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staffan_demistura_genève_onu_syrie_imageLes prochaines consultations de paix sur la Syrie auront lieu à Genève à partir du 14 mars 2016 près du Palais des Nations de l’ONU. Les rencontres parmi la délégation diplomatique du régime de Damas et l’opposition politique poursuivront pour deux semaines. Ces nouvelles discussions devraient être les premiers depuis l’entrée en vigueur de la trêve parmi le régime de Damas et les rebelles. La diplomatie américaine et la diplomatie russe ont souligné la nécessité de ne pas permettre de retard dans le début du processus de négociations.

Différentes dates ont été avancées pour le début de ces nouvelles discussions. “Je nous vois commencer le 10 mars, quand nous lancerons le processus”, avait confié Staffan de Mistura au journal panarabe Al Hayat. “Certains (participants) arriveront le 9. D’autres, en raison de difficultés avec les réservations d’hôtel, arriveront le 11. D’autres arriveront le 14 mars.” Les discussions entre belligérants n’auront pas lieu en tête à tête, mais sous forme indirecte, avec un médiateur. “Nous organiserons des réunions préparatoires puis nous entrerons dans les détails avec chaque groupe séparément”, avait toujours relevé l’émissaire de l’ONU.

Malgré les efforts de la communauté internationale, le processus du règlement de la crise syrienne reste encore au-delà de nulle part. Nombreuses sont les causes : de profondes divergences entre les acteurs nationaux du conflit; les différents intérêts géopolitiques des puissances régionales au Proche-Orient. En outre, la présence consolidée des forces des djihadistes radicaux (Daech et Front al-Nostra) rend la situation dans le pays encore plus complexe. Depuis les premières négociations qui avaient échoué en 2014, les problèmes restent invariablement les mêmes : le sort de Bachar el-Assad; le nouveau gouvernement; une nouvelle Constitution; des élections parlementaires; la question kurde.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry et ses homologues français, allemand, britannique et italien se réuniront dimanche à Paris pour faire le point sur la Syrie avant la reprise des pourparlers de paix à Genève, a annoncé aujourd’hui le ministre français Jean-Marc Ayrault. Les cinq ministres vont examiner la solidité de la trêve en vigueur depuis le 27 février et si tout avance comme nous le souhaitons (…) et encourager l’opposition à revenir à la table des négociations. Les Européens vont aussi demander aux Américains, promoteurs avec les Moscou de l’accord de trêve, à être associés étroitement au contrôle de l’efficacité du cessez-le-feu en Syrie.

Sur le terrain, la trêve tient de manière générale dans les zones concernées par l’accord de cessation des hostilités. Au contraire, les actions militaires et les bombardements aériens se sont poursuivis contre les groupes de Daech et Front al-Nostra. La Russie a fourni 70 drones afin de surveiller la mise en œuvre de la trêve entrée en vigueur le 27 février 2016. “Un système d’information public sur les conditions de cessation des hostilités est organisé sur l’ensemble du territoire syrien. Les médias syriens diffusent constamment des informations. La diffusion de SMS concernant les conditions du cessez-le-feu, ainsi que des modèles de formulaire de contact, est réalisée sur les portables et les courriers électroniques”, a communiqué Sergueï Kouralenko de la base aérienne de Hmeimim. À présent, le conflit a fait plus de 270.000 victimes et des millions de réfugiés et déplacés au Liban, en Jordanie, en Turquie et en Europe.

Antonio Torrenzano

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unrwa_yarmouk_imagePlus de 220.000 morts selon les Nations unies et la moitié de la population qui a fui à l’étranger. Ce qui avait démarré en 2011 comme une vague de protestation locale à l’encontre du régime de la famille Al-Assad s’est transformé dans une guerre sanglante qui n’épargne personne. Les conséquences humaines et matérielles commencent à peser très lourd. Le Conseil de sécurité espère que ce cessez-le-feu permettra, peut-être pas de régler le conflit, mais au moins de réduire le niveau de violence pour permettre aux négociations de reprendre.

