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ville_alep_detruite_par_bombardements_imageLe Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé sa haute préoccupation pour la situation humanitaire en Syrie. L’organisation internationale a exhorté tous les acteurs au conflit à assurer la sécurité des civils, qui ont été souvent victimes des violences armées ces derniers jours.

«Les familles et les groupes vulnérables pris au piège dans la ville d’Alep font face à des bombardements constants, aux violences et aux déplacements», a déclaré le HCR dans un communiqué de presse. L’agence onusienne a exprimé sa profonde préoccupation concernant la recrudescence des attaques contre des personnes déplacées dans le gouvernorat d’Idlib au cours des 10 derniers jours et contre d’autres camps de déplacés et de civils ailleurs dans le pays, qui ont entraîné des pertes civiles et de nouveaux déplacements.

«Ces attaques indiquent un mépris choquant pour la vie des civils. Nous réitérons l’importance de permettre l’accès des populations à des lieux sûrs et de respecter le caractère civil et humanitaire des camps de personnes déplacées», a encore souligné le HCR.

Lors d’une conférence de presse à Genève, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, et son conseiller spécial, Jan Egeland, a fait l’écho des préoccupations du HCR. «Les civils, des deux côtés, à Alep courent de grands risques», ont affirmé Staffan de Mistura et Jad Egeland. Les deux diplomates ont appelé à mettre en place des trêves humanitaires hebdomadaires de 48 heures pour que les véhicules humanitaires soient réalisables. «Nous avons besoin d’une pause dans les combats qui doit être garantie par la Russie, les États-Unis, le gouvernement syrien et les groupes d’opposition armés», a indiqué Jad Egeland.

Antonio Torrenzano

 

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ville_homs_residents_recovery_imageLes négociations diplomatiques pour mettre fin au conflit syrien reprendront-elles à la fin du mois d’août à Genève ? La situation humanitaire en Syrie est au-delà de la catastrophe. Deux millions de personnes à Alep, la deuxième ville du pays, sont privées d’eau courante depuis quelques jours et le risque de maladies est en nette hausse. La population de la ville se trouve presque anéantie par la violence et les énormes difficultés du quotidien.

Sur le terrain, les combats entre forces gouvernementales et rebelles se sont intensifiés à Alep et les deux camps sont en train d’envoyer des renforts pour une offensive qui pourrait marquer un tournant dans cette guerre depuis cinq ans. « Pour que de nouvelles négociations de paix sur la Syrie puissent se tenir à Genève, il faut que l’aide humanitaire parvienne à la population assiégée à Alep», a communiqué mardi 9 août la diplomatie américaine au siège des Nations Unies de New York. L’ambassadrice américaine, Samantha Power, a déclaré à la presse qu’il était urgent de reprendre les négociations, «mais le contexte des discussions doit aussi être correct. Sur l’accès humanitaire, nous sommes en marche arrière», a-t-elle souligné.

De son côté, la diplomatie russe a fait savoir qu’il n’y aura pas des clauses préalables aux nouveaux pourparlers, bien que les Nations unies espèrent les reprendre à Genève à la fin du mois. L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine a relevé que Moscou discutait avec Washington au sujet de la livraison d’aide humanitaire à Alep, mais rejeté toute suggestion que les pourparlers de paix pourraient capoter à cause de la situation dans cette ville.

De sa part, le responsable des processus humanitaires des Nations Unies Stephen O’Brien a renouvelé son appel pour des trêves dans les villes assiégées. Les risques pour les civils grandissent jour après jour, a-t-il souligné.

Antonio Torrenzano

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staffan_de_mistura_jad_england_onugenève_imageL’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a communiqué la reprise des pourparlers inter-syriens à la fin du mois d’août à Genève à l’issue d’une réunion avec des hauts représentants russes et américains.

«Aujourd’hui, comme vous le savez, nous avons eu une réunion ici à Genève, dans les locaux des Nations Unies, avec de hauts responsables américains et russes», a déclaré Staffan de Mistura lors d’une conférence de presse dans la ville suisse, précisant que les discussions s’étaient centrées sur la nécessité urgente de faire avancer les questions de la cessation des hostilités, de l’accès humanitaire dans les zones assiégées, la lutte contre le terrorisme et la transition politique en Syrie.

