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syrie_enfants_ruines_imageQuand sera-t-il possible de trouver une solution à la guerre qui a presque anéanti le peuple syrien ? Combien de temps encore devrons-nous assister à cette inhumanité? Le conflit en Syrie dure depuis quatre ans il reste d’une extrême violence. Il a fait plus de 200.000 personnes tuées depuis le début de la crise en mars 2011 et quelque 12,2 millions de personnes qui ont maintenant besoin d’aide humanitaire.

À présent, 11 millions ont été forcés de fuir leurs maisons et plus de deux millions d’enfants syriens souffrent de traumatismes et de problèmes de santé. La spirale de la violence ne connaît pas de répit et différentes régions du pays sont de plus en plus i désormais par une mosaïque d’acteurs non étatiques surtout Daech et le Front Al-Nosra. La région est aujourd’hui la plus instable dans le monde.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a jugé mardi 30 juin 2015 honteux que les souffrances du peuple syrien continuent de s’aggraver. «Plus de 220.000 Syriens sont morts. Près de la moitié de la population du pays a été contrainte de fuir. Les civils font face à un barrage de bombes baril et d’autres violations atroces des droits humains telles que la torture et la détention prolongée de dizaines de milliers d’entre eux » a rappelé le secrétaire dans sa déclaration.

Selon Ban Ki-moon, la communauté internationale et le Conseil de sécurité ne doivent pas se permettre de gaspiller davantage du temps pour mettre fin au cycle de la violence. L’Envoyé spécial sur la Syrie, Staffan de Mistura, est engagé dans une série de consultations sur la façon dont le Communiqué de Genève peut enfin être traduit en mesures concrètes pour améliorer le sort du peuple syrien. «Le coût humain d’un retard supplémentaire devrait être inacceptable pour tous – stratégiquement, politiquement et moralement. […] Il est temps de trouver une issue à cette folie» a dit Ban Ki-moon.

Antonio Torrenzano

 

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syria-yarmouk-04-2015Le Président de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, Paulo Sérgio Pinheiro, a déploré mardi 23 juin à Genève l’absence de mesures prises par toutes les parties du conflit pour limiter le nombre de victimes civiles en Syrie. Le même a dénoncé l’incapacité de la communauté internationale à agir collectivement pour mettre une limite au conflit.

Ces nouvelles contestations de Paulo Sergio Pinheiro confirmeraient les tractations antérieures déjà effectuées par la commission il y a un an. Selon le président de la commission d’enquête ONU, les principales causes de pertes civiles seraient «les attaques délibérées aux populations». « Les zones sûres en Syrie se réduisent comme peau de chagrin », a constaté le président de la commission d’enquête, comme en témoignent les déplacements massifs de civils à l’intérieur et hors du pays. « Les actes de la vie quotidienne – par exemple, rendre visite à un voisin ou aller à la boulangerie – sont désormais devenus des questions de vie ou de mort », a-t-il déploré.

Le régime de Damas par sa puissance de feu supérieure et sa maîtrise du ciel inflige le plus de dommages aux civils via ses attaques aveugles contre des villes, villages et camps de réfugiés improvisés, a affirmé Paulo Sérgio Pinheiro. Cependant, a-t-il ajouté, les groupes non étatiques continuent d’attaquer les villes tenues par les autorités, entraînant également des pertes civiles. « Les belligérants ne prennent aucune mesure pour faire la distinction entre objectifs civils et militaires, obligation que leur impose pourtant le droit international, ou pour limiter tant que faire se peut les pertes civiles et les destructions de biens leur appartenant », a déploré le président de la Commission d’enquête ONU.

La situation sur le terrain reste très préoccupante. En raison des sièges et des occupations militaires prolongés, a-t-il ajouté, des civils meurent de faim et de maladie : 40% des enfants du camp de Yarmouk souffriraient de malnutrition. Les civils vivant dans les villes assiégées par les groupes antigouvernementaux subissent des difficultés de même nature, a précisé Paulo Sérgio Pinheiro. « La poursuite du conflit en Syrie représente un échec majeur de la diplomatie », a-t-il affirmé.