Depuis Genève, le médiateur de l’ONU, Staffan de Mistura a parlé d’un tournant : “Non seulement ce cessez-le-feu peut créer les conditions d’une reprise des négociations, mais il peut surtout envoyer un signal d’espoir que les Syriens attendent depuis trop longtemps : qu’après plus de 5 ans de conflit, il pourrait y avoir une fin à leurs souffrances.”

Plus de 12 millions de personnes qui ont dû quitter leur foyer. 4 millions se sont réfugiés dans des pays voisins et 7,6 millions sont déplacés au sein de leur propre pays. Au moins la moitié d’entre eux sont des enfants. Ils ont fui à cause des bombardements, des persécutions, des violences sexuelles, des kidnappings et des exécutions arbitraires. Et ces chiffres continuent d’augmenter. La guerre jusqu’à présent a été dure. Les ressources financières du pays commencent sérieusement à se tarir, rendant ainsi les Syriens de plus en plus vulnérables et contraints à prendre de plus en plus de risques.

Toute la communauté internationale estime désormais que le conflit syrien est la plus importante crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale. Les besoins des civils sont en constante augmentation et une génération complète d’enfants grandit dans un contexte de violences inouïes. Il est difficile d’évaluer comment le conflit va évoluer, encore moins de savoir quand et comment il se terminera.

Avec nombreux groupes belligérants, le terrain d’intervention est complexe et les négociations politiques internationales semblent être difficiles, embourbées par des intérêts géopolitiques contradictoires dans une région qui a toujours été hautement inflammable. Le droit international humanitaire et les droits humains, bafoués systématiquement. Mais aujourd’hui, la communauté internationale a une occasion favorable. Si la communauté diplomatique parvient à faire que ce cessez-le-feu tienne, elle aura fait un grand pas vers la solution politique dont nous parlons depuis longtemps.

Antonio Torrenzano

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Plus de 220.000 morts selon les Nations Unies et la moitié de la population qui a fui à l’étranger. Ce qui avait démarré en 2011 comme une vague de protestation locale à l’encontre du régime de la famille Al-Assad, s’est transformé dans une guerre sanglante qui n’épargne personne. Les conséquences humaines et matérielles commencent à peser très lourd.

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pourparlers_genève_surlasyrie_2016_imageAprès plusieurs jours d’hésitations à cause des différents intérêts diplomatiques régionaux et globaux, les négociations ont officiellement débuté à Genève. Mardi, l’opposition a annulé une rencontre avec l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura parce qu’elle n’avait pas encore pris de décisions en concernant la reprise des discussions au Palais des Nations Unies. Le HCN  hésite  toujours à entrer dans la négociation en raison de la situation sur le terrain, a déclaré à l’AFP un porte-parole du HCN, Monzer Makhous. Le HCN, qui a envoyé à Genève entre 35 et 40 délégués, est une coalition rassemblant des politiques et des représentants de groupes armés opposés au régime de Bachar el-Assad.

Ce matin est arrivé à Genève le coordinateur de l’opposition syrienne, Riad Hijab, afin de débloquer les pourparlers de paix qui sont dans l’impasse. Riad Hijab a été l’ancien Premier ministre du président Bachar el-Assad ayant fait défection en 2012 et qui pourrait aider l’opposition à prendre des décisions. Lundi,quelques heures après la fin d’une première rencontre avec la délégation de l’opposition, l’ONU a indiqué que le régime syrien avait donné son accord de principe à l’envoi de convois humanitaires dans la ville assiégée de Madaya, près de Damas. Pour l’opposition, trois questions sont importantes: c’est-à-dire la levée des sièges, la libération de détenus, et l’arrêt des attaques contre les civils par les bombardiers russes (alliés de Damas) et par le régime.

