la menace d’une frappe américaine, brandie après l’attaque chimique.

Année 2014.

Le 22 janvier 2014, une conférence pour la paix en Syrie s’ouvre à Genève entre le régime de Damas et l’opposition en exil. Le sommet s’ouvre à Montreux sous l’égide de l’ONU, puis les négociations se poursuivent dans la ville genevoise. La conférence diplomatique, nommée Genève II, aura deux séances, mais cette se terminera le 15 février 2014 sur un constat total d’échec. Le 9 mai, l’armée syrienne entre dans la vieille ville de Homs assiégée et bombardée pendant plus de deux ans après le retrait des 2.000 derniers rebelles en vertu d’un accord sans précédent entre belligérants. Les civils syriens commencent à retourner dans la ville dévastée de Homs en tentant de soustraire à la ruine définitive le peu qui reste. Dans le même mois,mais le quatorze mai, le diplomate algérien et émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi jette l’éponge comme avait déjà fait son prédécesseur Kofi Annan.

Le trois juin 2014 : élection présidentielle dans les zones tenues par le régime. Bachar al-Assad remporte le scrutin présidentiel sans surprise. L’opposition syrienne dénonce comme une farce cette élection. L’Arabie Saoudite, le Qatar, la France, le Royaume-Uni et la Turquie avaient interdit le vote sur leur territoire. Mais, sur le terrain, ne change rien. Le conflit devient malheureusement encore plus complexe avec des combats entre groupes jihadistes rivaux venus de l’étranger et le régime de Damas. Le conflit entre rebelles et régime a fait plus de 150 000 morts, 6.5 millions de déplacés et presque 2,6 millions de réfugiés depuis mars 2011.

Antonio Torrenzano

 

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homs_ville_devastee_imageAprès plus de 700 jours de siège, les forces rebelles syriennes quittent la ville de Homs suite à un accord avec le régime de Damas. Au moins 80% des insurgés ont quitté la ville où ils étaient assiégés par l’armée depuis deux ans et demi. L’accord concerne 2.250 combattants et civils ainsi que des blessés. Dès le début de la contestation, cette ville de 800.000 habitants a été le théâtre des plus grandes manifestations contre Bachar al-Assad avec des centaines de milliers de personnes sur la place de l’Horloge, au point qu’elle fut surnommée par les militants la capitale de la révolution.

 

Mais, Homs a été aussi la ville où la violence confessionnelle a atteint son paroxysme. Avant le début de la crise en 2011, la ville comptait 800.000 habitants, dont 65% de sunnites, 25% d’alaouites, 7% de chrétiens et 3% de chiites et d’ismaéliens. Les exécutions sommaires se faisaient sur la base des noms de famille ou des noms des quartiers, car les communautés ne se mélangeaient pas en général, surtout entre sunnites et alaouites, la communauté dont est issu le chef de l’État. Cette ville a toujours occupé une position stratégique dans le pays et constitué un poids lourd économique important. « Celui qui contrôle Homs contrôle la Syrie, car ce pays est constitué de trois anneaux, le sud, le nord-est le centre du pays. Enlevez celui du milieu et le collier se brise », expliquait il y a deux ans Ghassan Abdel Al, ancien gouverneur de cette province. Il s’agit aussi du «troisième centre économique du pays après Damas et Alep, même si l’économie est aujourd’hui paralysée », explique Jihad Yazigi, directeur de la principale revue économique en ligne The Syria report.

 

Cet accord inédit a été conclu entre les représentants des rebelles et les chefs des services de sécurité, en présence de l’ambassadeur d’Iran, pour le retrait des insurgés de la vieille ville. Selon le texte de l’accord obtenu par l’Agence France Presse, les insurgés ont quitté le centre de Homs avec leur famille en conservant leur arme individuelle autant que leurs affaires personnelles dans des valises. Les rebelles ont été transportés vers le nord de la province dans des bus et escortés par des policiers. Un représentant de l’ONU et un autre de l’ambassade d’Iran étaient présents « comme garants dans chaque bus », précisait le texte.

 

Sur les principes de l’accord, Naïm Kossayer membre membre de la coalition de l’opposition syrienne a précisé que le pacte secret a été passé entre les forces loyalistes et Aljabha Alislamya, un groupe armé près de l’armée Syrienne libre. La coalition, représentante du peuple syrien reconnue par les forces occidentales, n’a joué aucun rôle dans les tractations. Aljabha Alislamya, qui détenait de nombreux prisonniers de guerre iraniens et syriens, a monnayé leur libération contre le départ de ses forces du centre-ville de Homs. Après des mois de bombardements, la ville est aujourd’hui entièrement détruite.