Antonio Torrenzano

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L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a effectué à une visite de trois jours à Damas dans le cadre des consultations informelles entre l’organisation onusienne et les différents sujets du conflit qui ont débuté il y a plus d’un mois dans la ville helvétique. Dans sa visite, l’émissaire de l’ONU a rencontré le président du pays Bachar el-Assad et son ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem afin de recueillir leurs points de vue.

Lors de ces discussions, Staffan de Mistura a également souligné la nécessité pour les autorités syriennes de protéger les civils. Il a notamment insisté sur le fait que l’utilisation de bombes barils est inacceptable et sur l’obligation pour tout gouvernement, en vertu du droit international humanitaire, de protéger sa population civile en toutes circonstances. À Damas, l’envoyé spécial de l’ONU a également condamné les attaques menées contre des civils par les forces d’opposition armées, qui ont coïncidé avec sa visite dans le pays. Staffan de Mistura a aussi dénoncé les attaques perpétrées le lundi 15 juin 2015 à Alep qui ont causé des pertes civiles importantes, et les tirs de mortier qui ont frappé le mardi 16 juin 2015 le centre de Damas.

Au cours de ses entretiens avec Bachar el-Assad et Walid Mouallem, l’envoyé spécial a par ailleurs souligné la situation humanitaire catastrophique sur le terrain et a demandé l’obtention d’un meilleur accès aux zones assiégées et aux communautés touchées par le conflit. Pendant la visite en Syrie, Staffan de Mistura s’est également entretenu avec plus de 30 partis politiques, personnalités religieuses et organisations de la société civile du pays, afin d’entendre leurs points de vue. Les consultations sur le conflit syrien poursuivront jusqu’au mois de juillet 2015 dans la ville de la Confédération helvétique.

Antonio Torrenzano

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syrie_cinsultations_de_mistoura_10juin2015L’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé que les consultations informelles entre l’ONU, les partis politiques d’opposition et le régime de Damas, qui ont débuté il y a plus d’un mois à Genève, se poursuivront jusqu’au mois de juillet 2015.

Dans un communiqué de presse rendu public par son porte-parole mercredi 10 juin 2015, Staffan de Mistura a indiqué que, depuis le 5 mai dernier, il s’est entretenu aux côtés de son envoyé spécial conjoint Ramzy Ezzeldin Ramzy, avec des représentants du gouvernement syrien, de la coalition de l’opposition syrienne et presque 39 formations politiques et de la société civile du pays. Staffan de Mistura et Ezzeldin Ramzy ont déjà organisé 26 réunions avec des représentants d’États de la région, des membres du Conseil de sécurité des Nations unies et d’organisations régionales, ont-t-ils précisé.

« Le processus devrait se poursuivre jusqu’au mois de juillet 2015 », a ajouté l’Envoyé spécial pour la Syrie. Le désir pour l’émissaire de l’ONU M. de Mistura est le souhait que le conflit en Syrie prenne fin dans les plus brefs délais. « Plus vite les armes seront réduites au silence, plus il sera possible de sauver des vies », a-t-il estimé, appelant les acteurs syriens, régionaux et internationaux à tout faire pour contribuer à la fin des combats et à protéger les populations civiles. Staffan de Mistura a souligné que la seule issue possible à la crise du conflit syrien il réside dans un processus de négociations politique inclusives, à l’initiative des toutes les parties. « Les consultations de Genève demeurent un processus de réunions individuelles et informelles visant à rendre opérationnel l’accord de Genève du 30 juin 2012 », a rappelé enfin l’envoyé des Nations Unies pour la Syrie.

Antonio Torrenzano

 

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syrie_edouard_elias_imageLe sommet chrétien tenu lundi 8 juin 2015 à Damas a appelé la communauté internationale à la recherche d’une solution politique à la guerre absurde qui ravage la Syrie depuis longtemps. Le sommet a rassemblé les chefs représentants des Églises de la région au siège du patriarcat grec-orthodoxe dans la capitale syrienne.

