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syrie_violence_douleur_image«Il y a beaucoup de civils à présent qui risquent de mourir de faim et ce sont tous des civils syriens», a déclaré aux médias Staffan de Mistura, citant notamment les localités de Daraya et Mouadamiya (près de Damas ) et celles de Kefraya et Foua . «Il y a des mémentos crédibles que dans la région de Mouadamiya, les enfants commencent à souffrir de malnutrition sévère», a-t-il ajouté, à l’issue d’une réunion à Genève du Groupe de travail sur l’accès humanitaire en Syrie.

De son côté, Jan Egeland, qui dirige le Groupe de travail sur l’accès humanitaire, a expliqué que le mois de mai 2016 n’avait permis de distribuer que très peu d’aide humanitaire. Les Nations Unies espéraient apporter de l’assistance par voie terrestre à presque un million de personnes, au contraire «seulement 160 000 ont pu être atteints», a déploré Jan Egeland.

Par ailleurs, la Syrie était l’an dernier le pays le plus dangereux pour les travailleurs sanitaires œuvrant en situation de conflit ou d’urgence. En ce qui concerne la Syrie, l’OMS a enregistré en 2015 le numéro de 135 attaques et d’autres violences exercées à l’encontre du personnel sanitaire ou d’infrastructures médicales. 173 personnes ont été tuées lors de ces attaques. En 2014, les attaques avaient été moins nombreuses (93 faits marquants), mais elles avaient tué 179 personnes. C’est la première fois que l’Agence technique des Nations Unies publie de telles données sous forme réunie, a expliqué aux médias le chef de la gestion des risques d’urgence à l’OMS, Rick Brennan. Les chiffres portent également sur les agressions et d’autres formes de violence enregistrées par du personnel sanitaire ces deux dernières années dans 19 pays.

«Une des choses les plus préoccupantes est que les deux tiers des attaques ont été délibérés», a déploré Rick Brennan. «Ces assauts sont de graves violations du droit international humanitaires» et «si elles sont prouvées elles peuvent être considérées comme des crimes de guerre», a-t-il ajouté. L’Organisation mondiale de la santé ne dispose pas encore des données pour 2016, mais Rick Brennan a expliqué que la tendance reste préoccupante, avec en particulier les blitz contre les hôpitaux de Lattaquié et Al-Quds en Syrie.

Antonio Torrenzano

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réunion_vienne_sur_la_syrie_imageLe Groupe international de soutien à la Syrie s’est réuni aujourd’hui à Vienne afin de rétablir un possible cessez-le-feu et permettre à l’aide humanitaire de parvenir aux zones assiégées du Pays. La réunion avait également pour but celui d’inciter les groupes d’opposition à reprendre les pourparlers de Genève. La réunion avait trois objectifs : un cessez-le-feu permanent, un Aide humanitaire garanti à la population en difficulté, la mise en place d’une transition politique.

La communauté diplomatique réunie à Vienne pour sauver les pourparlers de paix en Syrie n’a pas pu avancer des calendriers pour la reprise des négociations, mais elle espère établir un cessez-le-feu durable. Les chefs de principales diplomaties ont réaffirmé encore leur volonté de s’engager à poursuivre les discussions intersyriennes, interrompues au mois d’avril, mais ils ont reconnu qu’aucun rendez-vous n’était en vue.

Ils se sont même montrés moins fermes sur la date butoir du 1er août pour entreprendre une transition politique dans ce pays en guerre depuis 2011. “Une date exacte ? Je n’en dis rien pour le moment“, a commenté l’émissaire de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, à l’issue de la réunion. “Des pourparlers intersyriens seront crédibles quand la cessation des hostilités sera crédible et que des progrès crédibles auront été réalisés sur le plan humanitaire“, a-t-il ajouté. Pour le Secrétaire d’État américain, le calendrier de négociation qui prévoit la mise en place au 1er août d’un organe syrien de transition politique prévu par une résolution des Nations Unies est un “objectif” et pas “une date-butoir“, a-t-il dit.