Au contraire, en ce qui concerne l’épineuse question de l’invitation des Kurdes aux pourparlers de Genève, cette possibilité est pour le moment suspendue. La Russie avait réclamé la participation des combattants kurdes, qui luttent dans le nord de la Syrie contre Daech, mais cette requête a été stoppée par la Turquie qui menaçait de boycotter les négociations. Pas seulement par la Turquie, la délégation de l’opposition, soutenue notamment par Riyad, Ankara et Paris, s’oppose également à la présence kurde à la table de ces négociations. Sur cette question, il y a un fort désaccord entre certains pays. Toutefois, les Kurdes sont les seuls à combattre Daech sur le terrain. Pour combien de temps devront-ils être patients ? Ce point devrait être réglé le 11 février 2016 lors d’une rencontre à Munich en marge d’un sommet sur la sécurité entre les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Antonio Torrenzano

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staffan_de_mistura_genève_imageLes négociations de paix sur la Syrie ont officiellement débuté, a affirmé aujourd’hui l’envoyé spécial de l’ONU Staffan de Mistura à la fin de la première journée de rencontres. Ce matin, l’envoyé des Nations Unies avait rencontré la délégation du gouvernement de Damas. Cet après-midi, Staffan de Mistura s’est retrouvé pour deux heures avec la délégation de l’opposition syrienne.

Après avoir longuement hésité, l’opposition a dépêché une délégation samedi soir en menaçant immédiatement de repartir sans garantie sur ses demandes. Dimanche, la délégation avait reçu Staffan de Mistura près de son hôtel pour une visite de courtoisie. Le diplomate italo-suédois avait au contraire accueilli vendredi 29 janvier au Palais des Nations Unies les représentants du président Bachar el-Assad, mené par l’ambassadeur Bachar al-Jaafar, pour une réunion préparatoire.

La communauté internationale tente d’organiser un dialogue entre la dissidence syrienne et le régime de Damas afin de chercher une solution politique négociée à la guerre dans ce pays. Conflit qui a fait plus de 260.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011. La réunion de Genève, prévue initialement le 25 janvier, avait déjà été reportée au 29 janvier en raison de blocages sur la composition du cercle des opposants.

Antonio Torrenzano

 

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syrie_heide_levine_image_02Les réunions de paix sur la Syrie, qui devaient commencer ce lundi à Genève, débuteront le 29 janvier 2016 et dureront 6 mois, a déclaré lundi l’émissaire des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura. «Les invitations seront envoyées mardi, et les pourparlers commenceront le 29 janvier», a déclaré M. de Mistura au cours d’une conférence de presse. Les discussions de Genève devront porter sur la feuille de route établie en décembre 2015 par le Conseil de sécurité des Nations Unies qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les 6 mois et des élections dans les 18 mois.

Le début des réunions a été retardé à cause des dissensions entre les représentants du régime de Damas et ceux de l’opposition en ce qui concernait la composition des délégations. L’opposition syrienne dialoguera avec le régime de Damas. Elle est un groupe formé le mois dernier à Ryad et compte parmi elles d’importantes factions rebelles armées, mais celle-ci exclut le principal parti kurde et d’autres figures de l’opposition contre Bachar al-Assad. La Russie, pays allié du régime de Bachar al-Assad, a cherché à faire participer certains de ceux qui ont été exclus, mais l’opposition a accusé Moscou de chercher à inclure des figures proches du régime et elle a menacé de boycotter les négociations si d’autres représentants de l’opposition y étaient invités.

Le conflit syrien engage des acteurs aux intérêts divergents. C’est l’une des principales causes des difficultés pour trouver une solution politique. Qui sont-ils ces principaux acteurs ? Le régime de Damas ne veut pas abandonner le pouvoir qu’il détient depuis 15 ans et il refuse de démissionner. Le président Assad contrôle les grandes villes Damas, Homs, une partie d’Alep et du littoral. La Russie et l’Iran sont les plus fidèles partners de Bachar al-Assad. En outre des Iraniens se battent aux côtes des soldats syriens et l’Iran finance également les milices chiites du Hezbollah en Syrie.

