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Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté samedi à l’unanimité de ses membres une résolution réclamant un cessez-le-feu immédiat dans l’ensemble de la Syrie. La Résolution 2401 (2018), rédigée par le Koweït et la Suède, demande à tous les acteurs du conflit de cesser les hostilités sur l’ensemble du territoire syrien pour une période minimum de 30 jours consécutifs. Dans leur résolution, les membres du Conseil ont tenu à souligner qu’affamer les civils, comme méthode de combat, est illégal par le droit international humanitaire.

Cette « pause humanitaire » exigée par les 15 membres du Conseil doit permettre « l’acheminement sûr, sans entrave et soutenu » de l’aide et des services humanitaires ainsi que l’évacuation médicale des malades et des blessés conformément au droit international en vigueur. Dans leur résolution, les membres du Conseil affirment que la cessation des hostilités en Syrie ne s’appliquera pas aux opérations militaires menées contre les groupes terroristes. Immédiatement après le début de la cessation des hostilités, tous les acteurs militaires du conflit devront permettre aux convois humanitaires de l’ONU d’accéder à toutes les zones où la population syrienne a besoin.

En Syrie, une véritable tragédie humanitaire s’intensifie d’heure en heure dans la Ghouta orientale, région située en banlieue de Damas. La Ghouta orientale, où 400 000 civils sont pris au piège, est contrôlée par les insurgés depuis cinq ans. Mais depuis dimanche dernier, les forces syriennes de Bachar Al-Assad mènent des offensives aériennes pour essayer d’expulser les rebelles. « La Ghouta orientale est un exemple vivant de catastrophe entièrement connue, prévisible et évitable qui se déroule sous nos yeux », a dénoncé le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Mark Lowcock.

« Tout le monde sait que près de 400.000 personnes sont assiégées. Et qu’elles sont assiégées depuis plus de quatre ans. Tout le monde sait que dans la Ghouta orientale, des milliers et des milliers d’enfants sont confrontés à la malnutrition aiguë, une situation que nous n’avons pas connue ailleurs en Syrie depuis le début du conflit. Tout le monde sait en outre que plus de 700 personnes ont besoin d’une évacuation médicale urgente vers les hôpitaux situés à quelques kilomètres dans la ville de Damas », a rappelé le chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Près de sept ans de violence incessante en Syrie ont entraîné le déplacement de la moitié de la population syrienne, soit 6,1 millions de déplacés internes et 5,5 millions de Syriens réfugiés dans la région. En décembre 2017, les agences des Nations Unies et 270 ONG partenaires ont publié un plan de 4,4 milliards de dollars conçu pour venir en aide à plus de 5 millions de réfugiés syriens et 3,9 millions de membres des communautés d’accueil dans les pays voisins.

Antonio Torrenzano

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Le Congrès du dialogue national syrien, convoqué à Sotchi par Moscou et soutenu par l’Iran et la Turquie avec le but de relancer un possible processus politique de paix, s’est déroulé hier dans la station balnéaire de la mer Noire. Après une journée de travail et des débats, les délégués présents se sont mis d’accord sur la création d’un comité qui devrait “rédiger une étude de réforme constitutionnelle“, selon le communiqué final de la réunion. “Le peuple syrien décide seul du futur de son pays par des voies démocratiques […] sans pression ou d’interférence extérieure“, ont-ils ajouté.

Le Comité travaillera sous l’égide des Nations Unies et “devrait intégrer le gouvernement, l’opposition représentée lors des pourparlers de Genève, des experts syriens, la société civile, des indépendants, des chefs tribaux et des femmes“, a souligné l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura à la presse internationale.

Le Congrès du dialogue national syrien – convoqué par Moscou, principal allié de Bachar al-Assad, avec le soutien de Téhéran et Ankara – avait l’ambition de transformer les succès militaires du régime de Damas en une solution réaliste diplomatique. Moscou, qui avait lancé plus de 1.600 invitations pour Sotchi, a obtenu le refus des principaux groupes d’opposition, la désapprobation de la communauté Kurde furieuse de l’offensive de la Turquie contre leur territoire d’Afrine et le rejet de la communauté occidentale craignant un affaiblissement du processus de Genève organisé par les Nations Unies et un accord privilégiant le gouvernement de Damas.

