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Geir Pedersen, nouvel envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, a pris ses fonctions lundi 7 janvier 2019. Le diplomate norvégien âgé de soixante-trois ans avait été précédemment l’ambassadeur de Norvège en République populaire de Chine. Le nouvel envoyé s’est dit honoré d’assumer des fonctions au service du peuple syrien et de ses aspirations à la paix.

Geir Pedersen a été Représentant de la Norvège auprès de l’Autorité palestinienne (1998 à 2003),représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Liban du Sud (2005-2007), Coordonnateur spécial pour le Liban (2007-2008) et représentant permanent de son pays auprès des Nations unies à New York de 2012 à 2017. La feuille de route de Geir Pedersen aura comme but, comme le même indique, d’oeuvrer en faveur d’une solution pacifique et de la mise en oeuvre de la résolution RCS2254 : plan de paix des Nations Unies pour la Syrie1. Le diplomate norvégien succède à Staffan de Mistura et il est le quatrième médiateur des Nations Unies depuis le début du conflit syrien en 2011. Le nouvel émissaire de l’ONU est arrivé, ce mardi, à Damas, pour sa première visite dans le pays depuis sa nomination à ce poste. Le voyage du médiateur onusien intervient alors que sur le terrain, l’UNICEF a annoncé qu’au moins 15 enfants ont perdu la vie en Syrie en raison du froid hivernal et du manque de traitements médicaux.

Mais, «outre les femmes et les enfants, de nombreuses personnes âgées sont à risque», a déclaré Andrej Mahecic, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève. Selon le HCR, les récents combats dans l’est de la Syrie ont également produit des déplacements à grande échelle entre la population civile. Au cours des six derniers mois, des affrontements et des frappes aériennes dans le sud-est du gouvernorat de Deir-ez-Zor ont forcé environ 25.000 personnes à fuir. «Nous sommes inquiets du sort des civils qui continuent d’être bloqués dans les zones contrôlées par l’État islamique», a ajouté Andrej Mahecic. Les familles déplacées qui se rendent au camp d’Al Hol, dans le nord-est de la Syrie, ont indiqué au personnel du Haut Commisariat pour les Réfugiés que les civils qui tentent de fuir font face à de nombreuses difficultés et de dangereux obstacles pour quitter la zone de conflit.

Dans ces conditions, le Haut Commisariat est en train d’appeler toutes les acteurs du conflit, ainsi que toutes les personnes qui ont une influence sur les belligérants, à garantir la liberté de circulation et la sécurité du passage. La majorité des personnes récemment déplacées ont cherché refuge au camp d’Al Hol. Plus de 8.500 personnes se sont installées au camp d’Al Hol au cours des cinq dernières semaines. Par ailleurs, dans le gouvernorat de Hassakeh, le camp de fortune d’Al-Areesha, qui abritait environ 10.000 déplacés, a été touché par la crue des eaux d’un réservoir tout proche. Plus des deux tiers du camp sont sous l’eau. Les résidents s’installent dans les zones les plus élevées du camp.Au Liban voisin, la tempête Norma a affecté cette semaine les communautés libanaises et réfugiées.

Près de huit ans après le début de la guerre civile, la population syrienne reste partagée entre espoir et inquiétudes : les combats perdent en intensité dans certaines régions du pays, mais la guerre est loin d’être terminée.

Antonio Torrenzano

 

 

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L’émissaire des Nations Unies pour la Syrie Staffan de Mistura quittera son poste à la fin novembre. Après quatre ans et quatre mois de tentatives infructueux pour mettre fin au conflit, Staffan de Mistura a choisi pour des «raisons purement personnelles» de quitter son poste. Une solution politique à l’inextricable conflit syrien reste dans ces conditions très faible.