L’opposition politique est la “Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution” basée à Instabul. Cette coalition politique a très peu d’influence en Syrie. Des partis d’opposition, tolérés par le régime, siègent également à Damas. Les différentes formations politiques se sont pour la première fois mises d’accord sur une déclaration commune lors d’une réunion à Riyad le 10 décembre 2015. Cette déclaration commune appelle à la création d’un nouvel État inclusif et démocratique sans le président Bachar al-Assad.

Sur le terrain, DAECH domine de vastes zones du Pays dans le nord et dans l’est de la Syrie. Sa propagande a attiré plus de 30.000 soldats étrangers venus à grossir ses rangs. Sur le terrain, il y a aussi d’autres formations de rebelles. Ils sont puissants dans le nord-ouest et le sud de la Syrie. Ils sont plusieurs groupes allant des modérés soutenus par l’Occident jusqu’aux islamistes radicaux. Ils ont coopéré à plusieurs reprises avec le Front al-Nostra, émanation du réseau terroriste Al-Quaida. L’Arabie Saoudite et la Turquie sont les principaux alliés de l’opposition politique. En outre, Riyad veut faire reculer l’influence iranienne et chiite en Syrie.

“Il n’y aura pas de cérémonie d’ouverture”, a encore indiqué l’émissaire de l’ONU. Il a précisé que les participants à ces pourparlers discuteront en priorité de “cessez-le-feu et d’aide humanitaire”.”Chaque jour perdu est un jour perdu pour le cessez-le-feu et l’aide humanitaire”, a-t-il dit. Staffan de Mistura a enfin dit que: “Ces pourparlers ne sont pas un Genève 3″. La guerre civile en Syrie a déjà donné lieu à deux séries de négociations à Genève, appelées Genève 1 et Genève 2, mais qui n’ont donné aucun résultat.

Antonio Torrenzano

*Un particulier remerciement à la photojournaliste et photographe Heidi Levine pour l’image.

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syrie_patrick_chappatte_imageDans un appel conjoint, 120 organisations humanitaires et des agences techniques des Nations Unies ont exhorté la communauté internationale et les gouvernements à mettre fin au conflit en Syrie et aux souffrances subies par des millions de civils.

«La guerre atteint bientôt sa cinquième année de brutalités. Le sang continue de couler. Les souffrances s’aggravent. C’est pourquoi aujourd’hui, nous, les dirigeants d’organisations humanitaires et d’agences humanitaires des Nations Unies, appelons non seulement les gouvernements, mais aussi chacun d’entre vous, citoyens du monde entier, à élever votre voix pour mettre fin à ce carnage. Pour exhorter toutes les parties au conflit à trouver un accord de cessez-le-feu et un chemin vers la paix », déclarent ces organisations dans leur mobilisation.

Elles réclament en outre: un accès sans restriction et durable pour que les organisations humanitaires puissent apporter des secours immédiats à tous ceux qui en ont besoin en Syrie; des pauses humanitaires et des cessez-le-feu sans des conditions et surveillés pour acheminer de la nourriture et d’autres aides urgentes aux civils. D’organiser des campagnes de vaccination et d’autres campagnes sanitaires et permettre aux enfants de retourner à l’école. «Il s’agit de mesures pratiques. Aucune raison pratique ne doit empêcher leur mise en œuvre s’il existe une volonté de les mettre en œuvre », affirme l’interpellation.

Le 18 décembre 2015, les principaux acteurs internationaux du conflit syrien s’étaient réunis à New York afin de trouver une solution politique au conflit syrien. Dans la ville américaine, ils avaient adopté à l’unanimité une résolution qui devait entériner un plan de paix pour la Syrie. En octobre et novembre 2015, une feuille de route avait déjà été rédigée lors de deux conférences à Vienne. Le protocole prévoyait la mise en place dès que possible d’un cessez-le-feu et la formation, dans les six mois à venir, d’un gouvernement de transition. Mais cette voie diplomatique reste encore incertaine et en suspens.