«Notre objectif, et nous le disons très clairement, est de procéder à la troisième série de pourparlers inter-syriens vers la fin du mois d’août», a déclaré l’envoyé del’ONU pour la Syrie, tout en ajoutant que d’ici là, il espérait que des progrès concrets aient lieu au niveau de l’application du consensus Kerry-Lavrov. «Cela contribuerait à créer une atmosphère favorable, à la fois sur le terrain et pour les pourparlers inter-syriens », a-t-il souligné. Staffan de Mistura a toutefois précisé que ces progrès ne constituaient pas une condition préalable à la tenue des pourparlers.

Deux sessions de pourparlers de paix inter-syriens se sont déjà tenues à Genève sous l’égide des Nations Unies depuis le début de l’année, sans des résultats importants. La situation en Syrie est dramatique. Depuis 2011, la guerre civile a fait plus de 280.000 morts et poussé plus de la moitié de la population à fuir.

Antonio Torrenzano

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syrie_pays_devasté_imageLes risques de famine et de pénurie générale s’accroissent jour après jour pour les 200.000 habitants des quartiers contrôlés par les rebelles à Alep, désormais totalement assiégés par l’armée syrienne. Les pénuries de nourriture et d’essence se font sentir dans les quartiers situés dans l’est de la deuxième ville de Syrie depuis que les forces du régime de Bachar al-Assad ont coupé le 7 juillet la route du Castello, dernier axe d’approvisionnement du secteur contrôlé par les insurgés. L’ancienne capitale économique de Syrie est l’une des villes les plus affectées par la guerre, qui a entraîné en 2012 sa division en deux secteurs, l’un tenu par le régime à l’ouest, l’autre par les rebelles à l’est.

Selon les Nations unies, près de 600.000 personnes vivent dans des zones assiégées en Syrie, dans la plupart des cas par le régime, sans accès à la nourriture ni à une aide médicale, provoquant des cas de malnutrition. Dans les derniers jours, le Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA-ONU) a déclaré que la situation est “particulièrement inquiétante en raison de la forte concentration d’habitants dans cette zone“. De sa part, Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a tiré la sonnette d’alarme face à cette situation de plus en plus désespérée. “Le pays est déjà un vaste cimetière dévasté”, a déclaré Zeid Al Hussein dans un communiqué de presse en exhortant “toutes les forces (…) à prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas infliger de souffrances aux centaines de milliers de civils pris au piège dans les zones de conflit”.

En ce qui concerne, au contraire, les négociations diplomatiques pour mettre fin au conflit syrien, l’envoyé spécial des Nations Unies Staffan de Mistura vise une possible reprise des pourparlers au mois d’août. Lors d’un point de presse à Genève, Staffan de Mistura a expliqué qu’il faut avoir un “soutien diplomatique solide pour donner une chance suffisante à une reprise efficace d’une troisième session de pourparlers inter-syriens”. Sur ce point, Moscou et Washington auraient trouvé un accord sur des mesures concrètes pour sauver de nouvelles négociations de paix, a déclaré le chef de la diplomatie américaine John Kerry. Les détails de cet accord n’ont pas été toutefois rendus publics afin de permettre la poursuite du travail au profit de la paix, a-t-il précisé au cours d’une réunion avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Deux sessions de pourparlers de paix inter-syriens se sont déjà tenues à Genève sous l’égide des Nations Unies depuis le début de l’année, sans des résultats importants.

Antonio Torrenzano

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syrie_catastrophe_humanitaire_imageL’Assemblée générale des Nations Unies a appelé toute la communauté internationale à faire preuve de responsabilité et de crédibilité afin de mettre la parole fin aux souffrances et à la violence en Syrie. Depuis cinq années de conflit, plus de 250.000 individus ont été tués. La moitié de la population est déplacée dans les Pays voisins de la région et une considérable partie a tourné les talons pour se réfugier en Europe.

Dans un discours aux Pays membres de l’Assemblée des Nations Unies, le sous-secrétaire général aux droits de l’homme, Ivan Simonovic, a souligné qui est difficile de s’imaginer l’ampleur des violences subies par la population en Syrie, la catastrophe économique, le chaos d’une guerre complexe.