Le conflit reste donc un enjeu complexe. La guerre voit sur le terrain de multiples protagonistes rivaux qui cherchent à rejoindre leurs intérêts politiques. Le tout dans un contexte de profondes divisions internationales et de la montée en puissance – encore une fois – des groupes jihadistes DAECH et Al-Nosra qui échappent à tout contrôle. Sergueï Lavrov a accusé certains membres du GISS de s’opposer à des frappes sur le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, qui n’est pas partie prenante à la trêve . “Cela signifie que Al Nosra est considéré comme un moyen de contenir le régime actuel. C’est un développement dangereux“, a-t-il averti. Depuis le début de la révolte contre le régime de Damas en mars 2011, la guerre a fait plus de 270.000 morts et catapulté sur les routes des millions de personnes au Moyen-Orient et en Europe.

Antonio Torrenzano

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syrian_war_imageVienne accueillera, les 16 et 17 mai, les ministres des Affaires étrangères d’une vingtaine de pays qui participeront à une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et 15 d’autres États, dont l’Iran, examineront les possibles et nouvelles solutions afin de régler la crise syrienne et celle en Libye. Mardi, le groupe international de soutien à la Syrie se réunira donc pour tenter, une fois de plus, de relancer un processus politique de paix en panne.

En ce qui concerne la Syrie, seront présents aux réunions les ministres des Affaires étrangères des cinq PAYS permanents du Conseil de sécurité (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) ainsi que les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, d’Arabie saoudite, d’Égypte, des Émirats arabes unis, d’Iran, d’Irak, d’Italie, de Jordanie, du Liban, d’Oman, du Qatar et de Turquie. Au contraire dans les réunions consacrées aux évolutions de la Libye, seront également présents les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a eu ce dimanche en Arabie saoudite des conversations centrées sur la crise syrienne avant les discussions diplomatiques de Vienne. John Kerry a analysé avec le roi Salmane la situation en Syrie, en Libye selon le point de vue du département d’État américain. Sa rencontre avec le prince héritier Mohammed ben Nayef a été dominée par “la lutte contre le terrorisme”, selon l’agence officielle saoudienne SPA. Les rencontres dimanche ont eu lieu à Jeddah, ville portuaire de l’ouest de l’Arabie saoudite qui sert de capitale d’été au royaume.

Les réunions de Vienne auront lieu au moment où la Russie et les États-Unis se sont engagés à redoubler d’efforts pour aboutir à un règlement politique du conflit. Si Moscou s’est engagé à faire pression sur le régime de Damas pour limiter ses bombardements; Washington a de son côté promis d’augmenter le soutien à ses alliés régionaux pour les aider à empêcher le mouvement des combattants, des armes ou des moyens de soutien financier aux organisations terroristes à travers leurs frontières, selon la déclaration commune de la Russie et des États-Unis, publiée le 9 mai.

Sur le terrain, la situation s’est dégradée. Daech, tout d’abord, est reparti à l’offensive. Reprise par les Russes et l’armée syrienne fin mars 2016, la ville de Palmyre est de nouveau encerclée par DAECH qui, cette semaine, a coupé l’une des routes reliant la cité antique à Homs. Plus à l’est, à Deir ez-Zor, les djihadistes se sont emparés d’un hôpital en tuant 20 membres des forces pro-régime et prenant en otage l’équipe médicale. Ils contrôlent 60 % de la ville. En Irak également, la situation laisse peu de place à l’optimisme : mercredi, trois attentats ont tué 94 personnes à Bagdad. Quant à la grande offensive qui vise à reconquérir Mossoul, tombée aux mains des djihadistes il y a bientôt deux ans, elle stagne. En attendant de possibles et nouvelles réponses, ce sont encore les populations qui paient le prix de ce meurtrier statu quo.

Antonio Torrenzano

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nadia-murad_milan_maggio2016_imageConversation avec Nadia Murad, 23 ans, enlevée en Irak par l’organisation de l’État islamique en août 2014 comme des milliers d’autres du peuple Yézidi. Nadia Murad appartient à la religion yézidie, une minorité religieuse chassée par DAECH de son pays. Comme les chrétiens, les yézidis sont une minorité religieuse d’Irak où ils sont plus de 500.000, essentiellement dans le nord du Pays. Selon Nadia Murad, ces crimes n’ont pas été commis de manière arbitraire, mais ils ont été perpétrés en suivant un plan organisé pour exterminer l’identité de son peuple. Esclave des djihadistes pendant trois mois, elle réussit à s’enfuir de Mossoul et arriver dans un camp de réfugiés au Kurdistan irakien. Aujourd’hui, elle a trouvé asile en Allemagne dans la ville de Stuttgart. Après avoir retrouvé sa liberté, Nadia Murad est en train de parcourir le monde entier pour sensibiliser la communauté internationale de la destinée que subissent les minorités d’Irak sous la domination des terroristes du DAECH. Le dialogue a eu lieu à Milan pendant le “Festival dei Diritti Umani”, organisé au mois de mai 2016 dans la ville italienne.

