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En visite à Genève, le vice-secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a appelé jeudi 15 octobre les pays du Moyen-Orient, en particulier l’Iran et l’Arabie saoudite, à régler leurs différents points de vue par le dialogue. Une condition nécessaire, a-t-il estimé, à la résolution des conflits en Syrie et au Yémen. Le vice-secrétaire général était près du siège des Nations Unies à Genève pour prendre part à des consultations sur le futur Sommet humanitaire mondial, qui aura lieu en 2016 à Istanbul. Pendant la conférence de presse, Jan Eliasson est revenu sur la situation au Moyen-Orient et sur les discussions auxquelles il avait récemment pris part lors d’une série de visites en Arabie saoudite, dans les Émirats arabes unis, en Iran et en Turquie.

En ce qui concerne la Syrie : “la situation humanitaire est désastreuse et l’approche de l’hiver ne fera qu’empirer ce contexte”. Le vice-Secrétaire général a appelé à ce que, parallèlement aux actions militaires, un dialogue politique soit entamé avec pour objectif de former un gouvernement de transition qui entamera un processus de révision constitutionnelle. Jan Eliasson a précisé qu’un tel scénario ne sera envisageable qu’avec le soutien du Conseil de sécurité de l’ONU, en particulier des États-Unis et de la Russie et des pays de la région, notamment de l’Arabie saoudite, de l’Iran et de la Turquie. «Un tel dialogue n’a pas lieu à l’heure actuelle et je pense qu’il est important que les différentes parties de cette région réalisent à quel point il est important de parler et de discuter de leurs problèmes », a-t-il ajouté, en soulignant l’impact favorable qu’aurait ce dialogue sur le conflit en Syrie et dans la région.

Sur le terrain politique, les conditions restent donc tragiques. La coalition de l’opposition syrienne en exil a refusé de participer aux discussions préliminaires proposées par l’ONU pour préparer des négociations de paix, en raison notamment des frappes aériennes que la Russie mène en Syrie. Pas de négociations de paix en Syrie sans cessation des bombardements russes. De sa part, le gouvernement syrien a accepté le plan récemment proposé par le représentant de l’ONU en Syrie, qui prévoit des consultations et des discussions avec les parties syriennes dans quatre groupes de travail thématiques, comme a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Muallem. En juillet 2015, Staffan de Mistura avait présenté l’initiative au Conseil de sécurité des Nations Unies , qui prévoyaient des consultations et des discussions avec les parties syriennes dans quatre groupes de travail thématiques. « Les Groupes de travail fourniront aux Syriens une plateforme pour résoudre les thèmes en profondeur qui ne sont certainement pas nouveaux, mais qui manquent de discussions intrasyriennes durables», a toujours déclaré Staffan de Mistura. Le même a toujours répété que seulement un accord politique pourra mettre fin au conflit en Syrie sur la base du communiqué de Genève de 2012.

Antonio Torrenzano

 

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conseil_sécurité_onu_new_york_imageUn plan de paix pour la Syrie a été soutenu à l’unanimité par le conseil de sécurité de l’ONU lundi 17 août. C’est une annonce inédite, car c’est la première fois que les 14 membres du Conseil de sécurité des Nations unies se mettent d’accord sur le conflit syrien, y compris la Russie.

Le Conseil de l’ONU a « exhorté toutes les parties syriennes à continuer à participer aux consultations initiées par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU ». La nouveauté est que ce texte a été soutenu par l’ensemble des pays membres du Conseil, dont la Russie. Seuleument le Venezuela a exprimé quelques réserves. Notamment, le Venezuela est proche du régime syrien. Ce texte appelle à une transition politique en Syrie. Il demande à mettre fin à la guerre en « lançant un processus politique mené par la Syrie vers une transition politique qui rejoint les aspirations légitimes du peuple syrien».