«La crise est justement enracinée dans des violations des droits de l’homme», a-t-il noté, rappelant que le conflit syrien a commencé par des manifestations pacifiques de jeunes exerçant leur droit fondamental à la liberté d’opinion et de réunion. Il a estimé que ces manifestations auraient dû conduire à des réformes politiques et des évolutions pacifiques. Au contraire, «une violente répression a déclenché les violations indicibles que nous constatons aujourd’hui», a déploré Ivan Simonovic. Dans cette situation, des groupes terroristes ont profité du vide causé par le conflit et l’absence d’état de droit dans le pays pour gagner du terrain et ajouter encore plus des souffrances à la population.

De son côté, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a rappelé dans son discours que le conflit en Syrie a détruit le tissu social et économique du pays dont 80% de la population vit désormais dans la pauvreté et près de neuf millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire. « Nous ne devons jamais perdre de vue l’impact humain incommensurable de cette crise, le traumatisme et les conséquences émotionnelles pour les civils, en particulier les jeunes exposés depuis trop longtemps à un climat de violence et de peur », a dit Stephen O’Brien.

Le Secrétaire général adjoint a appelé la communauté internationale à faire preuve de suprématie pour mettre un terme à cette crise, notamment en garantissant la protection des civils et des infrastructures civiles, y compris les établissements de santé. «Une crise de cette ampleur, où tant de mal a déjà été fait et où tant de vies restent en danger, exige que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour aider à maintenir l’élan en faveur d’une solution politique à la crise en Syrie», a déclaré le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Mogens Lykketoft.

Antonio Torrenzano

 

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villes_assiégées_syrie_imageL’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré jeudi que la situation n’était pas mûre pour une reprise des négociations de paix, mais que les tentatives se poursuivent pour y arriver.

«J‘ai informé le Conseil de sécurité il y a quelques jours […] que la situation n’était pas mûre pour une troisième série officielle de pourparlers inter-syriens. Nous avons l’intention de le faire dès que possible», a souligné Staffan de Mistura lors d’un point de presse à Genève.

Selon l’envoyé de l’ONU, les prochains pourparlers devront aboutir à des résultats concrets, c’est-à-dire à une solution politique. Pour sa part, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré que l’objectif n’est pas d’avoir des pourparlers «juste pour le principe d’avoir des pourparlers». Sans horizon politique et sans des discussions réalistes sur la transition, «une nouvelle escalade est plus que probable. Nous avons besoin d’un accès humanitaire sans entrave et d’une protection accrue des civils», a ajouté Ban Ki-moon lors d’un point de presse à New York.

Sur le terrain, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a déclaré d’avoir livrer des denrées alimentaires à la ville assiégée de Darayya, dans la banlieue de Damas, par un convoi affrété conjointement par l’ONU et le Croissant-Rouge arabe syrien. L’agence a précisé que le convoi de neuf camions avait aussi effectué des livraisons de matériel médical, jeudi soir. D’autres convois sont prévus dans l’ensemble des 19 zones assiégées en Syrie dans le cadre d’un plan humanitaire prévu pour le mois de juin, qui a été approuvé par le gouvernement de la Syrie. Par ailleurs, une série de largages aériens sur la ville assiégée de Deir Ezzor ont permis de livrer des denrées alimentaires pour que les 100.000 personnes prises au piège à l’intérieur de la ville puissent se nourrir pendant un mois.

Antonio Torrenzano

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syrie_violence_douleur_image«Il y a beaucoup de civils à présent qui risquent de mourir de faim et ce sont tous des civils syriens», a déclaré aux médias Staffan de Mistura, citant notamment les localités de Daraya et Mouadamiya (près de Damas ) et celles de Kefraya et Foua . «Il y a des mémentos crédibles que dans la région de Mouadamiya, les enfants commencent à souffrir de malnutrition sévère», a-t-il ajouté, à l’issue d’une réunion à Genève du Groupe de travail sur l’accès humanitaire en Syrie.

De son côté, Jan Egeland, qui dirige le Groupe de travail sur l’accès humanitaire, a expliqué que le mois de mai 2016 n’avait permis de distribuer que très peu d’aide humanitaire. Les Nations Unies espéraient apporter de l’assistance par voie terrestre à presque un million de personnes, au contraire «seulement 160 000 ont pu être atteints», a déploré Jan Egeland.