Antonio Torrenzano. La pratique de l’esclavage, du viol, de la négation de tous les Droits humains a été perpétrée par DAECH comme arme efficace afin de détruire les cultures minoritaires au Moyen-Orient et les vies de nombreuses femmes, fillettes, enfants.

Nadia Murad. Pour eux, nous ne sommes rien. Subir ça, c’est le prix à payer pour être une femme yézidie. C’est-à-dire une personne d’une minorité culturelle et religieuse en Irak qui n’existe pas. J’ai été prise près de mon village. Je me souviens que tous les hommes ont été séparés des femmes et des enfants. Ils ont tué les hommes un par un; dans le groupe il y avait aussi six de mes frères. Puis, il a été le tour des vieilles femmes : toutes ont été assassinées. Au contraire, toutes les jeunes filles du village ont été accompagnées par bus jusqu’à Mossoul. Là-bas, toutes les prisonnières ont été vendues.

Antonio Torrenzano. Après votre vente, qu’est-ce qu’il arrive ?

Nadia Murad. J’ai été vendue à un individu qui me traitait comme un objet, une moins que rien. Ma vie dans sa maison était infernale. On ne vivait même pas au jour le jour, on ne pensait qu’à la survie. Mon bourreau me répétait toujours:”tu es une infidèle”. De jour comme de nuit, lui et d’autres individus venaient nous violer. Un jour, j’ai décidé de m’enfuir, mais j’ai été rattrapée. Mon ravisseur m’a battue et il m’a fait violer par d’autres individus. Ils ont fait de moi ce qu’ils voulaient. Ils m’ont violé plusieurs fois par jour afin de détruire ma volonté et ma force de résister. Par ces viols systématiques, DAECH a voulu anéantir ma communauté, insulter l’honneur de mon peuple, nous rendre passifs.

AT. Vous êtes une rescapée. Après avoir raconté votre histoire devant le Conseil de sécurité des Nations Unies en décembre 2015, vous parcourez le monde entier pour témoigner l’Holocauste de votre Peule et vos terribles événements.

Nadia Murad. Il n’y a pas de vie avec Daech. Daech est l’ennemi de l’humanité, il est en train de détruire l’identité collective de l’Humanité. Pour eux, l’Histoire avant la religion musulmane n’existe pas.

Antonio Torrenzano

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syrie_camp_bab-al-salame_frontière_turquie_imageOn pense avoir vu le pire, mais la guerre syrienne ne connait pas des abysses. Au cours des dernières semaines, le conflit s’est encore intensifié de manière particulière à Alep. Alep, deuxième agglomération industrielle de la Syrie, celle où battait le coeur économique du pays, n’existe plus. Aujourd’hui, Alep ressemble de plus en plus à un champ de ruines. Tous ceux qui ont pu quitter Alep sont partis, soit pour regagner les quartiers contrôlés par le régime de Bachar al-Assad, soit pour se masser à la frontière turque. À la frontière turque, presque 100.000 réfugiés se pressent aux confins à la recherche d’une nouvelle vie. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est déclaré vendredi indigné par l’attaque sur un camp de fortune pour personnes déplacées près du village de Sarmada dans la province d’Idlib, en Syrie, près de la frontière avec la Turquie.