Le représentant permanent adjoint de la France à l’ONU, Alexis Lamek, a qualifié «d’historique» cette entente. « Pour la première fois en deux ans, le Conseil de sécurité s’unit et passe un message en soutien au processus politique en Syrie », a-t-il ajouté. Il a répété que le ministre français des affaires étrangères estimait que le président « Bachar Al Assad n’est pas le futur de la Syrie ». Le même jour, à Moscou, lors d’une rencontre avec son homologue iranien, Javad Zarif, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a jugé « inacceptable » de poser le départ de Bachar Al Assad comme condition préalable à une solution politique du conflit.

Cette initiative, basée sur le programme de Steffan de Mistura, devrait permettre la mise en place de quatre groupes de travail à partir du mois de septembre en ce qui concerne la protection, le contre-terrorisme, les questions politiques et légales et enfin la reconstruction du Pays. L’initiative devrait permettre la mise en place des possibles solutions de paix à un conflit qui ravage la Nation depuis 4 ans. Le conflit en Syrie a été déclenché par la répression sanglante de manifestations antigouvernementales pacifiques, qui ont dégénéré en révolte armée puis en guerre civile brutale qui a fait plus de 240.000 morts.

Antonio Torrenzano

 

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staffan_de_mistura_conseil_sécurité_imagePour la première fois devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, Staffan de Mistura a présenté mercredi 29 juillet les résultats de plusieurs mois de consultations avec les principaux protagonistes de la crise syrienne. Staffan de Mistura a rendu compte de ses efforts de médiation et l’intention de poursuivre ses consultations pour soutenir les parties syriennes dans leur recherche d’une solution politique au conflit.

L’émissaire des Nations Unies en Syrie a proposé auprès du Conseil de sécurité à New York une nouvelle approche afin de trouver une possible solution diplomatique pour la paix en Syrie en associant des discussions thématiques entre Syriens sur de différents dossiers et un groupe de contact international. Devant les membres du Conseil, Staffan de Mistura a souligné «qu’il n’y avait pas encore de consensus sur une transition politique […], qu’il n’y a pas encore de consensus sur la manière d’appliquer le communiqué de Genève». Mais, la tragédie en Syrie s’aggrave jour après jour et «l’ONU est obligée de maintenir ce dossier sur la table et poursuivre ses efforts», a-t-il ajouté.

« C’est pourquoi je propose d’approfondir le format des consultations de Genève […]. J’ai l’intention d’inviter les Syriens à des discussions thématiques, parallèles ou simultanées, par l’intermédiaire de groupes de travail qui étudieraient divers aspects de la transition sous la férule d’un comité de direction» il a expliqué. L’émissaire de l’ONU, il a ensuite cité quatre dossiers principaux : «1) la sécurité pour tous ( c’est-à-dire mettre fin aux sièges, accès aux soins médicaux, libération des détenus); 2) les questions politiques, dont les élections; 3) l’aspect militaire (lutte contre le terrorisme et l’éventuel cessez-le-feu); 4) la reconstruction du Pays». Le nouveau plan de paix, a-t-il conclu, devra avoir le soutien du Conseil de sécurité et de la communauté internationale, et impliquer les acteurs régionaux. «Un tel mécanisme de soutien international pourra conduire à terme à la formation d’un groupe de contact».

Dans sa communication aux membres du Conseil de sécurité, Staffan de Mistura a souligné que le contexte a changé depuis les conférences de Genève avec l’émergence jihadiste du groupe État islamique. Cette émergence «a fait de l’antiterrorisme une priorité pour beaucoup de monde. La peur de voir flotter des drapeaux noirs de l’État islamique sur Damas a amené certains à reconsidérer leur position», a-t-il souligné. Il faut encore rappeler que les deux précédentes sessions de négociations à Genève entre le régime et l’opposition syrienne en 2014 s’étaient conclues par des échecs. Staffan de Mistura n’a pas donné de détails sur les participants à ce dialogue ni fixé le calendrier.