Dans leur déclaration finale, les prélats appellent « les fils de la Syrie bien-aimée, dont le peuple innocent et pacifique est pris en otage d’un terrorisme utilisé par les puissances de ce monde dans le but de le diviser, à s’attacher à l’unité de ce pays et au droit de ses fils à vivre librement et dignement ».

« Nous appelons le monde à œuvrer sérieusement pour une solution politique à cette guerre absurde. Une solution qui garantit le rétablissement de la paix et le retour des otages, des réfugiés et des déplacés et qui assure le droit du peuple syrien à décider librement de sa destinée loin de toute ingérence extérieure […]. Il est temps d’affronter la pensée jihadiste et s’attaquer à ses racines à travers une éducation religieuse qui généralise la culture de l’ouverture et de la paix » ajoute la déclaration.

Les prélats ont affirmé encore dans leur déclaration finale « à prier et à œuvrer pour l’unité des chrétiens et à préserver les meilleures relations avec les musulmans avec qui nous partageons les mêmes pays et le même sort ». Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, qui a participé au sommet, a déclaré : « notre souci commun est de maintenir nos peuples sur nos terres. Les États changent, mais la terre demeure».

Antonio Torrenzano

* Un remerciement particulier au photographe de guerre Edouard Elias pour l’image.

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irina_bokova_unesco_imageConversation avec Irina Bokova, diplomate de la République de Bulgarie, directrice générale de l’UNESCO depuis le 15 novembre 2009. Elle a été réélue pour un second mandat en octobre 2013. Irina Bokova a été la première femme et la première personnalité de l’Europe de l’Est à se voir élue à la tête de cette Organisation. En sa qualité de Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova est activement engagée dans les efforts internationaux pour faire progresser l’égalité entre les genres, l’éducation de qualité pour tous, ainsi que dans les actions contre le financement du terrorisme en luttant contre le commerce illicite des biens culturels. Ardent promoteur du combat contre le racisme et l’antisémitisme, Mme Bokova a dirigé les activités de l’UNESCO dans le domaine de la mémoire et de la sensibilisation à l’Holocauste. Diplômée de l’Institut d’État des Relations internationales de Moscou, Irina Bokova a également suivi les cours de l’Université du Maryland (Washington) et de la John F. Kennedy School of Government (Université de Harvard). Elle rejoint dès 1977 le Ministère des Affaires étrangères de Bulgarie au Département des Nations Unies. Nommée Responsable des Affaires politiques et juridiques à la Mission permanente de la Bulgarie auprès de l’ONU à New York, elle est également Membre de la Délégation bulgare aux Conférences de l’ONU sur l’égalité des femmes à Copenhague (1980), Nairobi (1985) et Beijing (1995). Membre du Parlement bulgare (1990-1991 et 2001-2005), elle a plaidé pour l’adhésion de la Bulgarie à l’Union européenne et à l’OTAN, et elle a participé à l’élaboration de la nouvelle Constitution de la Bulgarie. Irina Bokova a été successivement ministre des Affaires étrangères et coordinatrice des relations de la Bulgarie avec l’Union européenne, puis ambassadrice de Bulgarie en France, à Monaco et auprès de l’UNESCO et représentante du Président de la République de Bulgarie à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Aux postes de secrétaire d’État pour l’intégration européenne et comme ministre des Affaires étrangères, Irina Bokova a toujours milité pour l’intégration européenne. Elle est en outre présidente et membre fondatrice de «l’European Policy Forum», une organisation non gouvernementale destinée à promouvoir l’identité européenne et à encourager le dialogue pour surmonter les divisions en Europe et soutenir les valeurs du dialogue, de la diversité, de la dignité humaine, ainsi que les droits de l’homme. Irina Bokova a reçu plusieurs distinctions d’État de différents pays et le titre docteur honoris causa de nombreuses universités prestigieuses. L’entretien a eu lieu à Rome pendant les visites auprès de la comunità di Sant’Egidio en 2014 et au mois de mars 2015.