Si deux ou trois “groupes politiques n’ont pas pu participer, je n’en fais pas une tragédie“, a relativisé Sergueï Lavrov à la fin de la réunion, saluant au contraire “un premier pas, un pas très important” en vue d’un règlement politique. En effet, la réunion -qui devait permettre à Moscou d’affermir son autorité dans la conduite du processus politique en Syrie – a été moins favorable pour le Kremlin. Déjà à l’ouverture du sommet, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dû faire face aux protestations vives de certains délégués excédés par le soutien de Moscou à Bachar el-Assad. Certes, la présence de quelques personnalités issues de l’opposition la plus dure aurait pu contribuer à donner une plus ferme légitimité à cette réunion en renforçant également le poids de la médiation diplomatique russe.

À présent, le dialogue entre Syriens demeure toujours impossible. Paradoxalement, le succès incomplet et insuffisant de Sotchi est une bonne nouvelle pour les pourparlers de Genève. Genève reste, plus que jamais, le seul milieu juridique légitime pour mener de prochaines négociations. De facto, les Nations Unies se retrouvent au centre du jeu. Les débats seront encore nombreux, mais il faudra faire vite. Depuis longtemps, le conflit syrien provoque une très forte instabilité dans l’entière région du Proche-Orient.

Antonio Torrenzano

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Le secrétaire général de l’ONU enverra aux négociations de Sotchi son représentant pour la Syrie, Staffan de Mistura. Antonio Guterres a pris la décision après avoir consulté le même diplomate onusien et après avoir tenu compte du communiqué de la Russie selon lequel le résultat des pourparlers de Sotchi devrait être transmis à Genève comme contribution au processus de paix entre le régime de Damas et l’opposition syrienne.

Le secrétaire général des Nations Unies est certain que le congrès de Sotchi constituera une contribution importante au processus de négociations entre Syriens réenclenché sous les auspices de l’ONU à Genève”, a précisé le communiqué. De son côté, Staffan de Mistura a juste conclu le cycle de pourparlers à Vienne (le neuvième depuis l’engagement du processus onusien dit de Genève en 2015) où il a appelé à un courage politique tous les acteurs du conflit pour déboucher sur un règlement pacifique de la guerre. À Vienne, comme au cours des précédentes discussions, aucune rencontre directe de l’opposition et des représentants du régime n’a eu lieu et Damas a refusé toute concession.

Le Congrès du dialogue national syrien, qui se déroulera lundi et mardi à Sotchi, station balnéaire de la mer Noire, devrait avoir pour objectifs ceux de tracer une praticable feuille de route afin de trouver une solution politique au conflit. Moscou a toujours affirmé que le seul but du Congrès de Sotchi est d’alimenter efficacement le processus de Genève avec des résultats concrets. Cette initiative, soutenue par la Turquie et l’Iran, parrains de l’opposition et du régime, s’inscrirait également dans la continuité du processus d’Astana qui a abouti à présent à la création de zones de désescalade.

Le Comité des négociations syriennes (l’opposition au régime de Damas) a communiqué qu’elle ne participera pas à la prochaine réunion de Sotchi. L’opposition boycottera le Congrès sur la mer Noire parce que “le régime ne montre pas de volonté d’engager une négociation politique sérieuse”, a expliqué Nasr Hariri, le négociateur en chef du CNS. L’opposition aurait lié sa participation au sommet de Sotchi seulement après l’obtention d’avancées diplomatiques réelles pendant le cycle des pourparlers de Vienne.

Ces discussions diplomatiques interviennent alors que sur le théâtre militaire régional, il y a de nouvelles tensions dans la ville d’Afrin entre la Turquie et la communauté kurde, mais aussi dans la province d’Idlib ainsi que dans la Ghouta orientale près de Damas. La situation pourrait devenir encore plus glissante à l’échelle mondiale par le retour des États-Unis, grands absents du processus politique depuis l’élection de Donald Trump. Washington a annoncé de rester en Syrie, où il compte à présent 2.000 soldats, jusqu’à ce que l’État islamique soit totalement vaincu. Mais, à l’heure actuelle, cette décision serait également liée pour tenir tête à l’influence iranienne dans la région.

Selon le dernier bulletin du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires daté du 23 janvier 2018, près de 248 000 Syriens ont été déplacés par les violences autour et dans la région rurale d’Idlib, entre le 15 décembre et le 22 janvier dernier.