Stafan de Mistura avait succédé en 2014 à Lakhdar Brahimi. Le diplomate italo-suédois âgé de 71 ans a été le troisième diplomate à avoir occupé ce poste pendant le conflit en Syrie qui dure depuis plus de sept ans. Ses prédécesseurs ont été l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et le diplomate Algérien Lakhdar Brahimi. Le représentant de l’ONU sera reçu une dernière fois à Damas la semaine prochaine; la rencontre devrait avoir pour objet le début des travaux du Comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution syrienne. Ce Comité, dont la création avait été décidée en janvier 2018 lors d’une réunion à Sotchi, devrait travailler sur une réforme juridique des lois fondamentales qui détermineraient l’organisation et les fonctions du nouveau gouvernement syrien.

Les Nations Unies considèrent que dans ce processus subsiste un élément clé pour trouver une solution politique au conflit. À ce jour, et après trois révisions, une liste de 50 noms de personnalités a été publiée pour faire partie de ce comité constitutionnel «impartial, équilibré et inclusif », a souligné Staffan de Mistura dans un exposé devant membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Les Nations Unies ont en outre veillé à ce que tous les religions, groupes claniques et ethnies soient représentés. Au titre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, l’ONU a également insisté pour que la liste compte un minimum de 30% de femmes.

Staffan de Mistura restitue son mandat d’émissaire pour le dossier syrien au moment où la destinée de la province d’Idlib, le dernier bastion aux mains des insurgés et des djihadistes, est suspendue à un fragile accord de cessez-le-feu dicté par Moscou avec le concours de la Turquie. Dans cette dernière étape, l’ONU n’aura été que spectatrice de cet arrangement politique, dont l’avenir dira s’il offre des solutions réelles.

Antonio Torrenzano

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Le responsable humanitaire des Nations Unies en Syrie, Ali al-Zatari, a appelé tous les acteurs du conflit à permettre l’accès à l’assistance humanitaire onusienne à toutes les personnes se trouvant dans une situation de besoin à l’intérieur du pays. Depuis mars 2011, la Syrie est en proie à un conflit qui a forcé plus de la moitié de sa population à fuir. Des millions de Syriens ont quitté leur pays et des millions d’autres sont déplacés à l’intérieur du territoire. Au Proche-Orient, il y a actuellement 5,6 millions de réfugiés syriens qui demeurent dans d’autres pays de la région en raison du conflit.

« La Syrie traverse encore une grave crise humanitaire et cette gravité concerne environ 13 millions d’individus syriens et de réfugiés », a dit le haut fonctionnaire. Ali al-Zatari a en outre affirmé que le taux de pauvreté et le taux de chômage restent encore élevés en Syrie, en soulignant toutefois que, même si la vie quotidienne a repris son déroulement dans certaines régions du pays, comme dans la Capitale Damas, cette tendance ne reflète pas toutefois la situation générale du pays.

« Il n’y a plus d’affrontements armés et d’obus tombant sur les toits et les personnes dans de nombreuses villes et territoires, mais dans d’autres régions, cette menace existe toujours et les gens sont toujours effrayés pour leur insécurité », a -t-il dit.

En ce qui concerne la situation militaire sur le terrain, le ministre des Affaires étrangères de la Syrie, Walid Al-Moualem, a déclaré à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies que son pays a pratiquement gagné sa guerre contre les groupes terroristes sur le territoire. Selon Walid Al-Moualem, « la situation sur le territoire est plus sûre et plus stable, et le conflit contre le terrorisme est presque terminé ». Dans son discours, Walid Al-Moualem a averti que la lutte se poursuivra jusqu’à ce que tout le territoire syrien soit « épuré de groupes terroristes » et de toute présence étrangère illégale.

Le ministre des Affaires étrangères a en outre souligné que le gouvernement est en train de restaurer les zones détruites par les terroristes. Toutes les conditions seraient désormais réunies pour un retour volontaire de réfugiés syriens dans leur pays et la reconstruction économique du pays.