Antonio Torrenzano.Vous avez été reçue en audience par le Pape François pendant laquelle vous avez discuté de la situation internationale contemporaine. Quelle est votre analyse sur la situation en Syrie et en Irak ?

Irina Bokova. Nous avons exprimé notre inquiétude devant l’augmentation de l’intolérance, de la violence, de l’extrémisme. Mon inquiétude est très élevée, de manière particulière par rapport à ce qui se passe en Syrie et en Irak, mais également en ce qui concerne la persécution des minorités et la destruction du patrimoine par les membres du groupe de l’État islamique. L’objectif des extrémistes est d’annuler toute trace historique qui peut témoigner l’importance du dialogue parmi les Cultures. La barbarie est en train de frapper des endroits qui sont des symboles de la Civilisation mondiale. Mosul, Nimrud et d’autres sites archéologiques sont des Capitales de l’Histoire et de la Mémoire des Peuples depuis trois mille ans. Nous ne devons pas rester paralysés. Nous ne devons pas survivre dans un état de choc, parce qu’il est ce qu’ils veulent les extrémistes. Les crimes contre le patrimoine culturel iraquien sont l’extrême négation de l’Homme et de son Humanité. Ce sont donc des crimes contre l’Humanité.

A.T. La communauté internationale comment pourra-t-elle protéger les cultures minoritaires ?

Irina Bokova. À l’UNESCO, nous nous battons chaque jour pour que des cultures qui sont menacées de disparaître, elles puissent exister. L’organisation de l’UNESCO se bat pour l’éviter. La diversité culturelle doit accompagner la mondialisation. C’est le devoir de notre organisation. C’est pour cette raison que nous encourageons les partenariats, les rapprochements entre peuples, parmi les États, entre les organisations et sociétés civiles. Cette mondialisation entraine un affaiblissement des identités qui est créatrice elle-même d’inquiétudes et donc de problèmes, de tensions, voire de conflits. Nous avons par exemple publié un rapport intitulé «Investir dans la diversité culturelle», dans lequel nous parlons d’analphabétisme culturel. Il faut que l’analphabétisme culturel cesse, car le manque de connaissance de l’autre encourage les peurs et les conflits.

A.T. Notre monde contemporain a-t-il besoin d’un nouvel humanisme ? Vous l’avez écrit dans votre récent essai socio-politique…

Irina Bokova. Depuis longtemps, pendant mes visites dans plusieurs Pays de la communauté internationale, j’ai observé que la pauvreté et la discrimination demeurent surtout à l’égard des femmes, des enfants ou des adolescents. Je me suis posé alors la question de savoir comment tout ça, c’était possible. Compte tenu des progrès de l’humanité, de la science, des nouvelles technologies, des communications, pourquoi existent encore ces graves situations ? Pourquoi mettons-nous plus l’accent sur l’économie, le profit en oubliant la dimension humaine? L’UNESCO essaye de donner une sorte de confiance en protégeant les cultures, les patrimoines, les langues et en aidant ceux qui sont en retard dans l’éducation, les sciences, l’information pour qu’il n’y ait pas mondialisation à deux vitesses. La mondialisation ne doit pas être perçue comme une menace dangereuse.

A.T. Vous êtes la première femme élue auprès de l’UNESCO. Est-ce qu’il a été un signal fort de la part de l’organisation internationale ? Pourquoi avec votre élection êtes-vous devenue un symbole ?

Irina Bokova. Je suis très fière d’être la première femme élue. Les femmes doivent occuper des postes de cette importance dans les instances internationales. J’en suis encore surprise parce que je ne me suis jamais vue ou perçue comme un symbole. En Asie, au Moyen-Orient ou en Afrique, j’ai découvert l’enthousiasme des jeunes étudiantes ou des jeunes femmes que j’ai rencontrées. Beaucoup d’elles m’ont toujours dit qui étaient très inspirées par ma personnalité et qu’elles-mêmes aspiraient aussi à atteindre plus tard de telles responsabilités. Si mon élection et ma présence à l’administration de l’UNESCO suscitent cet espoir et cette envie, je suis alors très satisfaite.