De sa part, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé le Conseil à soutenir ces propositions et à «convaincre les parties syriennes de participer de manière constructive au processus» en soulignant que ce statu quo en Syrie est inacceptable. «Il faudra s’assurer que ces négociations préparatoires ne seront pas exploitées cyniquement pour continuer à tuer», a Ban Ki-moon toutefois averti. Le secrétaire général s’est déclaré enfin prêt à «convoquer une conférence internationale de haut niveau pour avaliser les recommandations ou l’accord» qui sortiront de ce processus. Le Conseil de sécurité reste fractionné entre les Occidentaux qui veulent le départ du président Bachar el-Assad et Moscou et Pékin qui protègent le régime de Damas. Depuis mars 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 220.000 morts et chassé de chez elle la moitié de la population. Les batailles se succèdent ainsi que les attentats, les bombardements, les exécutions. Les populations civiles continuent de subir les violences. Pas facile, dans ces conditions, d’imaginer la fin de la guerre, de se projeter dans un scénario où les adversaires se retrouveront autour d’une même table.

Antonio Torrenzano

 

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syria-yarmouk-04-2015Le Président de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, Paulo Sérgio Pinheiro, a déploré mardi 23 juin à Genève l’absence de mesures prises par toutes les parties du conflit pour limiter le nombre de victimes civiles en Syrie. Le même a dénoncé l’incapacité de la communauté internationale à agir collectivement pour mettre une limite au conflit.

Ces nouvelles contestations de Paulo Sergio Pinheiro confirmeraient les tractations antérieures déjà effectuées par la commission il y a un an. Selon le président de la commission d’enquête ONU, les principales causes de pertes civiles seraient «les attaques délibérées aux populations». « Les zones sûres en Syrie se réduisent comme peau de chagrin », a constaté le président de la commission d’enquête, comme en témoignent les déplacements massifs de civils à l’intérieur et hors du pays. « Les actes de la vie quotidienne – par exemple, rendre visite à un voisin ou aller à la boulangerie – sont désormais devenus des questions de vie ou de mort », a-t-il déploré.

Le régime de Damas par sa puissance de feu supérieure et sa maîtrise du ciel inflige le plus de dommages aux civils via ses attaques aveugles contre des villes, villages et camps de réfugiés improvisés, a affirmé Paulo Sérgio Pinheiro. Cependant, a-t-il ajouté, les groupes non étatiques continuent d’attaquer les villes tenues par les autorités, entraînant également des pertes civiles. « Les belligérants ne prennent aucune mesure pour faire la distinction entre objectifs civils et militaires, obligation que leur impose pourtant le droit international, ou pour limiter tant que faire se peut les pertes civiles et les destructions de biens leur appartenant », a déploré le président de la Commission d’enquête ONU.

La situation sur le terrain reste très préoccupante. En raison des sièges et des occupations militaires prolongés, a-t-il ajouté, des civils meurent de faim et de maladie : 40% des enfants du camp de Yarmouk souffriraient de malnutrition. Les civils vivant dans les villes assiégées par les groupes antigouvernementaux subissent des difficultés de même nature, a précisé Paulo Sérgio Pinheiro. « La poursuite du conflit en Syrie représente un échec majeur de la diplomatie », a-t-il affirmé.

Antonio Torrenzano

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L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a effectué à une visite de trois jours à Damas dans le cadre des consultations informelles entre l’organisation onusienne et les différents sujets du conflit qui ont débuté il y a plus d’un mois dans la ville helvétique. Dans sa visite, l’émissaire de l’ONU a rencontré le président du pays Bachar el-Assad et son ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem afin de recueillir leurs points de vue.

Lors de ces discussions, Staffan de Mistura a également souligné la nécessité pour les autorités syriennes de protéger les civils. Il a notamment insisté sur le fait que l’utilisation de bombes barils est inacceptable et sur l’obligation pour tout gouvernement, en vertu du droit international humanitaire, de protéger sa population civile en toutes circonstances. À Damas, l’envoyé spécial de l’ONU a également condamné les attaques menées contre des civils par les forces d’opposition armées, qui ont coïncidé avec sa visite dans le pays. Staffan de Mistura a aussi dénoncé les attaques perpétrées le lundi 15 juin 2015 à Alep qui ont causé des pertes civiles importantes, et les tirs de mortier qui ont frappé le mardi 16 juin 2015 le centre de Damas.