En ce qui concerne les questions économiques, Walid Al-Moualem a dit de même que son pays est ouvert à l’assistance internationale pour la reconstruction de la Syrie, mais avec les pays qui n’ont pas pris part à l’agression contre son pays. Les pays qui ont soutenu au contraire le terrorisme ne seront pas les bienvenus. Il a déclaré enfin que son gouvernement reste engagé pour un processus politique sans la compromission des principes nationaux en rappelant que les principaux points de repère du futur comité constitutionnel seront uniquement de revoir les articles de la Constitution actuelle.

Antonio Torrenzano

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Le Kremlin a signé lundi un pacte avec le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan pour créer une «zone démilitarisée» à Idleb sous contrôle russo-turc permettant d’éviter une offensive militaire dans le dernier bastion rebelle. La province d’Idleb est contrôlée à 60% par le groupe djihadiste, Hayat Tahrir al-Cham, composé notamment de l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie et considéré comme un groupe terroriste par Ankara et par Moscou.

Dix jours après l’échec du sommet de Téhéran, où leurs divergences étaient apparues inconciliables, les deux chefs d’État, dont les pays sont des acteurs-clefs du conflit syrien, se sont entretenus pendant plus de quatre heures à huis clos dans la station balnéaire de Sotchi, sur la mer Noire.

«Nous avons décidé de créer le long de la ligne de contact à partir du 15 octobre de cette année une zone démilitarisée de 15-20 kilomètres de large», a déclaré le président Vladimir Poutin après la rencontre. Cette zone sera surveillée par les forces turques ainsi que par la police militaire russe, a-t-il précisé, tandis que toutes les armes lourdes devront en avoir été retirées d’ici au 10 octobre. Selon le président russe, cette négociation a été «une solution sérieuse» permettant «d’avancer dans la résolution du problème».

«Je suis convaincu qu’avec cette entente, nous avons évité qu’une grande crise humanitaire ne se produise pas à Idleb», a pour sa part déclaré Tayyip Erdogan lors de la conférence de presse qui est suivie la rencontre entre les deux chefs d’État. Même pour Ankara, les objectifs politiques recherchés par le compromis avec Moscou étaient multiples : parvenir à neutraliser le groupe Hayat Tahrir al-Cham tout en évitant le lancement d’une vaste offensive; éviter un nouvel afflux de réfugiés syriens provoqué par cette nouvelle offensive.

Téhéran a salué le pacte russo-turc de manière favorable. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi, a assuré que l’Iran était «déterminé à résoudre la question d’Idleb de façon à ce que la population ne souffre pas et qu’il n’y ait pas de victimes».

Antonio Torrenzano

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À Idlib, au nord-est de la Syrie, les 2,5 millions de civils se préparent à une bataille imminente. L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a averti la communauté internationale de conséquence gravissime pour la population civile de l’opération militaire que le gouvernement de Damas s’apprêterait à lancer pour reprendre la province dans le nord-ouest du pays.

À présent à Idlib, dernière région syrienne échappant au pouvoir du régime de Damas et dernier grand bastion terroriste du pays, se trouverait une multitude de corps rebelles : le groupe Hayat Tahrir al-Cham, une branche d’Al-Qaïda, dont le chef, Abou Mohamed al-Joulani, dispose de 25 000 hommes; d’autres milliers d’islamistes regroupés au sein du Front al-Nustra et plus de 10.000 “combattants étrangers” selon les Nations Unies. Par rapport à ce nombre de rebelles, de l’autre côté, l’armée syrienne et ses 80 000 hommes. Armée du régime de Damas épaulés par son allié russe qui met à disposition des dizaines d’avions. Pour Moscou, la province d’Idlib serait un foyer du terrorisme, une enclave de rebelles modérés et d’islamistes radicaux dont le gouvernement syrien a le droit de les chasser de son territoire a réaffirmé vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Selon les Nations Unies, cette imminente bataille pourrait provoquer un très haut nombre de morts et plus de 800 000 personnes déplacées. Lors d’une conférence de presse à Genève, l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie a proposé d’aller à Idlib pour garantir la mise en place des couloirs humanitaires afin d’évacuer la population civile avant l’offensive imminente de l’armée syrienne. Un geste que l’envoyé spécial de l’ONU avait déjà proposé pour la ville d’Alep en 2016.