«Plus que jamais, le monde a besoin d’entendre une voix publique et collective exiger qu’un terme soit mis à ces atrocités. Parce que ce conflit et ses conséquences nous touchent tous », ajoutent-elles. Depuis le début des violences en mars 2011, environ 13,5 millions de personnes en Syrie ont besoin d’une aide humanitaire et 4,6 millions de personnes ont fui vers les pays voisins et au-delà. “C’est la plus grande population de réfugiés de notre époque contemporaine”, a souligné le haut-commissaire de l’UNHCR, Antonio Guterres.

Antonio Torrenzano

*Un particulier remerciement à l’artiste Patrick Chappatte pour l’illustration.

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histoire_syrie_proche_orient_imageLes Nations Unies ont annoncé un nouveau cycle des rencontres entre les représentants du gouvernement de Damas et de l’opposition syrienne à Genève à partir du 25 janvier 2016. La tenue de ces discussions en Suisse fait suite à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une feuille de route pour une solution politique du conflit qui est entré dans sa cinquième année.

Le 19 décembre 2015, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait voté une résolution sur un processus de paix et sur une transition politique en Syrie en ouvrant la voie à un premier cessez-le-feu. La résolution du 19 décembre 2015 a été une entente inédite : pour la première fois, les membres du Conseil de sécurité ont adopté à l’unanimité, y compris la Russie, une décision qui établit une solution politique du conflit. Outre aux négociations opposition-régime et le cessez-le-feu, les textes prévoient un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. Le médiateur de l’ONU Staffan de Mistura espère réunir encore une fois dans la ville genevoise les acteurs principaux de la guerre. Le médiateur des Nations Unies  dit  «compter dans ce processus sur la totale coopération des parties syriennes concernées» en estimant que «les développements sur le terrain ne doivent pas faire dérailler ce processus». Damas est prêt à participer au nouveau cycle de réunions, l’a annoncé à Pékin le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem en visite en Chine.

De nombreuses questions restent toutefois encore ouvertes et sans une réponse. La Syrie n’a jamais connu d’élections libres. En outre, comment tenir un scrutin politique sur le territoire de Daech et d’Al Nosra ? DAECH administre un territoire de plus de 200 000 km² à cheval sur la Syrie et l’Irak sur lequel vit une population estimée à une dizaine de millions d’individus. Il faudra d’abord restaurer le concept d’État et les pouvoirs centraux du Pays syrien, sinon Daech ou d’autres groupes continueront à prospérer. Le concept d’État, dans la région, est une notion très récente. Les pouvoirs tribaux en Syrie pensent au contraire en termes d’État-Territoires et pas d’État-nation. Remplacer un dictateur par un autre provoquera seulement d’autres chaos. En Tunisie, la société était prête à ce changement et tout cela a fonctionné, mais en Syrie la situation est distincte.

Les grandes puissances continuent de s’opposer sur la destinée à réserver dans une transition au président Bachar al-Assad. Les Pays occidentaux et l’opposition syrienne veulent son départ rapide du pouvoir, contrairement à Moscou et Téhéran. Bachar est soutenu par les Russes et les Iraniens qui ne le lâcheront jamais, contrairement à ce que certains annoncent régulièrement. Les Occidentaux ont au contraire une crédibilité fragile pour avoir été toujours trop faible à faire remarquer à la Turquie et à l’Arabie Saoudite, anciens mécènes financiers de l’État islamique, leurs responsabilités. Enfin, au Moyen-Orient il est en train de se dérouler une lutte sanglante et communautaire entre Kurdes, Arabes, sunnites, chiites, alaouites pour une nouvelle composition politique. Le monde musulman est traversé d’un conflit sanglant. Toutes ces convulsions dérivent d’un processus historique commencé depuis longtemps; mais, dans cette occasion dans la région pourrait se jouer un nouvel avenir géopolitique et géostratégique.

Antonio Torrenzano

 

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barack_obama_vladimir_poutine_g20_imageLe président Barack Obama et le Russe Vladimir Poutine se sont entretenus dimanche de manière inattendue en marge d’une réunion du G20 à Antalya en Turquie. Cette rencontre n’était pas prévue. Les deux pays entretiennent des relations compliquées depuis quelques mois à cause de deux dossiers de politique internationale : la Syrie et l’Ukraine.