Mais, quel a-t-il été le coût économique de la guerre en Syrie et pour les Pays de la région jusqu’à présent ? Il s’élèverait à plus de 35 milliards de dollars, selon les dernières estimations financières de la Banque mondiale. Ce chiffre représenterait le manque à gagner économique subi par la Syrie et un groupe de cinq pays : Turquie, Liban, Jordanie, Égypte, Irak frappés plus ou moins directement par le conflit. L’analyse de la Banque Mondiale ne prend pas en compte les ressources allouées par les pays voisins de la Syrie pour fournir les services de base aux réfugiés qui se sont précipités notamment au Liban ou en Jordanie. Selon la Banque mondiale, le coût cumulé des dommages matériels (par exemple transports, santé, éducation, production industrielle) recensés dans six villes syriennes, dont Homs et Alep, est compris dans une fourchette allant de 3,6 à 4,5 milliards de dollars.

Les pays voisins de la Syrie sont au contraire confrontés à une « pression budgétaire immense » alors que leurs économies étaient déjà sous tension, souligne la Banque Mondiale. La même chiffre à 2,5 milliards de dollars par an le coût des réfugiés pour le seul Liban. Le chômage est élevé parmi les réfugiés, «spécialement pour les femmes, et ceux qui travaillent sont souvent employés dans le secteur informel, sans protection », a souligné Shanta Devarajan, le chef économiste de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient.

Antonio Torrenzano

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syrie_conflit_catastrophe_imageLe départ de la délégation de l’opposition syrienne des pourparlers conduits à Genève sous l’égide des Nations Unies a marqué un coup d’arrêt en ce qui concerne la tentative de Staffan de Mistura de lancer de vraies discussions sur l’ouverture d’un processus de paix en Syrie. Chacune des parties rejette sur l’autre la responsabilité de l’échec. Pour certaines analystes, “l’opposition semble être parvenue à la conclusion de quitter Genève parce que ces négociations n’étaient qu’un écran de fumée permettant au régime de continuer à consolider son assise”. Pour d’autres experts, le régime était prêt à discuter de la création d’un gouvernement de coalition avec l’opposition, mais pas de la destinée du président Bachar al-Assad. Les solutions politiques pour une transition vers la paix restent donc dans l’impasse.

Mais pour combien de temps encore la situation pourra-t-elle rester dans une voie sans issue? Selon une étude exhaustive sur les effets de la guerre en Syrie publiée en 2015 par le Syrian Center for Policy Research (SCPR) en coordination avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), l’économie syrienne bascule dans une situation catastrophique. Une économie désormais fragmentée où les groupes armés ont créé chacun une sorte d’état d’exception pour contrôler et gérer les ressources sur leurs territoires respectifs.

L’économie syrienne a perdu 202,6 milliards de dollars entre le début du conflit en mars 2011 et fin 2014, soit près de quatre fois le PIB du pays. Le déficit budgétaire était de 35,7 % en 2013, de 40,5 % en 2014 et le ratio de couverture des importations par les exportations a dégringolé, passant de 82,7 % en 2010 à 29,7 % en 2014. De sa part, la devise ne cesse de flamber : il est passé de 50 LS pour un dollar avant le conflit à 340 LS à présent. Parmi les milliers d’usines disparues, on peut citer celles des multinationales Nestlé et Total, cette dernière fabriquait des lubrifiants dans la région entre Damas et Homs.

D’autres usines, notamment celles de la région industrielle d’Alep, l’ancienne capitale économique, ont été soit détruites, soit démantelées et réinstallées dans des pays comme la Turquie. Avant le conflit, le montant des réserves en divises était estimé à 21 milliards de dollars. Aujourd’hui, le même s’est effondré. L’État syrien a accru de façon remarquable sa dépendance financière vis-à-vis de ses principaux alliés: la Russie et l’Iran. En 2013, l’Iran a accordé à la Syrie 4,6 milliards de dollars, dont 3,6 milliards sous forme de facilités de paiement (uniquement consacrés aux importations de pétrole) et un milliard pour financer des importations diverses.

Les États-Unis et la Russie sont les parrains de la cessation des hostilités en Syrie,depuis le 27 février 2016, parmi les forces armées du régime et celles des groupes d’opposition. Washington et Moscou sont également les artisans de discussions indirectes sur une hypothétique transition politique dans le Pays. Une impasse de longue durée avec ces conditions économiques et sociales risque de faire perpétuer le conflit dont personne ne saurait plus prédire l’issue.