« Je suis prêt à m’engager, personnellement et physiquement […], à assurer un couloir humanitaire […] pour donner la possibilité d’évacuer la population civile vers une zone plus sûre», a dit Staffan de Mistura . « Il n’y a pas d’autre Idlib. Où peuvent-ils aller ? Chaque fois qu’il y a eu une crise […], il y avait un endroit où beaucoup pouvaient choisir de partir. Mais il n’y a pas d’autre Idlib », a notifié Staffan de Mistura. L’assistance à la population civile vivant d’Idlib est importante, car il s’agit fondamentalement des habitants syriens déplacés ou évacués d’autres zones de conflit alors que les forces gouvernementales étaient en train de poursuivre la reprise de plusieurs territoires du pays.

Dans la région d’Idlib, dans les derniers six mois, plus de 500 000 personnes seraient arrivées après avoir fui les offensives du gouvernement à Deraa, dans la Ghouta orientale et dans d’autres zones tenues par les rebelles. La proposition de Staffan de Mistura a fait en outre écho à l’appel lancé mercredi par le secrétaire général de l’ONU, qui avait proféré sa profonde préoccupation par les risques d’une nouvelle catastrophe humanitaire dans le cas d’une opération militaire à Idlib qui compte près de trois millions d’habitants et se trouve à la frontière avec la Turquie.

Antonio Torrenzano

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Selon une enquête des Nations Unies, plus de 7 000 enfants sont morts depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011. Et il ne s’agit que des cas qui ont pu être vérifiés. D’autres données – pas encore vérifiées – affirment au contraire que les victimes seraient plus 20.000 parmi les enfants, a souligné Virginia Gamba, la Représentante du secrétaire général de l’ONU pour les enfants dans les conflits armés. En Syrie, un dispositif de surveillance relative aux enfants en situation de conflit a été créé en 2013.

Devant le Conseil de sécurité, Virginia Gamba a indiqué que les attaques contre les écoles et les centres médicaux ont été l’une des caractéristiques persistantes du conflit en Syrie. Depuis le début de l’année, plus de 60 écoles ont été assaillies et plus de 100 assauts ont été menés contre des hôpitaux et des centres médicaux. Une école sur trois serait hors d’usage. D’autres établissements scolaires durement endommagés, détruits ou utilisés comme abri pour des engins militaires. Les Nations Unies estiment que 2,1 millions d’enfants ne sont pas scolarisés en Syrie.

« Je suis profondément troublée par les histoires des enfants nés et élevés pendant le conflit, des enfants qui n’ont jamais vu la paix en Syrie », a déclaré Virginia Gamba. « Nous pouvons imaginer que ces enfants se trouvent dans une situation de détresse psychosociale sévère. Ils ne savent pas la signification de la parole Paix […]. La communauté internationale doit donner la priorité au financement et à la fourniture d’une éducation de qualité pour tous les enfants à tous les niveaux, de premières étapes du développement de l’enfant à la formation professionnelle pour les jeunes », a dit encore la représentante onusienne.

Pour Virginia Gamba, les enfants syriens doivent être traités comme des victimes des violations du droit international. Il est important, a indiqué la représentante des Nations Unies, que le Conseil de sécurité assure que les enfants ne soient plus l’objet de violations de leurs droits. Les parties au conflit doivent prendre des mesures immédiates, concrètes et effectives pour prévenir les pertes subies par les enfants pendant la conduite des hostilités.