Penchés l’un vers l’autre, entourés de deux collaborateurs, les deux chefs d’État ont mené leur conversation face à face, isolés dans un coin d’une grande salle où circulaient les autres dirigeants des pays invités au Sommet G20. Les présidents russe et américain, Vladimir Poutine et Barack Obama, ont commencé donc dimanche à rapprocher leurs positions sur le dossier syrien. La rencontre a été qualifiée de “constructive” par Washington. L’entretien a duré presque 20 minutes.

Vladimir Poutine s’est également entretenu avec le président chinois Xi Jinping, le premier ministre japonais Shinzo Abe, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde. Il a rencontré en soirée la chancelière allemande Angela Merkel et le président turc Recip Tayyip Erdogan. En 2014, Vladimir Poutine avait quitté le sommet du G20 à Brisbane, en Australie, avant même la publication du communiqué final, au terme d’une réunion tendue en raison des différents points de vue parmi Moscou et l’Occident sur le dossier ukrainien. Également, la dernière rencontre entre Barack Obama et Vladimir Poutine, qui avait eu lieu fin septembre 2015 à New York pendant l’assemblée générale de l’ONU, avait été glaciale. Au contraire, l’ambiance au sommet du G20 en Turquie, marqué dimanche par un dégel sur la Syrie entre Vladimir Poutine et Barack Obama, a été “très amicale” pour la Russie, a affirmé la sherpa russe, Svetlana Loukach.

Selon certaines sources diplomatiques, les deux hommes ont eu une discussion réaliste en ce qui concerne les efforts en cours afin de trouver une solution au conflit qui ravage la Syrie. Les attaques terroristes de Paris ont rendu encore plus urgente la recherche d’une solution de transition pour le conflit syrien. Les deux chefs d’État ont souligné la nécessité de négociations menées sous l’égide de l’ONU entre le régime et l’opposition ainsi que l’instauration d’un cessez-le-feu. Déjà samedi 14 novembre à Vienne, les diplomaties des pays participants à la deuxième rencontre de Vienne avaient réussi à avancer en s’entendant sur un calendrier de transition politique en Syrie et sur une nouvelle stratégie pour écraser DAECH qui occupe encore une partie des territoires syrien et irakien. La guerre en Syrie a déjà fait plus de 250.000 morts.

Russes et Américains peuvent s’entendre au plus vite sur deux points. Le premier : l’urgence d’écraser pour toujours la menace de Daech. Deux : la nécessité de préserver les institutions syriennes dans un éventuel processus de transition du pouvoir. Il reste toutefois un point fondamental de divergences entre les Russes, d’une part, et les Américains d’autre part : la destinée à réserver au président syrien Bachar al-Assad. Si pour Moscou, la question du départ du président syrien n’est pas une priorité; pour Washington, le départ reste une condition pour régler le conflit, mais il n’apparait plus comme une priorité. Les Américains semblent plutôt avoir hiérarchisé leurs ennemis en Syrie : d’abord DAECH, ensuite le Front al-Nosra, branche d’el-Qaëda en Syrie, seulement puis le régime syrien.

L’ennemi terroriste précédent, Al-Qaïda, disposait de centres de formation connus. Ses dirigeants proclamaient publiquement le terrorisme et le châtiment des “infidèles” comme mission de l’organisation. Aujourd’hui, le monde est confronté à un nouveau niveau de “terrorisme dispersé”. Des attaques importantes entraînant un grand nombre de victimes se sont produites dernièrement à plusieurs endroits contre des objectifs différents. Le fait que les victimes ne soient ni journalistes, ni caricaturistes, ni juifs fait entrer le conflit dans une logique différente. Cela renforce l’impression que les actions des kamikazes et leurs complices à Paris sont le résultat d’une plus grande autonomie des cellules locales et d’un nouveau niveau d’organisation cellulaire du djihad.