Au cours de ses entretiens avec Bachar el-Assad et Walid Mouallem, l’envoyé spécial a par ailleurs souligné la situation humanitaire catastrophique sur le terrain et a demandé l’obtention d’un meilleur accès aux zones assiégées et aux communautés touchées par le conflit. Pendant la visite en Syrie, Staffan de Mistura s’est également entretenu avec plus de 30 partis politiques, personnalités religieuses et organisations de la société civile du pays, afin d’entendre leurs points de vue. Les consultations sur le conflit syrien poursuivront jusqu’au mois de juillet 2015 dans la ville de la Confédération helvétique.

Antonio Torrenzano

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syrie_cinsultations_de_mistoura_10juin2015L’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé que les consultations informelles entre l’ONU, les partis politiques d’opposition et le régime de Damas, qui ont débuté il y a plus d’un mois à Genève, se poursuivront jusqu’au mois de juillet 2015.

Dans un communiqué de presse rendu public par son porte-parole mercredi 10 juin 2015, Staffan de Mistura a indiqué que, depuis le 5 mai dernier, il s’est entretenu aux côtés de son envoyé spécial conjoint Ramzy Ezzeldin Ramzy, avec des représentants du gouvernement syrien, de la coalition de l’opposition syrienne et presque 39 formations politiques et de la société civile du pays. Staffan de Mistura et Ezzeldin Ramzy ont déjà organisé 26 réunions avec des représentants d’États de la région, des membres du Conseil de sécurité des Nations unies et d’organisations régionales, ont-t-ils précisé.

« Le processus devrait se poursuivre jusqu’au mois de juillet 2015 », a ajouté l’Envoyé spécial pour la Syrie. Le désir pour l’émissaire de l’ONU M. de Mistura est le souhait que le conflit en Syrie prenne fin dans les plus brefs délais. « Plus vite les armes seront réduites au silence, plus il sera possible de sauver des vies », a-t-il estimé, appelant les acteurs syriens, régionaux et internationaux à tout faire pour contribuer à la fin des combats et à protéger les populations civiles. Staffan de Mistura a souligné que la seule issue possible à la crise du conflit syrien il réside dans un processus de négociations politique inclusives, à l’initiative des toutes les parties. « Les consultations de Genève demeurent un processus de réunions individuelles et informelles visant à rendre opérationnel l’accord de Genève du 30 juin 2012 », a rappelé enfin l’envoyé des Nations Unies pour la Syrie.

Antonio Torrenzano

 

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image_212324_syrie_daechDepuis quelques jours, Daech a multiplié ses conquêtes sur les territoires syrien et irakien. La conquête de Palmyre en Syrie souligne que le régime de Damas n’administre plus aucune frontière avec l’Irak et que la moitié de son territoire est désormais sous la surveillance des djihadistes. L’État islamique vice versa semble d’avancer avec un plan précis. En s’emparant par exemple de nouveaux territoires, Daech a augmenté son trésor de guerre en imposant de nouvelles taxes à la population et à Palmyre a mit la main sur plusieurs sites gaziers. Cette avancée est loin d’être insignifiante pour le groupe djihadiste. Palmyre est située au milieu de la Syrie, au carrefour des autoroutes menant à Deir-Eiz-Zor à l’Est, Damas et Homs à l’Ouest. Sans plus l’autorité de Palmyre, le régime de Damas aura énormément de mal à approvisionner ses forces armées encore postées dans la région. Pourquoi la communauté internationale ne comprend-elle pas la dynamique qui a été mise à l’œuvre par l’État islamique ? Quelle est alors la stratégie poursuivie par la communauté occidentale qui combat Daech ?