De son côté, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a souligné, dans son bulletin humanitaire daté du 24 janvier 2018 que près 5 000 personnes des zones frontalières de Bulbul, Shankal, Admanli, Balal Koy, Ali Bakki, aux parties centrales du district d’Afrin auraient fui vers les villages voisins. Un autre groupe de 1.000 personnes se serait réfugié vers les quartiers de la ville d’Alep, à la suite des combats et d’opérations militaires dans le district d’Afrin dans le nord-ouest de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie. Quelque 324.000 hommes, femmes et enfants, dont 126.000 déplacés, vivraient dans ce district.

Antonio Torrenzano

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Un mois après la huitième réunion infructueuse de paix à Genève, les deux délégations diplomatiques du régime de Damas et de l’opposition politique syrienne se sont retrouvées près du siège des Nations Unies à Vienne pour de nouvelles rencontres de paix. Ces nouvelles réunions s’ouvrent à quelques jours du Congrès intersyrien de Sotchi organisé par Moscou et Téhéran, alliés du régime de Damas, et d’Ankara, soutien des rebelles.

Le représentant de l’ONU Staffan de Mistura a rencontré aujourd’hui le porte-parole du régime de Damas Bashar Jaafari et ensuite le négociateur en chef du Comité des négociations syriennes Nasr Hariri. Pour tenter d’arracher des progrès, Staffan de Mistura a inscrit dans le carnet des rencontres le dossier constitutionnel, moins sensible que la question des élections qui déterminerait la destinée du président syrien Bachar al-Assad. Une démarche similaire devrait être affichée par la Russie à Sotchi, qui aimerait mettre l’accent sur l’étude d’une nouvelle Constitution syrienne, reléguant au second plan la question électorale.

Sur le terrain, l’offensive turque lancée il y a une semaine contre la milice kurde dans le nord-ouest de la Syrie compliquerait encore plus la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et les pourparlers de paix. Quelles conséquences pourront-t-elles produire l’offensive militaire turque sur la région d’Afrine ? Située dans la province d’Alep (nord), Afrine est une enclave kurde, bordée par la Turquie à l’ouest et au nord, et par des territoires tenus par des rebelles syriens, souvent soutenus par les Turcs, au sud et à l’est. Pour Ankara, l’objectif serait de chasser de sa frontière la puissante milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée par la Turquie comme un groupe terroriste, mais soutenu par Washington dont elle est une partenaire clé dans la lutte contre les jihadistes du groupe de l’État islamique en Syrie.

Après la montée en puissance de DAECH en 2014, les Kurdes sont devenus des acteurs importants de la lutte contre les jihadistes en Syrie. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition kurdo-arabe appuyée par Washington dont les YPG sont l’épine dorsale, ont chassé l’État islamique du nord et nord-est syrien. En octobre, elles ont pris aux jihadistes leur capitale Raqqa. Les FDS qualifient l’offensive turque un soutien clair à l’EI, accusant Ankara de détourner l’attention des Kurdes vers Afrine, les obligeant ainsi à négliger les jihadistes. L’opération militaire d’Ankara sur Afrine permettrait à la Turquie de consolider sa sphère d’influence dans le nord-ouest de la Syrie, et pour les groupes rebelles qui lui sont alliés de gagner de nouveaux territoires.

La même opération militaire turque pourrait toutefois pousser les milices de l’YPG dans les bras du régime de Damas et de Moscou. Dans les jours passés, des responsables kurdes auraient communiqué à la presse internationale que Moscou leur avait offert une protection contre la Turquie s’ils laissaient leurs territoires au régime syrien. Selon de nombreux analystes, Assad et la Russie pourraient rédiger un accord avec les milices kurdes en envoyant des troupes dans le théâtre d’opération d’Afrine au soutien de l’YPG. En échange, les Kurdes s’engageraient à faire des concessions à Damas sur leurs aspirations d’autonomie voire d’indépendance dans le nord de la Syrie.

Quels contrecoups pourront-ils produire l’offensive militaire turque sur le processus de paix ? Le processus diplomatique de l’ONU deviendrait encore plus compliqué en ce qui concerne la recherche d’une solution politico-diplomatique de paix. Les mêmes difficultés pourraient être ressenties au sommet de Sotchi, parrainé par la Russie et l’Iran, qui se déroulera la semaine prochaine. Cette impasse serait très utile à l’État islamique dans la région. DAECH, malgré la perte de ses principaux bastions, garderait encore une force non négligeable dans un triangle à la frontière syro-irakienne, avec des milliers de combattants.