Antonio Torrenzano

 

 

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syrie_destruction_guerre_imageSelon Sigrid Kaag, qui dirige la mission intergouvernementale de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), la Syrie n’a pas respecté la date du 27 avril 2014 qu’elle s’était elle-même fixée pour la destruction de son restant stock d’armes chimiques.

 

Le régime syrien doit remettre encore 8% de son arsenal qu’il avait promis de livrer au plus tard dimanche, a annoncé la chef de mission ONU. Sigrid Kaag a par ailleurs appelé la Syrie à détruire le stock restant « dans les plus brefs délais » et à respecter ses obligations. Il reste « 7,5 à 8% du matériel d’armes chimiques […] encore dans le pays, sur un site spécifique », a-t-elle dit. « Près de 6,5% d’armes chimiques doivent être évacués pour être détruits à l’extérieur du pays », tandis qu’un « petit pourcentage » doit être détruit sur place.

 

Le régime syrien avait récemment fait l’objet de critiques pour ne pas avoir respecté les délais de livraison de ses stocks d’agents chimiques, qui peuvent devenir des gaz mortels s’ils sont mélangés. Le 6 février 2014, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adressé au régime de Damas un avertissement en lui demandant de « respecter ses obligations » et d’accélérer le transport hors de Syrie de ses armes chimiques.

 

La Syrie s’était engagée à détruire son arsenal chimique dans le cadre d’un accord russo-américain du mois de septembre 2013. L’accord,approuvé par l’ONU, avait évité la perspective d’une frappe américaine contre le régime syrien accusé malgré ses démentis d’avoir mené une attaque chimique près de Damas ayant fait des centaines de morts en août 2013. Le protocole obligerait le régime de Damas à détruire tout son arsenal d’armes chimiques au 30 juin 2014.

 

Antonio Torrenzano

 

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syrie_violences_guerre_crise_imageLe Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a publié le 14 avril 2014 le rapport sur « la torture et les mauvais traitements en République arabe syrienne ». Le rapport dévoile la situation des lieux de détention en Syrie. Le Haut Commisaire Navi Pillay a affirmé que: «notre rapport confirme que la torture est couramment utilisée dans les centres de détention du gouvernement en Syrie, et que certains groupes d’opposition la pratiquent également. Mon bureau a également pris connaissance de graves accusations de torture et de mauvais traitements d’enfants ». Le mémorandum a été développé par des entretiens à 38 anciens détenus qui ont subi ces violences.

 

Les arrestations réalisées par le régime de Damas n’ont épargné personne. «Les survivants viennent de tous horizons, ce sont des hommes et femmes de tous âges, toutes religions et toutes origines ethniques », souligne l’étude de l’Haut Commisariat aux droits de l’Homme de l’ONU. Si certains sont visés pour leur activité par exemple des avocats, des médecins, parfois ce sont « des gens ordinaires qui se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment ». Une femme de 26 ans, arrêtée en 2013 avec d’autres femmes, raconte dans son entretien « ils nous traitaient de prostituées et crachaient sur notre visage… J’ai été pendue à un mur pendant trois jours et régulièrement battue avec un câble électrique. Je m’évanouissais à cause de la douleur. Ils m’ont arraché les dents, et me jetaient de l’eau ». La jeune femme a aussi ajouté qu’elle a été violée par les militaires. Un jeune homme de 28 ans, détenu à deux reprises dans la ville de Damas, a été soumis à plusieurs formes de tortures : coups avec toutes sortes d’objets, chocs électriques. Le même raconte : « lorsque j’ai été soumis à la suspension inversée, j’ai crié si fort qu’un garde est venu et m’a frappé dans l’estomac ».

 

Le rapport communique encore que ces violences sont pratiquées dans dizaines de centres répartis sur tout le territoire. Mais aux méthodes, les plus effroyables du régime répondent aujourd’hui les crimes odieux et bestiaux commis par plusieurs factions de l’opposition, comme souligne le même dossier de l’Haut Commisariat aux droits de l’Homme. L’opposition politique perpètre les mêmes violences. Violences augmentées de manière importante depuis l’année 2013. La torture et les mauvais traitements sont devenus aussi une pratique ordinaire pour tous les groupes qui combattent le régime de Damas. L’étude confirme que la torture est couramment utilisée par « plusieurs groupes d’opposition, en particulier l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), Jabhat Al-Nosra, Ahrar Al-Cham,’Asifat Al-Chamal et Liwaa Al-Tawhid qui gèrent des centres de détention dans les zones qu’ils contrôlent». Quelle sortie de crise en Syrie ? La réponse est le nombre de réfugiés : ce nombre dépasse désormais les deux millions; plus de six millions de personnes au final ont été déracinées par le conflit. Selon la Banque Mondiale, la guerre a aussi engendré une inflation record qui dépasse 200% aujourd’hui. Les investissements, le tourisme et le commerce extérieur sont proches de zéro et la production pétrolière a chuté presque de 95%.