Antonio Torrenzano

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L’armée syrienne a hissé jeudi 12 juillet son drapeau national dans le secteur rebelle de la ville de Deraa, l’agglomération de la révolte contre Bachar Al-Assad en 2011. Les rebelles syriens ont remis au régime de Damas leurs armes lourdes dans le cadre de l’accord conclu le 6 juillet 2018 et parrainé par Moscou.

Les rebelles ont déposé les armes en acceptant le pacte offert par la Russie, qui a permis à ceux qui le souhaitent d’évacuer. La destruction systématique des quartiers rebelles à Alep-Est et dans la Ghouta orientale a eu un effet escompté : inutile de se battre en épargnant la population civile. Par l’action militaire de Russie et Iran en tête, le président Bachar el-Assad gouverne désormais plus de 68% du pays. La région méridionale de Deraa était très importante pour Damas, car elle confine avec la Jordanie et sa frontière et elle était une plaque tournante pour les échanges commerciaux de la Syrie.

Les rebelles ont perdu le conflit et le président Bachar el-Assad va rester au pouvoir. Le régime contrôle désormais la majorité du territoire et presque la totalité des frontières avec le Liban, la Jordanie et l’Irak. À présent à l’échelle diplomatique, le principal défi ne sera plus de discuter prioritairement du maintien ou non de Bachar el-Assad au pouvoir ou de faire de la lutte contre le terrorisme le principal pari de cette guerre. La priorité absolue de prochains pourparlers sera celle de trouver des solutions politiques définitives au conflit syrien.

Après Deraa, les négociations ne seront plus avec les rebelles, mais avec les puissances régionales et les Occidentaux impliqués dans cette guerre. Cet enjeu deviendra primordial pour le régime de Damas. La reprise des territoires de l’Est syrien – essentiel à la survivance économique du régime – contrôlé par les Kurdes et sous protection américaine, devra se faire en passant par des négociations diplomatiques. Le même processus concernera la province d’Idleb (la dernière aux mains des rebelles), et le nord-ouest du pays, où l’armée turque est déployée.

Surement, ce dossier a été l’un des principaux sujets de discussion du sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Helsinki le 16 juillet. Mais aux prochains pourparlers, autour de la table sous le parrainage russe, les puissances régionales et les Occidentaux devront accepter les conditions de Moscou pour un retour à la normalisation.

Antonio Torrenzano

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Après avoir vidé la ville de Damas et sa banlieue de toute présence rebelle, l’armée syrienne a lancé l’offensive dans le sud du pays. L’armée du régime de Damas a commencé son offensive dans le sud-ouest de la Syrie la semaine dernière, touchant la région de Deraa. L’objectif de Damas est de reprendre les zones encore contrôlées par les rebelles depuis plusieurs années déjà. Ces territoires tenus par les rebelles syriens faisaient l’objet depuis juillet 2017 d’un cessez-le-feu négocié par Moscou, Washington et Amman. Mais le gouvernement de Damas a décidé d’en finir avec cette situation. Daraa et sa province ont été le berceau de la révolte contre Bachar el-Assad en 2011.

Pour l’instant, les forces de Bachar El-Assad ont reconquis deux localités stratégiques – Basr al-Harir et Mlihat al-Atac – coupant la zone en deux et provoquant la fuite de dizaines de milliers de civils. Selon l’ONU, quarante-cinq mille civils ont déjà atteint la frontière syro-jordanienne, mais le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi a déjà averti que son pays ne laisserait plus entrer de réfugiés en provenance de la Syrie.

De sa part, Staffan de Mistura, envoyé des Nations Unies en Syrie, a dénoncé une situation que dans la région de Daraa serait sur le point d’atteindre le carnage des batailles de la Ghouta orientale et d’Alep combinées. Les opérations militaires se concentrent à l’est et au nord-est de Deraa, où, en trois jours, les forces loyalistes ont réalisé plusieurs victoires. Cette zone est jugée stratégique puisqu’elle entoure la frontière avec la Jordanie et le Plateau du Golan. L’opposition syrienne dénonce le silence de la communauté internationale par rapport à la centaine de morts civils dans les bombardements russes et syriens.