Antonio Torrenzano

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Une semaine après l’échec des négociations de Genève, le huitième round des pourparlers d’Astana organisés dans la capitale kazakhe par Moscou et Téhéran (alliés de Bachar al-Assad), et Ankara (soutien des rebelles), a permis à la Russie de relancer sa proposition d’un congrès du dialogue national syrien à Sotchi.

À Astana,les pays garants des pourparlers ont confirmé “leur intention de coopérer dans le but de réunir le Congrès du dialogue national syrien à Sotchi le 29 et 30 janvier 2018 avec la participation de l’ensemble de la société syrienne”, ont indiqué les délégations russes, turques et iraniennes dans un communiqué de presse. La composition des sujets politiques invités à Sotchi n’a pas toutefois été rendue publique.

La Russie, la Turquie et l’Iran ont en outre déclaré qu’à Sotchi une réunion préparatoire se déroulera les 19 et 20 janvier 2018, ont-ils précisé dans le communiqué de presse. Après six ans de conflit, qui a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés, le pouvoir du président syrien Bachar al-Assad a désormais repris l’avantage sur le terrain, mais la perspective d’un règlement diplomatique est encore sans solution.

Alors que le processus de Genève, selon la feuille de route de la résolution 2254 des Nations Unies, n’avance pas, Moscou espère capitaliser les progrès concrets obtenus à Astana pour relancer la voie finale d’une solution diplomatique en Syrie.

Antonio Torrenzano

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Aucune solution politique réelle n’a pas été concrétisée lors de la huitième séance des pourparlers de paix sur la Syrie, l’a déclaré aujourd’hui Staffan de Mistura lors d’une conférence de presse.

Nous n’avons pas réussi à ces négociations”, a remarqué l’émissaire onusien en annonçant la clôture de ce dernier cycle de rencontres. “Une chance d’or a été ratée à la fin de l’année au moment où il y a une claire indication de tous… que les opérations militaires arrivent à leur terme“, a déploré l’émissaire onusien lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de ce dernier cycle de pourparlers à Genève. Le 8e cycle de pourparlers avait débuté le 28 novembre dernier.

Staffan de Mistura a accusé le gouvernement de Damas d’avoir fait capoter les pourparlers de Genève en refusant de dialoguer avec l’opposition, parlant “d’occasion en or manquée“. “Je suis déçu (…) c’est une occasion en or manquée“, a souligné le médiateur de l’ONU. La délégation diplomatique du gouvernement syrien était revenue dimanche passé à Genève pour la reprise des discussions après plus d’une semaine d’absence. Une fois arrivé à Genève, le chef de la délégation Bachar al Djaafari s’était refusé à tout commentaire. Staffan de Mistura avait rencontré hier et mardi les deux délégations de manière séparée comme d’habitude.

Les négociations de Genève n’ont pas encore trouvé une issue diplomatique réelle à un conflit qui ravage depuis 2011 le pays. Staffan de Mistura a organisé sept cycles de pourparlers dans la Ville genevoise depuis 2016, sans résultat. Jusqu’à présent, la délégation du régime a toujours refusé de discuter face à face avec les représentants de l’opposition, auxquels elle reproche d’exiger le départ du président syrien Bachar al-Assad comme condition préalable à toute solution politique.

De son côté, le président Vladimir Poutine a organisé des discussions parallèles en Russie avec l’Iran, autre allié de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles. La prochaine réunion d’Astana aura lieu les 21 et 22 décembre 2017 dans la capitale du Kazakhstan, a déclaré lundi le ministre kazakh des Affaires étrangères.

Antonio Torrenzano

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Le 8e round de négociations de Genève sur la Syrie va faire une pause jusqu’à mardi, mais la délégation officielle syrienne a laissé planer le doute sur son retour la semaine prochaine près du Palais des Nations. “Nous repartons demain (…) et c’est à Damas de décider” si la délégation doit revenir mardi comme l’a proposé le médiateur des Nations Unies pour la Syrie, a déclaré vendredi aux journalistes Bachar Al-Jaafari, le négociateur en chef du gouvernement syrien.