Par ailleurs, la Syrie était l’an dernier le pays le plus dangereux pour les travailleurs sanitaires œuvrant en situation de conflit ou d’urgence. En ce qui concerne la Syrie, l’OMS a enregistré en 2015 le numéro de 135 attaques et d’autres violences exercées à l’encontre du personnel sanitaire ou d’infrastructures médicales. 173 personnes ont été tuées lors de ces attaques. En 2014, les attaques avaient été moins nombreuses (93 faits marquants), mais elles avaient tué 179 personnes. C’est la première fois que l’Agence technique des Nations Unies publie de telles données sous forme réunie, a expliqué aux médias le chef de la gestion des risques d’urgence à l’OMS, Rick Brennan. Les chiffres portent également sur les agressions et d’autres formes de violence enregistrées par du personnel sanitaire ces deux dernières années dans 19 pays.

«Une des choses les plus préoccupantes est que les deux tiers des attaques ont été délibérés», a déploré Rick Brennan. «Ces assauts sont de graves violations du droit international humanitaires» et «si elles sont prouvées elles peuvent être considérées comme des crimes de guerre», a-t-il ajouté. L’Organisation mondiale de la santé ne dispose pas encore des données pour 2016, mais Rick Brennan a expliqué que la tendance reste préoccupante, avec en particulier les blitz contre les hôpitaux de Lattaquié et Al-Quds en Syrie.

Antonio Torrenzano

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syrie_conflit_catastrophe_imageLe départ de la délégation de l’opposition syrienne des pourparlers conduits à Genève sous l’égide des Nations Unies a marqué un coup d’arrêt en ce qui concerne la tentative de Staffan de Mistura de lancer de vraies discussions sur l’ouverture d’un processus de paix en Syrie. Chacune des parties rejette sur l’autre la responsabilité de l’échec. Pour certaines analystes, “l’opposition semble être parvenue à la conclusion de quitter Genève parce que ces négociations n’étaient qu’un écran de fumée permettant au régime de continuer à consolider son assise”. Pour d’autres experts, le régime était prêt à discuter de la création d’un gouvernement de coalition avec l’opposition, mais pas de la destinée du président Bachar al-Assad. Les solutions politiques pour une transition vers la paix restent donc dans l’impasse.

Mais pour combien de temps encore la situation pourra-t-elle rester dans une voie sans issue? Selon une étude exhaustive sur les effets de la guerre en Syrie publiée en 2015 par le Syrian Center for Policy Research (SCPR) en coordination avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), l’économie syrienne bascule dans une situation catastrophique. Une économie désormais fragmentée où les groupes armés ont créé chacun une sorte d’état d’exception pour contrôler et gérer les ressources sur leurs territoires respectifs.

L’économie syrienne a perdu 202,6 milliards de dollars entre le début du conflit en mars 2011 et fin 2014, soit près de quatre fois le PIB du pays. Le déficit budgétaire était de 35,7 % en 2013, de 40,5 % en 2014 et le ratio de couverture des importations par les exportations a dégringolé, passant de 82,7 % en 2010 à 29,7 % en 2014. De sa part, la devise ne cesse de flamber : il est passé de 50 LS pour un dollar avant le conflit à 340 LS à présent. Parmi les milliers d’usines disparues, on peut citer celles des multinationales Nestlé et Total, cette dernière fabriquait des lubrifiants dans la région entre Damas et Homs.

D’autres usines, notamment celles de la région industrielle d’Alep, l’ancienne capitale économique, ont été soit détruites, soit démantelées et réinstallées dans des pays comme la Turquie. Avant le conflit, le montant des réserves en divises était estimé à 21 milliards de dollars. Aujourd’hui, le même s’est effondré. L’État syrien a accru de façon remarquable sa dépendance financière vis-à-vis de ses principaux alliés: la Russie et l’Iran. En 2013, l’Iran a accordé à la Syrie 4,6 milliards de dollars, dont 3,6 milliards sous forme de facilités de paiement (uniquement consacrés aux importations de pétrole) et un milliard pour financer des importations diverses.

Les États-Unis et la Russie sont les parrains de la cessation des hostilités en Syrie,depuis le 27 février 2016, parmi les forces armées du régime et celles des groupes d’opposition. Washington et Moscou sont également les artisans de discussions indirectes sur une hypothétique transition politique dans le Pays. Une impasse de longue durée avec ces conditions économiques et sociales risque de faire perpétuer le conflit dont personne ne saurait plus prédire l’issue.