Au Moyen-Orient, L’Europe se casse encore la tête en termes d’État-nation. De sa part, les États-Unis concentrent leurs actions militaires seulement en termes de stocks quand ils affirment “nous avons détruit des installations djihadistes ou nous avons tué des combattants”. Les djihadistes, au contraire, répliquent par une nouvelle guerre de mouvement et au-delà de la logique de la construction d’un État-nation. L’EILL dispose au moins 30.000 combattants très bien armés et bien expérimentés. Les nouveaux Européens qui arrivent en Syrie servent à gonfler ses effectifs. Et le régime de Damas ? Le régime de Bachar el Assad avait presque 300.000 soldats sous son drapeau, il n’en reste que 50.000 qui composent les unités d’élite. Le régime a le soutien de la République iranienne et les soutiens financier et logistique des Russes. Mais, il ne gouverne plus la moitié de son territoire.

Enfin, il faut ajouter que dans le conflit syrien il y a un nouvel acteur militaire : une coalition de dijhadistes de Al-Nosra, de mercenaires, de groupes paramilitaires qui ont été réunis par la volonté des trois puissances régionales. Cette coalition est le fruit d’une collaboration inédite depuis le début de janvier 2015 parmi l’Arabie saoudite, le Quatar, la Turquie. Pourquoi une nouveauté ? Parce que cette collaboration souligne la réconciliation entre le Quatar et l’Arabie saoudite vers leur ennemi : l’Iran. Quelle sera donc la prochaine étape dans la stratégie de l’État islamique ? Damas ou Bagdad ?

Antonio Torrenzano

 

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syrie_champ_ruinesSera-t-il possible de trouver une nouvelle approche pour relancer le processus de Genève bloqué depuis février 2014 ? Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a donné pour instruction à Staffan de Mistura de reprendre les discussions sur la base du communiqué de Genève 1. De nouvelles consultations diplomatiques auront donc lieu le mois prochain à Genève, à partir du 4 mai 2015.

La semaine dernière, Ban Ki-moon avait communiqué le désir d’une relance du processus politique pour tenter de résoudre le conflit vieux de quatre ans. Les prédécesseurs de Staffan de Mistura, Kofi Annan et Lakhdar Brahimi, avaient tous les deux jeté l’éponge après avoir constaté leur échec dans la recherche d’une solution politique pour faire cesser les hostilités. La réunion Genève 2 avait pris fin sur une impasse il y a plus d’un an, en février 2014. Des contacts entrepris par Moscou depuis le début de l’année n’avaient rien donné non plus. À partir du 4 mai 2015, le médiateur diplomatique pour la Syrie Staffan de Mistura donnera donc le coup d’envoi à des «consultations séparées» avec les différentes parties du conflit syrien.

Ces nouvelles consultations se tiendront au Palais des Nations comme a annoncé le porte-parole des Nations Unies Ahmad Fawzi à Genève. Les invitations ont été lancées à tous les acteurs impliqués par la crise syrienne, a précisé le porte-parole de l’organisation onusienne. Ces consultations séparées commenceront par les Syriens, le gouvernement et l’opposition, a-t-il ajouté. Ahmad Fawzi, interrogé sur le fait de savoir si l’État islamique et le front Al-Nosra seront conviés aux discussions, a répondu: «non, il s’agit de groupes terroristes».

Les consultations dureront 4 à 6 semaines. Sur le terrain toutefois la guerre continue. Le pays n’est plus qu’un champ de ruines en le regardant par des photos satellitaires. La guerre civile a déjà fait plus de 200.000 morts et des millions de personnes pour se sauver ont quitté le pays prises en étau entre la fureur du groupe État islamique et celle du régime de Damas. Le chaos et la violence atteignent des niveaux littéralement stupéfiants et resteront dans l’Histoire comme les crimes les plus abominables de ce siècle.

Antonio Torrenzano

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réfugiés_syrie_imageQuel est-il le bilan de la guerre civile après quatre de conflit en Syrie ? Selon le nouveau compte rendu publié samedi 7 février par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), le nombre de morts serait de 210.000 décès, dont 10.664 enfants et 6.780 femmes.