La 8e séance des négociations sur la Syrie avait démarré mercredi et non mardi près du Palais des Nations parce que la délégation gouvernementale avait exprimé son mécontentement en étant absente au premier jour des pourparlers. La non-présence de la délégation diplomatique de Damas était due à cause des déclarations provocantes de l’opposition syrienne. La même avait de nouveau réclamé publiquement le départ du président Bachar el-Assad. “Le langage était provocateur, irresponsable politiquement parlant“, a dit Bachar Al-Jaafari, ajoutant que “tant que l’autre partie tiendra ce langage (…) il n’y aura aucun progrès“.

De sa part, dans l’après-midi au Palais des Nations, le porte-parole de la délégation de l’opposition syrienne a déclaré qu’elle serait bien présente, mardi, à la reprise des négociations. Ces pourparlers devraient s’accomplir le 15 décembre 2017 avec au menu la mise en place d’une transition basée sur l’adoption d’une nouvelle Constitution et l’organisation d’élections politiques sous la surveillance des Nations Unies. Le bureau de Staffan de Mistura a rendu publique vendredi soir une nouvelle version du document en 12 points que le diplomate onusien avait distribué aux délégations l’an dernier en tant que base de discussion.

Le Kremlin a annoncé, jeudi 30 novembre 2017, le dégagement d’une partie de troupes du théâtre syrien. Nikolaï Patrouchev, chef du Conseil national de sécurité russe, a spécifié que l’armée russe, entrée le 30 septembre 2015 dans le conflit pour soutenir le gouvernement syrien contre DAECH, a déjà commencé les préparatifs. La Russie a en outre annoncé que les préparatifs du Congrès pour le dialogue national en Syrie se poursuivent, mais que la rencontre est reportée au mois de février. Guennadi Gatilov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a confirmé que les préparatifs de la rencontre continuaient, mais qu’il était encore trop tôt pour préciser les délais de son organisation. Mikhaïl Bogdanov, également vice-ministre russe des Affaires étrangères, avait annoncé dès vendredi que lea jours du Congrès n’étaient pas encore fixés. Le Congrès de Sotchi devait avoir lieu le 2 décembre, mais il ne débutera pas ce jour-là pour des raisons organisationnelles. L’initiative du Congrès appartient à Vladimir Poutine qui a avancé l’idée d’une réunion réunissant tous les groupes ethniques de la Syrie dans le cadre d’un processus de reconstruction du pays.

En même temps, une unité de plus de 400 Marines, qui avait participé à la libération de la ville de Raqqa au sein de la coalition internationale antidjihadiste, est en train de quitter le territoire syrien et rejoindre les États-Unis sans être remplacée. Une décision inattendue puisque les Américains avaient déclaré au début de novembre qu’ils auraient attendu une progression les avancées des pourparlers avant d’envisager de quitter la Syrie.

La Chine, par son observateur sur le conflit syrien, a enfin annoncé vendredi à Genève que son pays est prêt à participer à la reconstruction, “sans condition préalable“, lorsque la sécurité sera garantie.

Antonio Torrenzano

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La 8e séance des négociations sur la Syrie a enfin démarré mercredi à Genève près du Palais des Nations avec l’arrivée de la délégation du gouvernement de Damas. Hier, la délégation diplomatique du gouvernement a de façon claire averti qu’il était hors de question de discuter de l’avenir du président Bachar el-Assad. Sujet ultrasensible qui avait fait capoter toutes les précédentes réunions dans la Ville genevoise.

À ce sujet, mercredi, Staffan de Mistura avait appelé les délégations à s’abstenir de faire des déclarations visant à «délégitimer» l’autre acteur des négociations. Une façon pour le médiateur onusien de souligner qu’il n’appréciait guère «les déclarations malvenues faites ces derniers jours» devant la télé et la presse internationale.

Les pourparlers de paix sur la Syrie se sont poursuivis jeudi à Genève avec des discussions bilatérales de l’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, avec les délégations du gouvernement et de l’opposition. Ce huitième cycle de pourparlers inter-syriens doit mettre l’accent sur la rédaction d’une nouvelle Constitution pour le pays et l’organisation d’élections politiques sous l’égide de l’ONU. La nouveauté réside dans le fait que les deux délégations sont entretenues en même temps par Staffan de Mistura au Palais des Nations, mais dans deux salles séparées de quelques mètres seulement.