Antonio Torrenzano

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conflit_syrien_ruines_en_ville_imageL’opposition syrienne a suspendu hier sa participation formelle aux négociations de paix de Genève pour protester contre la “détérioration” de la situation en Syrie, où la trêve est menacée”. Le Haut Comité des Négociations a annoncé qu’il resterait à Genève et continuerait à prendre part à des discussions techniques, mais pas au Palais des Nations de l’ONU. Les discussions auront lieu à l’hôtel où réside la délégation de l’opposition syrienne. Lundi, le coordinateur de l’opposition Riad Hijab a jugé qui est inacceptable de poursuivre les négociations, alors que le régime de Damas continue de bombarder et d’affamer les civils en menant une offensive militaire contre la région d’Alep.

De sa part, le régime de Damas a lui accusé lundi l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar, parrains de l’opposition, de vouloir faire échouer les pourparlers de paix après la décision de celle-ci de suspendre sa participation aux négociations. “Les parrains saoudien, turc et qatari ne veulent pas arrêter le bain de sang en Syrie et ne veulent pas d’une solution politique en Syrie“, a affirmé Bachar al-Jaafari, chef de la délégation du régime, dans une interview lundi soir à la télévision al-Mayadeen de Beyrouth. La chef de la délégation du régime de Damas a déclaré en outre mardi que la destinée du président Al-Assad ne peut pas être discutée dans le processus de paix mené par les Nations Unies. Le régime joue à Genève une rôle plus confortable que l’opposition, écartelée entre sa volonté de ne pas apparaître comme celle qui ferait dérailler un processus de paix et son refus d’entrer dans une négociation sans amélioration concrète sur le terrain.

En ce qui concerne la situation militaire et humanitaire, Staffan de Mistura a estimé que la trêve imposée le 27 février 2016 “tient toujours dans beaucoup de régions (…) mais l’intensification des combats est inquiétante (…) et l’accès humanitaire est également trop lent “, a-t-il déploré. Sur le plan diplomatique, le secrétaire d’État américain John Kerry a demandé à son homologue russe Serguei Lavrov de faire respecter aux forces de Damas le cessez-le-feu. Preuve que la situation devient jour après jour alarmant a été la nouvelle conversation parmi les présidents Poutine et Obama pour décider d’un renforcement du cessez-le-feu en Syrie. Selon un communiqué du Kremlin :” les dirigeants ont discuté en détail de la situation en Syrie, confirmant notamment leur intention de faciliter le renforcement du cessez-le-feu, fruit d’une initiative russo-américaine dans ce pays, ainsi que l’accès de l’aide humanitaire“.

Antonio Torrenzano

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staffan_demistura_onugenève_imageLes négociations de paix sur la Syrie ont repris ce mercredi à Genève. Ce nouveau cycle de conversations diplomatiques arrive trois semaines après un deuxième round au mois de mars 2016 sans des résultats. Il devrait durer presque douze jours. L’émissaire des Nations Unies a reçu les représentants des principales factions de l’opposition syrienne ce mercredi 13 avril.

L’ONU par ce nouveau cycle va tenter de trouver un accord, mais le fossé reste considérable entre le régime de Damas et l’opposition syrienne. Cette reprise des pourparlers coïncide avec les élections législatives que le régime de Bachar al-Assad a organisées mercredi dans les zones qu’il contrôle. Les bureaux de vote sont restés ouverts 12 heures. La délégation diplomatique du régime de Damas arrivera que vendredi à Genève pour participer aux pourparlers.

Sur le terrain, le cessez-le-feu semble jour après jour toujours plus fragile. La Syrie risque par ailleurs de replonger dans une guerre complexe opposant le régime, les rebelles modérés, les islamistes ainsi que les deux frères ennemis du djihadisme : le groupe de DAECH et le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda. Mardi 12 avril, Staffan de Mistura a déclaré au Conseil de sécurité son inquiétude devant l’escalade des combats en Syrie qui menacent la reprise des négociations. L’émissaire en s’adressant au Conseil de sécurité par vidéo-conférence depuis Téhéran, il a souligné cette augmentation du niveau de violence, tout en estimant que cette accentuation, surtout marquée à Hama, Damas et dans la ville d’Alep nord, reste contenue.

Antonio Torrenzano