Antonio Torrenzano

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conflit_syrien_ruines_en_ville_imageL’opposition syrienne a suspendu hier sa participation formelle aux négociations de paix de Genève pour protester contre la “détérioration” de la situation en Syrie, où la trêve est menacée”. Le Haut Comité des Négociations a annoncé qu’il resterait à Genève et continuerait à prendre part à des discussions techniques, mais pas au Palais des Nations de l’ONU. Les discussions auront lieu à l’hôtel où réside la délégation de l’opposition syrienne. Lundi, le coordinateur de l’opposition Riad Hijab a jugé qui est inacceptable de poursuivre les négociations, alors que le régime de Damas continue de bombarder et d’affamer les civils en menant une offensive militaire contre la région d’Alep.

De sa part, le régime de Damas a lui accusé lundi l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar, parrains de l’opposition, de vouloir faire échouer les pourparlers de paix après la décision de celle-ci de suspendre sa participation aux négociations. “Les parrains saoudien, turc et qatari ne veulent pas arrêter le bain de sang en Syrie et ne veulent pas d’une solution politique en Syrie“, a affirmé Bachar al-Jaafari, chef de la délégation du régime, dans une interview lundi soir à la télévision al-Mayadeen de Beyrouth. La chef de la délégation du régime de Damas a déclaré en outre mardi que la destinée du président Al-Assad ne peut pas être discutée dans le processus de paix mené par les Nations Unies. Le régime joue à Genève une rôle plus confortable que l’opposition, écartelée entre sa volonté de ne pas apparaître comme celle qui ferait dérailler un processus de paix et son refus d’entrer dans une négociation sans amélioration concrète sur le terrain.

En ce qui concerne la situation militaire et humanitaire, Staffan de Mistura a estimé que la trêve imposée le 27 février 2016 “tient toujours dans beaucoup de régions (…) mais l’intensification des combats est inquiétante (…) et l’accès humanitaire est également trop lent “, a-t-il déploré. Sur le plan diplomatique, le secrétaire d’État américain John Kerry a demandé à son homologue russe Serguei Lavrov de faire respecter aux forces de Damas le cessez-le-feu. Preuve que la situation devient jour après jour alarmant a été la nouvelle conversation parmi les présidents Poutine et Obama pour décider d’un renforcement du cessez-le-feu en Syrie. Selon un communiqué du Kremlin :” les dirigeants ont discuté en détail de la situation en Syrie, confirmant notamment leur intention de faciliter le renforcement du cessez-le-feu, fruit d’une initiative russo-américaine dans ce pays, ainsi que l’accès de l’aide humanitaire“.

Antonio Torrenzano

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staffan_demistura_onugenève_imageLes négociations de paix sur la Syrie ont repris ce mercredi à Genève. Ce nouveau cycle de conversations diplomatiques arrive trois semaines après un deuxième round au mois de mars 2016 sans des résultats. Il devrait durer presque douze jours. L’émissaire des Nations Unies a reçu les représentants des principales factions de l’opposition syrienne ce mercredi 13 avril.

L’ONU par ce nouveau cycle va tenter de trouver un accord, mais le fossé reste considérable entre le régime de Damas et l’opposition syrienne. Cette reprise des pourparlers coïncide avec les élections législatives que le régime de Bachar al-Assad a organisées mercredi dans les zones qu’il contrôle. Les bureaux de vote sont restés ouverts 12 heures. La délégation diplomatique du régime de Damas arrivera que vendredi à Genève pour participer aux pourparlers.

Sur le terrain, le cessez-le-feu semble jour après jour toujours plus fragile. La Syrie risque par ailleurs de replonger dans une guerre complexe opposant le régime, les rebelles modérés, les islamistes ainsi que les deux frères ennemis du djihadisme : le groupe de DAECH et le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda. Mardi 12 avril, Staffan de Mistura a déclaré au Conseil de sécurité son inquiétude devant l’escalade des combats en Syrie qui menacent la reprise des négociations. L’émissaire en s’adressant au Conseil de sécurité par vidéo-conférence depuis Téhéran, il a souligné cette augmentation du niveau de violence, tout en estimant que cette accentuation, surtout marquée à Hama, Damas et dans la ville d’Alep nord, reste contenue.