Lors de ces discussions de proximité, le médiateur doit ainsi faire la navette entre les deux pièces. L’équipe de l’Envoyé spécial estime que « le moment est venu de faire de réels progrès en ce qui concerne le processus politique, dans l’intérêt du peuple syrien». Staffan de Mistura, lors d’une conférence de presse, a en outre annoncé jeudi que les négociations allaient se poursuivre jusqu’au 15 décembre et se concentrer sur la rédaction d’une Constitution et l’organisation d’élections supervisées par l’ONU. Le médiateur a précisé en outre que les discussions seraient suspendues vendredi soir et qu’elles reprendraient mardi pour durer jusqu’à la mi-décembre.

Le 8e round des pourparlers de Genève intervient alors que la situation humanitaire dans la Ghouta orientale est devenue critique. La situation dans cette région rebelle, territoire assiégé depuis 2013 à la périphérie de Damas, a été évoquée dans le cadre des consultations de l’équipe de Staffan de Mistura avec le Groupe de travail sur l’accès humanitaire créé par le “Groupe de soutien international à la Syrie”. À l’issue de ces consultations, Jan Egeland, Conseiller spécial de l’envoyé spécial pour la Syrie, a souligné la «frustration des organisations humanitaires en raison des difficultés d’accès dans certaines provinces syriennes». Les combats «ont pris fin cette année à Homs, Alep, Raqqa, ils pourraient prendre fin dans la région de Deir Ezzor, et elles se sont déplacées dans la Ghouta orientale, désormais dans l’œil du cyclone », a déclaré Jan Egeland, lors d’un point de presse à Genève.

Sur le terrain, la guerre n’est pas terminée. Un convoi d’aide humanitaire n’a pu accéder à la zone du Ghouta lundi en raison des violences, a précisé un porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), trois millions de Syriens vivent encore dans des zones assiégées ou difficiles d’accès. En outre, dix millions de personnes sont confrontées en Syrie à des difficultés alimentaires. Selon l’ONU, le nombre de personnes qui dépendrait d’une assistance humanitaire s’élève à plus de 13 millions.

Antonio Torrenzano

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La délégation du régime de Damas est arrivée mercredi en Suisse pour participer aux négociations de paix sur la Syrie sous l’égide des Nations Unies. La délégation diplomatique du régime de Damas est dirigée par l’ambassadeur syrien Bachar al-Jaafari. La délégation du gouvernement syrien, qui était attendue lundi, a retardé son arrivée à mercredi pour protester contre les déclarations de l’opposition qui réclamait le départ de Bachar al-Assad.

Le gouvernement de Bachar el-Assad, déjà peu enclin à faire des concessions à l’opposition, alors qu’il a pratiquement remporté la victoire militaire du conflit contre les rebelles et les jihadistes, avait refusé d’envoyer une délégation en raison des déclarations intempestives de l’opposition. La Russie, alliée militaire et politique de Damas, a convaincu le régime de participer à la 8e séance des pourparlers. Selon l’agence officielle syrienne Sana, qui cite une source au Ministère syrien des Affaires étrangères, la décision de venir à Genève a été prise “après deux jours d’intenses contacts entre les parties syrienne et russe“.

Malgré cet évènement imprévu, Staffan de Mistura a maintenu son programme d’ouvrir le 8e cycle par une rencontre avec la délégation de l’opposition syrienne mardi 28 novembre. La 8e séance des pourparlers de Genève reste toutefois une épreuve pour la diplomatie du Kremlin. Les manœuvres diplomatiques de Vladimir Poutine pour la paix dans le pays fourniront-elles les réponses attendues ?

Jusqu’à présent le Kremlin avec le concours de l’Iran, autre soutien du régime de Damas et de la Turquie et de l’Arabie Saoudite, à protection des rebelles, a organisé sept réunions mêlant opposition et régime syrien à Astana, au Kazakhstan et multiplié avec succès ses initiatives diplomatiques. Quatre zones de désescalade des combats ont été créées en Syrie, là où les Nations Unies avaient échoué. Le même a également annoncé la tenue d’un prochain “Congrès du dialogue national” syrien rassemblant tous les acteurs du conflit à Sotchi en Russie, qui devrait servir de dynamisant au processus de Genève. Le processus de Genève pourtant demeure le seul cadre agréé par la communauté diplomatique internationale pour la recherche d’une solution politique en Syrie. La Russie le sait bien. Moscou sait qu’elle a besoin de l’ONU si elle veut sauvegarder ses intérêts en Syrie.

