Le martyre d’Alep se poursuit, sous les yeux d’une communauté internationale impuissante à agir et réagir avec des solutions diplomatiques. Près de 250 000 civils vivent encore dans les quartiers rebelles, sans vivres, ni électricité. Les hôpitaux ne sont plus opérationnels. Ils sont des centaines à tenter de vivre dans l’enfer des bombardements et du siège. Pris pour cible par des raids, ou par des francs-tireurs, leurs cadavres jonchent les rues de ces quartiers entièrement dévastés.
En même temps, le nombre de personnes déplacées à Alep ne cesse pas d’augmenter. À présent, les réfugiés sont plus de 400.000 individus, a déclaré le 1er décembre le représentant spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, au cours d’une conférence de presse à Genève. «Aujourd’hui à Alep, il y a 400.000 personnes déplacées. […] Il s’agit de gens qui se sont déplacés vers l’ouest d’Alep en raison des combats et qui cherchent un lieu sûr. Ils sont davantage à être arrivés au cours des derniers jours. Ce chiffre augmente. L’ONU réclame encore une trêve afin de pouvoir atteindre les civils et les évacuer », a dit l’envoyé de l’ONU. De son côté, le conseiller Staffan de Mistura, Jan Egeland, a communiqué qu’au mois de novembre, les agences humanitaires n’avaient pu atteindre que 8% des personnes dans les zones assiégées en Syrie. Jean Egeland a précisé que l’ONU a augmenté sa présence dans l’ouest de la ville. Toutefois, si aucune trêve n’était décidée rapidement, cette partie de la ville risquerait de devenir un « cimetière géant ». De sa part, la Russie a annoncé d’être disponible à ouvrir quatre couloirs humanitaires.
Sur le plan diplomatique, le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d’État américain John Kerry se sont rencontrés aujourd’hui à Rome pendant le deuxième sommet “Dialogues méditerranéens”, une initiative du ministère italien des affaires étrangères pour la stabilité et le développement des pays du basin méditerranéen. À Rome, les deux diplomates ont de même rencontré le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège. Le secrétaire John Kerry a été en outre reçu par le Pape François. Ces visites au Vatican se sont déroulées alors que l’inquiétude ne cesse de grandir au sujet de la situation en Syrie. Situation sur laquelle, depuis plusieurs mois, le pape François veut sensibiliser l’opinion internationale autant que Russes et Américains à trouver un accord diplomatique.
Antonio Torrenzano