Antonio Torrenzano

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staffan_demistura_siege_onu_geneve_imageLe troisième round des négociations sur la Syrie doit reprendre mercredi 13 avril à Genève. Il sera consacré au gouvernement de transition avec ou sans Bachar Al Assad. Avant la reprise des pourparlers entre le régime et ses opposants, chacun des acteurs s’efforce d’améliorer ses positions sur le terrain. L’armée syrienne a repris à DAECH le site de Palmyre et Al-Qaryatayn, dans le centre, et se prépare à marcher sur la province de Deir Ezzor, à l’est.

Le Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda, a délogé un groupe qui a fait allégeance à Daech dans trois localités dans la province méridionale de Deraa. Dans le nord du Pays, au contraire, des rebelles soutenus par la Turquie et les États-Unis sont en train de prendre aux jihadistes certains villages et des combats sont en cours en ce qui concerne la localité frontalière d’al-Raï. La localité d’al-Rai un point de passage de première importance avec la Turquie. C’est toutefois sur la ville d’Alep et sa province que les incidents ont été les plus intenses. Le régime a bombardé le sud de la ville tandis que le groupe salafiste armé Ahrar al-Sham menait une offensive pour reprendre les zones, autour de la capitale économique, dont le régime s’était emparé avant l’entrée en vigueur de la trêve.

Les fronts autour d’Alep, qui étaient restés tranquilles depuis l’instauration de la trêve du 27 février 2016, sont en train de connaitre une nouvelle recrudescence des opérations militaires. Le carnet de cette reprise des négociations coïncide avec une reprise des violences et de calculs tactiques sur le terrain. Il s’agit donc du point le plus délicat des pourparlers de Genève.

Ce round devrait être crucial pour trouver une solution politique au conflit. « Nous espérons et avons l’intention de rendre ces pourparlers constructifs et concrets », a précisé Staffan de Mistura. « Nous devons nous assurer qu’elle va se poursuivre même s’il y a des incidents contenus», a dit l’émissaire de l’ONU Mistura. Sur le plan humanitaire et l’accès aux localités assiégées, la situation semble s’éclaircir. Dimanche 10 avril, le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu livrer, par voie aérienne, des provisions à 200.000 personnes assiégées par Daech à Der Ezzor dans l’est du pays.

Antonio Torrenzano

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staffan_de_mistura_conference_presse_genève_imageLe représentant des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré jeudi qu’il prévoit une reprise des négociations de paix inter-syriens la semaine prochaine à Genève, à partir du 13 avril. «Le prochain cycle de pourparlers a besoin d’être plutôt concret dans la perspective d’un processus politique conduisant au début d’une transition politique », a dit M. de Mistura lors d’une conférence de presse au Palais des Nations à Genève.

Au cours d’une rencontre avec la presse à Genève, Staffan de Mistura a affirmé qu’il se rendra à Damas et à Téhéran avant la reprise des négociations. « Je devrais être de retour le 12 ou le 13 au matin, ce qui veut dire qu’il est prévu que les discussions, en ce qui nous concerne, démarrent le 13 », a-t-il déclaré.

La délégation de la principale coalition de l’opposition syrienne, le Haut Comité des négociations (HCN), au sein duquel se regroupent des opposants politiques et des représentants des groupes armés, est attendue le 11 ou 12 avril dans la ville suisse, a-t-il précisé. Il a ajouté que les représentants du gouvernement de Damas arriveront plus tard en raison des élections législatives organisées par le régime le 13 avril, où cinq membres de la délégation sont candidats.

Le précédent round de discussions organisé du 14 au 24 mars s’est achevé sans aucune avancée concrète, en raison de divergences sur la question de la transition politique et sur le sort du président Bachar al-Assad. L’avenir politique du président Assad demeure la principale pierre d’achoppement entre les parties, l’opposition syrienne exigeant qu’il quitte le pouvoir avant la formation d’un gouvernement de transition. Le régime de Damas exclut toute discussion sur l’avenir politique du président Assad. Jusqu’à présent, les opposants au régime et la délégation de Damas ne se rencontrent pas face à face.

Selon la feuille de route fixée par l’ONU, les négociations de paix doivent permettre la mise en place dans les six mois d’un organe de “transition”, censé rédiger une nouvelle Constitution et organiser des élections d’ici 18 mois.

Antonio Torrenzano