Depuis six ans de guerre, ces négociations de paix nous disent encore d’autres choses : par exemple, l’Union européenne a été absente du processus … au-delà de nulle part pour la paix dans la région; inutile à défendre les minorités écrasées par DAECH (voir l’Holocauste du peuple Yazzidi). Sur le dossier syrien, les États-Unis se sont repliés sur eux-mêmes depuis l’élection de Donald Trump. Mais en Syrie, l’Amérique s’était déjà repliée sur elle-même avec l’ancien président Barack Obama.

La 8e séance des pourparlers de Genève fournira-t-elle de précieuses indications sur les chances de réussite de la Paix ? À présent, les déclarations de l’ancien Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies, Stephen O’Brien, sont encore d’une actualité historique embarrassante : “En Syrie, personne ne peut échapper à sa part de honte”.

Antonio Torrenzano

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Les représentants du gouvernement et de l’opposition syrienne devaient se retrouver aujourd’hui à Genève pour le début de la 8e séance des négociations de paix mené par l’ONU, mais le régime de Damas a annoncé que sa délégation diplomatique n’arriverait que demain, mercredi 29 novembre 2017.

La délégation du gouvernement n’est pas encore arrivée, mais l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie a reçu un message disant qu’elle prévoyait d’arriver demain, a affirmé Alessandra Vellucci, porte-parole des Nations Unies à Genève en ajoutant que Staffan de Mistura, allait rencontrer la délégation de l’opposition syrienne déjà en ville. Staffan de Mistura a participé mardi matin à une rencontre avec des représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, organisée à l’initiative de la France. Pendant la réunion, le médiateur a annoncé que le régime de Damas avait accepté de mettre en place un cessez-le-feu dans la Ghouta orientale. “Je viens d’être informé par les Russes que lors de la réunion du P5, la Russie a proposé – et le gouvernement a accepté – un cessez-le-feu dans la Ghouta orientale“, a-t-il déclaré à l’issue de la rencontre avec l’opposition syrienne.

Militairement, le conflit syrien est en train de toucher son moment final, mais le processus politique reste toujours dans l’impasse. La Russie et le régime du président Bachar el-Assad ont gagné la guerre, mais bâtir la paix par un traité diplomatique est une autre chose. Le médiateur pour la Syrie, Staffan de Mistura, a dit plusieurs fois ”espérer un signal clair d’ici à la fin de l’année pour la paix”, mais les Nations Unies ne maîtrisent plus de manière unique l’ordre du jour des négociations. Au cours des derniers mois, les accords d’Astana sur la mise en place de zones de désescalade ont été l’occasion pour la diplomatie du Kremlin de prendre la main sur les négociations de paix. Les rencontres de Sotchi du 22 novembre 2017 ont consolidé la voie entreprise par Moscou.

Pour obtenir les effets diplomatiques souhaités, Vladimir Poutine travaille depuis deux ans sur les autres acteurs de la région : le rapprochement avec la Turquie a été une première étape; la rencontre du 5 octobre 2017 avec le roi Salman d’Arabie Saoudite a été l’étape définitive. Dans la visite officielle du Roi Salman à Moscou, le souverain saoudien s’était engagé à organiser de façon rationnelle l’opposition syrienne pour qu’elle se présentât unifiée aux négociations visant à trouver un accord politique. La Promesse a été tenue aujourd’hui à Genève : pour la première fois, l’opposition syrienne s’est montrée avec une seule et unique délégation pour négocier avec le régime.

L’ambiance de la 8e séance des pourparlers de Genève devrait fournir de précieuses indications sur les chances de réussite des manœuvres diplomatiques tentées par Vladimir Poutine pour la paix en Syrie. Sur le terrain, après plus de 6 années de guerre, le conflit a fait plus de 340.000 morts, des millions de déplacés et de réfugiés. Pour conclure, l’ONU estime qu’il faudra au moins 250 milliards de dollars pour reconstruire la Syrie.

Antonio Torrenzano