Antonio Torrenzano

 

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réunion_paris_2juin2015_image_1962La France a réuni mardi 2 juin à Paris ses partenaires au sein de la coalition internationale contre l’État islamique en Irak et en Syrie. Cette seconde réunion restreinte des ministres des Affaires étrangères de la coalition contre Daech avait l’objectif de méditer sur la stratégie de la coalition, à un moment où la situation sur le terrain est particulièrement fragile; la nécessité de parvenir à des solutions politiques durables pour résoudre la crise irakienne et le conflit syrien. La réunion a donc fait le point sur la situation sur le terrain en Syrie et en Irak et les possibles et nouvelles stratégies militaires à déplier alors que les djihadistes continuent à gagner du terrain.

La réunion était coprésidée par Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Haïder al-Abadi, premier ministre irakien, et John Kerry, secrétaire d’État des États-Unis, représenté à Paris par le secrétaire d’État adjoint, Antony Blinken. Vingt-quatre délégations ont pris part à cette réunion (Allemagne, Arabie saoudite, Australie, Bahreïn, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Égypte, Émirats arabes unis, États-Unis, France, Irak, Italie, Jordanie, Koweït, l’Organisation des Nations unies en qualité d’observateur, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Qatar, Royaume-Uni, Turquie et l’Union européenne).

Les participants ont rappelé également la protection des minorités persécutées et les conditions de leur retour, comme annoncé lors de la réunion sur ce sujet au conseil de sécurité des Nations unies que Laurent Fabius a présidé le 27 mars. Ils ont discuté aussi de la protection du patrimoine en danger alors que l’Assemblée générale des Nations unies vient d’adopter une résolution sur ce sujet. Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO et Antonio Guterres, Haut-commissaire pour les réfugiés, ils ont été invités à participer à ces échanges pendant la journée de travail. Les partenaires de la coalition réunis à Paris ont exprimé en outre leur intention de se rencontrer, en format plénier, au niveau des chefs d’État et de gouvernement, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies au mois de septembre 2015.

Pour le Premier ministre irakien: « la coalition internationale réputée de combattre Daech dans son pays et en Syrie est un échec ». « Beaucoup de mots, mais peu d’actions sur le terrain», a critiqué Haider al-Abadi à Paris, où il est venu rejoindre les partenaires de cette coalition. En dix mois d’opérations, les forces de la coalition ont procédé à 4.000 frappes aériennes sans pouvoir arrêter l’avancée des djihadistes. En effet malgré les frappes aériennes, l’État islamiste a continué à gagner du terrain dans ces dernières semaines avec les prises de Ramadi, à l’ouest de l’Irak et de la cité antique de Palmyre, en Syrie. De leur part, les partenaires de la Coalition ont pris acte de la détérioration continue de la situation en Syrie ainsi que de l’incapacité et de l’absence de volonté du régime d’Assad à lutter contre Daech. Ils ont rappelé leur souhait de préserver l’unité et la souveraineté de la Syrie et ont appelé au prompt lancement d’un véritable processus politique inclusif, sous les auspices des Nations Unies, en vue de mettre en œuvre les principes du communiqué de Genève – y compris la mise en place, par consentement mutuel, d’un organe de gouvernement transitoire doté de la plénitude du pouvoir exécutif.

Ils ont affirmé que seule une transition politique permettra d’établir les conditions nécessaires pour renverser la vague d’extrémisme et de radicalisme engendrée par les abus du régime et de lutter efficacement contre toutes les organisations terroristes en Syrie, y compris Daech. Toujours mardi à Paris, la coalition internationale a adopté une déclaration réaffirmant son soutien aux forces irakiennes. Dans le communiqué de presse, les acteurs de la coalition ont souligné que la lutte contre Daech en Syrie et en Irak demeure leur principale priorité, tout en constatant que Daech tente d’étendre son emprise à d’autres régions frappées par des crises politiques et des situations d’instabilité, comme en Libye. Les partenaires de la Coalition ont réaffirmé la nécessité pour la communauté internationale d’appuyer les processus visant à traiter les causes locales des crises politiques et de l’instabilité, et d’éradiquer ce groupe terroriste et son idéologie destructrice, où qu’ils se manifestent.

Selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, les opérations militaires de la coalition internationale anti-Daesh doivent être autorisées par le Conseil de sécurité de l’ONU et se dérouler avec l’accord des autorités syriennes. Dans une longue interview à la chaine de télévision américaine Bloomberg, le ministre des Affaires étrangères russe a notamment affirmé « évidemment, nous ne sommes pas contre les efforts de la coalition en vue d’affaiblir un dangereux groupe terroriste, mais la possibilité existait déjà de combattre ce groupe avant le début de ces opérations. Comme je l’ai déjà dit, nous préférons travailler en nous appuyant sur le droit international », a dit Sergueï Lavrov. En même temps, le diplomate russe a qualifié d’«erreur» la posture de Washington consistant à refuser de solliciter l’autorisation des autorités syriennes pour entamer des raids aériens sur les positions de Daesh en territoire syrien. En Irak, comme a souligné le ministre Lavrov, le gouvernement a bien été consulté et a donné son consentement aux bombardements.

Pour la diplomatie russe, le conflit syrien ne peut être résolu que par la voie diplomatique en sachant que : « les efforts de l’ONU et de l’envoyé spécial de l’organisation Staffan de Mistura visent l’inclusion de toutes les composantes de la société syrienne dans le processus de règlement politique, les acteurs internationaux doivent se demander qui représente le plus de danger : El-Assad ou Daesh ?», a estimé Sergueï Lavrov.

Sur le terrain, de manière inexorable, la carte du Moyen-Orient est en train d’être redessinée par l’État islamique. Mais, tout cela risque-t-il d’être un véritable casse-tête pour la Coalition internationale ?

Antonio Torrenzano

 

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image_212324_syrie_daechDepuis quelques jours, Daech a multiplié ses conquêtes sur les territoires syrien et irakien. La conquête de Palmyre en Syrie souligne que le régime de Damas n’administre plus aucune frontière avec l’Irak et que la moitié de son territoire est désormais sous la surveillance des djihadistes. L’État islamique vice versa semble d’avancer avec un plan précis. En s’emparant par exemple de nouveaux territoires, Daech a augmenté son trésor de guerre en imposant de nouvelles taxes à la population et à Palmyre a mit la main sur plusieurs sites gaziers. Cette avancée est loin d’être insignifiante pour le groupe djihadiste. Palmyre est située au milieu de la Syrie, au carrefour des autoroutes menant à Deir-Eiz-Zor à l’Est, Damas et Homs à l’Ouest. Sans plus l’autorité de Palmyre, le régime de Damas aura énormément de mal à approvisionner ses forces armées encore postées dans la région. Pourquoi la communauté internationale ne comprend-elle pas la dynamique qui a été mise à l’œuvre par l’État islamique ? Quelle est alors la stratégie poursuivie par la communauté occidentale qui combat Daech ?

Au Moyen-Orient, L’Europe se casse encore la tête en termes d’État-nation. De sa part, les États-Unis concentrent leurs actions militaires seulement en termes de stocks quand ils affirment “nous avons détruit des installations djihadistes ou nous avons tué des combattants”. Les djihadistes, au contraire, répliquent par une nouvelle guerre de mouvement et au-delà de la logique de la construction d’un État-nation. L’EILL dispose au moins 30.000 combattants très bien armés et bien expérimentés. Les nouveaux Européens qui arrivent en Syrie servent à gonfler ses effectifs. Et le régime de Damas ? Le régime de Bachar el Assad avait presque 300.000 soldats sous son drapeau, il n’en reste que 50.000 qui composent les unités d’élite. Le régime a le soutien de la République iranienne et les soutiens financier et logistique des Russes. Mais, il ne gouverne plus la moitié de son territoire.