Selon cette organisation, qui suit l’évolution du conflit par l’action de son réseau d’informateurs sur le terrain, elle aurait recensé également 38.325 morts parmi les rebelles syriens et 24.989 jihadistes étrangers. Les victimes au sein des forces du régime de Damas s’élèveraient à 45.385 soldats, 29.943 miliciens des forces de défense nationale, 640 membres du Hezbollah chiite libanais et 2.502 miliciens chiites venus d’autres pays. Le tableau serait “certainement plus élevé que le 210.000 comptabilisés, en raison du grand nombre de disparus dont on ignore le sort”, a souligné M. Abdel Rahmane, chef de l’organisme.

Sur le terrain, le nombre de morts et de réfugiés n’a cessé de croitre. La Syrie comptait en 2011 plus de 23 millions d’habitants avant le début du conflit. Aujourd’hui selon l’ONU, 3,73 millions de Syriens ont fui leur pays et sont officiellement comptabilisés comme réfugiés à l’étranger. Mais, le conflit en Syrie a aussi provoqué au sein des pays de la région des transformations économiques qui auraient été inimaginables avant 2011. Un document de travail de la Banque mondiale publié récemment a montré par exemple les effets économiques directs et indirects de ce conflit sur six pays de la région du Levant: la Turquie, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Iraq et l’Égypte. Le conflit a fortement perturbé les échanges commerciaux parmi ces pays, alors qu’ils avaient été multipliés par sept entre le début et la fin des années 2000. Le même a apposé une limite aux travaux de renforcement des liens commerciaux intra régionaux qui étaient se manifestés à la suite de la signature d’un accord entre la Turquie, la Syrie, le Liban et la Jordanie en 2010.

La guerre de Syrie est loin d’être finie. Mais, encore une fois, cette poudrière au Proche-Orient risque d’avoir des conséquences qui pourraient être planétaires.

Antonio Torrenzano

 

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colloques_moscou_janvier-2015Les colloques entre une partie de l’opposition syrienne et les représentants diplomatiques du régime de Damas sont terminés hier à Moscou sans des résultats réels. Toutefois, déjà mercredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait rappelé à tout le monde que “personne n’a l’illusion que quelques jours de discussion vont résoudre tous les problèmes”.

Nous avons convenu avec nos amis russes que les discussions devaient continuer pour arriver à de (nouvelles) consultations dans le futur“, a déclaré le chef de la délégation du régime, l’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar Jaafari. Pendant la conférence de presse, Bachar Jaafari a reconnu qu’il n’y avait “pas de résultats parce qu’il s’agissait d’une première rencontre, d’une rencontre consultative“. Le diplomate syrien a toutefois critiqué l’attitude des opposants. “Nous n’avons pas entendu une seule position unifiée des délégations de l’opposition. Ce que certains pouvaient accepter était rejeté par les autres“, a-t-il affirmé.

Selon Soheir Sarmini, un membre du parti de la Jeunesse nationale syrienne, un mouvement toléré par Damas, “le but de la rencontre de Moscou était de briser la glace entre le gouvernement et l’opposition“. La priorité des débats pour l’opposition a été l’arrêt des bombardements, la libération de prisonniers politiques, un processus pour l’acheminement de l’aide humanitaire.

Un accord de principe très générique, appelé «Les principes de Moscou», a été signé parmi les sujets des colloques dans la capitale russe. Les participants ont donné leur accord de principe à une série de dix points très généraux établie par le modérateur des pourparlers, l’expert russe Vitaly Naoumkine. Le texte diplomatique souligne en particulier le respect de la souveraineté de la Syrie, son unité et son intégrité territoriale, la lutte contre le terrorisme international, la conclusion de la crise syrienne par des moyens politiques de manière homogène aux principes du communiqué de Genève I du 30 juin 2012.

Antonio Torrenzano