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conseil_securite_onu_imageLe Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution dont l’objectif est de réduire la puissance financière du groupe terroriste de l’État islamique qui produit des millions de dollars par la contrebande de pétrole et par le commerce illicite d’antiquités. Le texte juridique, coparrainé par les États-Unis et la Russie, souligne à tous les États l’obligation de s’abstenir de toute transaction pétrolière directe ou indirecte avec le groupe terroriste de l’EI et de paralyser le plus possible tous les avoirs financiers du groupe.

Le Conseil de sécurité appelle tous les États membres de signaler à l’ONU les saisies de pétrole brut ou raffiné venu de zones contrôlées par les jihadistes en Syrie et en Irak. Selon un rapport de l’ONU en datant le mois de novembre 2014, les jihadistes gagneraient de 850.000 à 1,65 million de dollars par jour en vendant du pétrole à des intermédiaires privés. Mais certains experts estiment que ces revenus ont diminué de moitié sous l’effet des bombardements menés par la coalition et de la baisse du prix du brut sur les marchés.

Le Conseil de sécurité exhorte en outre toute la communauté internationale d’interdire le commerce de biens culturels volés en Syrie, résolution qui s’appliquait déjà à l’Irak. Cet élément est la principale nouveauté de la résolution qui interdit de manière spécifique le commerce illicite des oeuvres d’art et antiquités dérobées en Syrie. «Tous les États membres, indique le texte, devront prendre les mesures nécessaires pour prévenir le commerce de biens culturels irakiens et syriens» sortis illégalement d’Irak depuis août 1990 et de Syrie depuis mars 2011 (date du début de la crise syrienne). Le Conseil avait déjà adopté en août 2014 une résolution pour couper les fonds aux jihadistes en menaçant de sanctionner les pays qui leur achèteraient du pétrole. Il s’agissait également d’endiguer le flux de combattants étrangers partis rejoindre l’EI en Irak et en Syrie et qui dépasse désormais les 20.000. La nouvelle résolution cherche à réduire ces flux financiers, la Russie a été à l’origine de cette initiative.

De sa part, le Parlement européen a condamné la violence de l’EILL et appelé à plus de soutien pour aider les victimes. À présent, 12,2 millions de Syriens ont besoin d’aide humanitaire à cause du conflit dans la région. Lors du débat, qui s’est déroulé en session plénière le 11 février, les députés ont également appelé à agir sur les Européens qui rejoignent des filières jihadistes. Christos Stylianides, commissaire chargé de l’Aide humanitaire UE, a décrit la situation humanitaire en Irak, en Syrie et dans les pays voisins comme étant « dévastatrice ». « Près de 20 millions de personnes ont besoin d’une aide urgente », a-t-il dit, présentant la nouvelle initiative de la Commission qui fournirait un milliard d’euros supplémentaires pour résoudre la situation en Syrie et en Irak. Elmar Brok, député allemand et président de la commission des affaires étrangères, a appelé à une coalition plus large contre Daesh. Le député conservateur et réformiste britannique Charles Tannock a ensuite encouragé toute la communauté internationale à agir sur la question des citoyens européens qui rejoignent le groupe Daesh ou d’autres filières jihadistes : « nous devons coordonner la collecte et le partage d’informations et assurer que des lois sont mises en place dans tous les États de l’UE pour poursuivre ceux qui ont commis des atrocités dont des kidnappings, bombardements, conversions religieuses forcées et rituels d’exécution d’otages ».

Javier Couso Permuy, député espagnol membre de la Gauche unitaire européenne, a appelé encore à mettre fin au soutien des milices étrangères et à l’achat de pétrole : «nous devons arrêter de financer toute sorte de milices et d’acheter du pétrole provenant des exploitations contrôlées par Daesh». «Daesh est autant la conséquence que la cause » des problèmes dans la région, a déclaré Alyn Smith, député vert britannique. Il a ensuite parlé du rôle de certains États membres en Irak et confirmé son soutien à la Commission européenne. «La normalisation des relations diplomatiques avec la Syrie est une condition indispensable pour instaurer une coopération humanitaire, mais également reprendre la coopération sécuritaire avec les services syriens pour lutter contre les filières djihadistes qui menacent la stabilité des pays européens », a déclaré Marie-Christine Arnautu.

Antonio Torrenzano