Antonio Torrenzano

 

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syrie_sommet_de_vienne_imageLes principaux acteurs diplomatiques internationaux du dossier syrien, dont les États-Unis, la Russie et les deux puissances régionales Iran et Arabie Saoudite se sont réunis aujourd’hui à Vienne afin de trouver la possibilité d’un règlement politique du conflit qui fait rage depuis plus de quatre ans. Contrairement à Genève 2, les Syriens du régime et de l’opposition ont été absents des discussions de Vienne.

Le carnet des deux jours de rencontre a été très chargé. John Kerry avait rencontré jeudi son homologue iranien Mohammad Javad Zarif pour un premier entretien, après le russe Sergueï Lavrov. Ensuite, les chefs des diplomaties américaine, russe, turque et saoudienne, se sont vus jeudi soir. Sergueï Lavrov, John Kerry, leurs homologues saoudiens Adel al-Jubeir et turc Feridun Sinirlioglu ont discuté à quatre, à la veille de la rencontre plénière. Pour le secrétaire d’État américain, la réunion de Vienne devait être «l’occasion la plus prometteuse de trouver une ouverture politique». Un premier round de discussions, c’était déjà déroulé la semaine dernière à Vienne entre les ministres des Affaires étrangères américain, russe, saoudien et turc.

La rencontre d’aujourd’hui s’est déroulée dans un grand hôtel de la capitale autrichienne. La réunion a été élargie ce matin à une vingtaine de diplomaties occidentales et du Moyen-Orient, avec notamment la présence de représentants chinois, libanais et égyptiens, des ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que l’Italienne Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne. L’Iran, allié du régime de Damas, a participé aux discussions pour la première fois. L’Iran, qui avait été tenu à l’écart de toutes les réunions menées ces dernières années, notamment les conférences de Genève 1 et 2 en juin 2012 et janvier-février 2014, a participé pour la première fois à la réunion. La participation iranienne signe le retour de Téhéran dans la communauté internationale.«Nous avons enfin réussi à rassembler autour de la même table tout le monde sans exception», s’était félicité Sergueï Lavrov.

Barack Obama ne cesse de le répéter : seule une solution politique permettra la fin du conflit syrien. Pour Téhéran et Moscou, l’insistance des Occidentaux à voir partir Bachar el-Assad est une aberration. Les deux alliés de Damas, au contraire, affirment qu’il revient au peuple syrien de déterminer l’avenir de leur président. «Si l’on table sur un changement de régime et si l’on se focalise sur une personne en particulier, comme cela a été le cas en Irak et en Libye, on sait comment cela se termine… une grave crise dans ces deux pays», a déclaré Sergueï Lavrov.

Pour le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite (qui constituent l’axe sunnite), le départ d’Assad est une condition non négociable. Ces trois pays sont les principaux pourvoyeurs d’armes des insurgés, dont ils ont souvent accompagné la radicalisation politique. En outre, la chute du chef du régime de Damas réjouirait le royaume saoudien dans la mesure où il affaiblirait l’Iran, son ennemi juré, qui utilise le régime Assad comme une passerelle vers le Hezbollah libanais. Les trois pays du Moyen-Orient, qui ont conscience que l’intervention militaire de Moscou peut changer la situation sur le terrain, ils sont en train de s’interroger sur le possible «plan de paix russe». Parce que si les Russes gagnent, les Iraniens gagnent et, tout cela, il serait inacceptable pour l’axe sunnite.

Le «plan de paix russe» aurait déjà exposé par Sergueï Lavrov pendant la première réunion de Vienne, le 23 octobre 2015. Une possible proposition en neuf points en comprenant notamment un cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et l’Armée syrienne libre et une promesse de Moscou que Bachar el-Assad ne se représenterait pas à la prochaine élection présidentielle. L’engagement ne vaudrait toutefois pas pour les autres membres de la famille Assad. Aucun accord décisif sur l’avenir de la Syrie et du régime de Bachar al-Assad n’a été pris aujourd’hui. Tous les différents protagonistes ont des positions encore très divergentes en ce qui concerne l’avenir du Pays. Le cauchemar syrien reste encore un terrible cauchemar.

Antonio Torrenzano