 

Antonio Torrenzano

 

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réfugiés_syriens_crise_humanitaire_imageLes réfugiés syriens seront très bientôt les plus nombreux de la communauté internationale. Avec 2,4 millions de réfugiés, les Syriens sont en train de dépasser les Afghans et de devenir les exilés les plus nombreux dans le monde, a souligné le Haut Commissaire de Nations Unies aux réfugiés Antonio Guterres devant l’assemblée générale de l’ONU. « Il est inacceptable qu’une catastrophe humanitaire de cette ampleur puisse avoir lieu sous nos yeux sans la moindre indication d’un quelconque progrès pour arrêter ce bain de sang », a encore affirmé le haut fonctionnaire du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) Antonio Guterres.

 

Selon le coordonnateur régional pour la Syrie du HCR, 85% des réfugiés syriens ne sont pas logés dans des camps, mais ils vivent au sein des communautés hôtes, ce qui a un impact considérable sur ces communautés qui font déjà face à des problèmes de pénurie, de chômage et de manque de services. 9,3 millions de Syriens, soit près de la moitié de la population, ont besoin d’aide et sur ce total, environ 2,4 millions de personnes ont fui le pays au cours des trois années de guerre civile. Le HCR a indiqué qu’à présent 900.000 réfugiés syriens se trouvent au Liban, 600.000 en Turquie, 590.000 en Jordanie, 215.000 dans le nord de l’Iraq, 135.000 en Égypte, et 20.000 en Afrique du Nord.

 

Le conflit a fait plus de 137.000 morts selon le dernier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (janvier 2014) en majorité des combattants. L’année 2013 a été la plus meurtrière avec plus de 73.000 morts. La guerre a tué au moins 46.266 civils, en particulier 7000 enfants et 4600 femmes. Au moins, 52.290 soldats et combattants pro-régime syrien et étrangers ont été tués, en particulier 262 membres du Hezbollah chiite libanais et 286 autres combattants chiites non Syriens. Les pertes au sein de l’armée s’élèvent à plus de 32.000 soldats, tandis que rebelles et djihadistes comptent 29.000 morts. Toujours selon l’OSDH, au moins 17.000 personnes sont détenues dans les prisons du régime, tandis que 6000 soldats et miliciens du régime de Damas sont prisonniers des groupes rebelles et djihadistes.

Antonio Torrenzano

 

 

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enfants_syriens_image_2014La guerre civile syrienne est entrée aujourd’hui dans sa quatrième année de violence. Avec 146.000 morts, le plus grand nombre de réfugiés au monde, cette crise apparaît sans une issue. Trois ans de combats ont détruit la nation. Trois ans de bombardements ont plongé la Syrie dans une crise humanitaire sans précédent. L’échec des négociations diplomatiques de Genève en janvier et au mois de février 2014, qui ont pour la première fois mis face à face des représentants du régime et de l’opposition politique en exil, n’a débouché sur aucun progrès.

 

La révolte était née quelques semaines après le collapsus des régimes tunisien et égyptien par des rassemblements pacifiques les 15 et 16 mars 2011 pour exprimer le désaccord contre l’arrestation de jeunes accusés d’avoir graffité des illustrations contre le régime de Bachar al-Assad. La répression par la suite s’est militarisée et, au fil des mois, le conflit est devenu une guerre totale. Les négociations diplomatiques pour une reprise du dialogue à Genève persistent dans l’impasse et le président Bachar al-Assad n’est pas prêt à abandonner le pouvoir. Le parlement a d’ailleurs voté jeudi une loi ouvrant la voie à sa réélection en excluant de facto l’opposition en exil de la prochaine présidentielle. Une décision qui fait obstacle aux négociations de paix, comment le médiateur international Lakhdar Brahimi a affirmé.

 

Dans un rapport publié mardi à Genève, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance affirme que le nombre d’enfants victimes a passé de 2,3 millions il y a un an à 5,5 millions. Le nombre d’enfants déplacés a triplé : de 920.000 à presque trois millions. Un enfant syrien sur dix, soit 1,2 million d’enfants ont été contraints de fuir à l’étranger et vivent dans les camps dans les pays voisins. Quelque 40’000 enfants y sont nés depuis l’année 2011. Le conflit en Syrie a un impact dévastateur sur 5,5 millions d’enfants, a affirmé encore l’UNICEF. Si les hostilités ne cessent pas, des millions de jeunes deviendront une génération perdue exposée à une violence brutale sans un accès correct à l’éducation et à la santé.

Antonio Torrenzano