Enfin, il faut ajouter que dans le conflit syrien il y a un nouvel acteur militaire : une coalition de dijhadistes de Al-Nosra, de mercenaires, de groupes paramilitaires qui ont été réunis par la volonté des trois puissances régionales. Cette coalition est le fruit d’une collaboration inédite depuis le début de janvier 2015 parmi l’Arabie saoudite, le Quatar, la Turquie. Pourquoi une nouveauté ? Parce que cette collaboration souligne la réconciliation entre le Quatar et l’Arabie saoudite vers leur ennemi : l’Iran. Quelle sera donc la prochaine étape dans la stratégie de l’État islamique ? Damas ou Bagdad ?

Antonio Torrenzano

 

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image_1751_syrie_daech_conflit_irakL’État islamique s’est emparé entièrement de la ville antique de Palmyre dans le désert syrien. Le groupe extrémiste contrôle désormais la moitié du territoire syrien, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’OSDH a affirmé que des troupes du régime syrien s’étaient retirées de toutes leurs positions dans et à la périphérie de Palmyre, notamment de l’aéroport militaire, de la prison dans lesquels les jihadistes de l’EI se sont introduits dans la nuit de jeudi.

La cité de Palmyre est également un point stratégique. La ville est le passage obligé vers la capitale Damas. Pour Daech, le véritable objectif d’aujourd’hui reste de conquérir Damas et étendre son influence à tout le Moyen-Orient. L’État islamique est en train de jouer un défi important : mettre le cap vers Damas pour essayer de faire tomber le régime de Bachar el-Assad avant que tous les autres groupes qui sont financés par l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie puissent le faire avant que l’EILL. L’enjeu est régional et mondial en même temps avec plusieurs facteurs : géopolitiques et religieux. L’avancée de Daech risque en outre de faire terminer les consultations sur la Syrie en cours à Genève et menées par l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistoura.

Le régime de Damas est très affaibli et avec la baisse des prix du pétrole, l’Iran n’a plus beaucoup d’argent pour financer le régime syrien. Si Daech arrivait à Damas en premier et il faisait tomber la ville, ce serait une catastrophe pour l’Arabie Saoudite. Dans le monde arabe sunnite, la chute de Damas, on peut la comparer à la bataille d’Armageddon. Avec la prise de Damas, l’État islamique aurait une espèce d’aura extraordinaire qui renforcerait son attractivité dans la base sunnite dans toute la région. Une angoisse pour l’Arabie saoudite et de ses alliés sunnites.

Pour les observateurs, l’inquiétude reste de la même façon vive en ce qui concerne la préservation des ruines de la ville antique. L’État islamique pourrait détruire, comme lors du sac du musée de Mossoul ou le saccage de la cité antique d’Hatra en Irak, les vestiges de Palmyre inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollHistoireWeblogs

site-palmyre-syrie-avant-avancee-daeshSelon plusieurs sources de l’UNESCO, des groupes extrémistes armés auraient pris d’assaut la ville de Tadmur, qui abrite le site archéologique de Palmyre, l’un des lieux culturels les plus importants de tout le Moyen-Orient. Oasis du désert de Syrie située au nord-est de Damas, Palmyre abrite en effet les ruines d’une grande ville qui fut l’un des plus importants foyers culturels du monde antique.

La directrice de l’UNESCO, Irina Bokova, a exprimé jeudi sa vive inquiétude par rapport à ce dossier. Dans un communiqué de presse, Irina Bokova a appelé à la « cessation immédiate » des combats, rappelant que Palmyre représente un vestige unique du premier siècle de notre ère et un chef-d’œuvre d’architecture et d’urbanisme romain, « avec sa très célèbre grande rue à colonnade et le temple de Baal ».

Le site a déjà souffert du pillage, et représente un trésor irremplaçable pour le peuple syrien et pour le monde. « J’en appelle à toutes les parties en conflit à protéger Palmyre et à tout mettre en œuvre pour empêcher sa destruction », a-t-elle insisté.

Antonio Torrenzano