Jean Laerke du bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré que les combats ont concerné 750 000 personnes dans cette province de la Syrie et qu’au moins 45 000 Syriens se dirigeraient vers la frontière israélienne. De sa part, Bettina Luescher du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a averti la communauté diplomatique que le nombre des personnes déplacées pourrait plus que doubler à mesure que la violence s’intensifie.

Antonio Torrenzano

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Sept années de guerre et de déplacements massifs de la population ont redessiné la carte démographique en Syrie. Avant la guerre, les Arabes sunnites représentaient 65% de la population, les Kurdes environ 15% et toutes les autres minorités religieuses près de 20%.

Aujourd’hui, les Syriens réfugiés à l’étranger sont plus de cinq millions selon l’UNHCR. Ces personnes vivent pour la plupart dans les pays voisins: Turquie, Jordanie, Liban, Irak. Les déplacés à l’intérieur du pays et sans perspective claire de retour dans leur foyer d’avant-guerre sont au contraire six millions d’individus.

La guerre a changé la structure démographique du pays. À présent, le Nord du pays est sunnite, le Nord-Est kurde tandis que les alaouites et les chiites sont essentiellement concentrés à Lattaquié, Tartous et Homs. Sur le terrain, selon Human Rights Watch, un tiers des logements de la Syrie a été détruit au cours des sept dernières années. De sa part, la Banque mondiale estime que la Syrie a subi près de 300 milliards de dollars en dégâts matériels pendant la guerre. La question des réfugiés, qui constituent avec les déplacés la moitié de la population de Syrie avant la guerre, reste toutefois essentielle pour la stabilité de la région. Le processus politique de paix ne pourra pas oublier cette question.

Au Liban, pays de 6,3 millions d’âmes où plus d’un million de Syriens ont trouvé refuge, on commence à organiser le retour des réfugiés. Mais pour l’ONU, les conditions de sécurité en Syrie ne sont pas satisfaisantes pour parrainer des retours. Le retour des réfugiés dans leur pays ne peut se faire qu’en coordination avec l’ONU, mais les Nations Unies auront-elles la force politique de maitriser le retour ? Quel sera-t-il vraiment l’avenir de ces individus déracinés et très vulnérables?

Antonio Torrenzano

* Un remerciement particulier au photoreporter Lynsey Addario pour l’image.

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L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a exhorté toute la communauté internationale à travailler pour la paix et faire avancer le règlement du conflit entre les différents acteurs régionaux par voie diplomatique. Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Staffan de Mistura a invité la communauté diplomatique à suivre de très près l’évolution de la situation à Idlib. Les conditions de vie dans cette région seraient plus graves que dans la Ghouta.

L’Envoyé spécial des Nations Unies a enfin encouragé toutes les diplomaties à relancer le processus de Genève par un dialogue international sérieux ainsi que le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie. À l’échelle militaire, le régime de Damas a presque gagné la guerre. DAECH conserve encore quelques petites poches de territoire dans l’Est syrien. Les djihadistes contrôlent moins de 3% du territoire syrien, contre près de 50% fin 2016, selon l’OSDH.

Sur le terrain, les Nations Unies mènent dans le pays l’une des plus vastes opérations humanitaires au monde. Devant le Conseil de sécurité à la fin du mois de mai, le chef de l’humanitaire de l’ONU Mark Lowcock a demandé que les agences techniques onusiennes puissent atteindre les personnes dans les zones les plus désespérées du pays. En Syrie, plus de 2 millions d’individus vivant dans les zones difficiles d’accès ont désespérément besoin d’aide, mais moins de 20% d’entre eux ont pu être aidés cette année, a souligné le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies.

Antonio Torrenzano