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Les négociations de paix sur la Syrie sous l’égide des Nations Unies se sont achevées vendredi 19 mai à Genève. Les négociations sont au point mort. L’environnement sur le terrain «n’est pas encore prêt pour une vraie discussion politique», a reconnu l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura.

La seule avancée concrète, obtenue cette semaine, a été la proposition de Staffan de Mistura destinée à préparer la nouvelle Constitution. Le médiateur a proposé en outre la création d’une possible équipe consultative qui pourrait se mettre au travail au plus vite pour élaborer «un projet constitutionnel selon des options spécifiques». La future Constitution est l’un des quatre sujets mis à l’ordre du jour des discussions par l’envoyé des Nations Unies, avec la lutte contre le terrorisme, la gouvernance et l’organisation d’élections. Les représentants du gouvernement et de l’opposition ont accepté de former un comité d’experts pour discuter des «questions constitutionnelles». Staffan de Mistira a toutefois déclaré: «Nous ne prévoyons pas ou n’avons pas pour objectif d’écrire un projet de nouvelle Constitution». «Nous essayons de préparer le terrain pour que les Syriens le fassent» a-t-il tenu à clarifier.

Le déroulement de la 6e séance a vécu des moments de tensions après les frappes américaines sur des forces soutenant le régime de Damas près de la frontière jordanienne. Le bombardement a été une réaction à «un mouvement offensif, avec des capacités offensives …», a indiqué le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis lors d’une conférence de presse au Pentagone. Pour les États-Unis, il s’est agi d’une «menace pour les forces américaines». La Russie, pour sa part, a condamné le bombardement comme inacceptable. «Toute action militaire aggravant la situation en Syrie influe de fait sur le processus politique. D’autant plus quand il s’agit d’actions menées contre les forces armées syriennes», a déclaré le vice-ministre russe aux Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, par l’agence Ria Novosti.

Les tentatives de mettre fin à cette guerre, qui a causé la mort de plus de 320.000 personnes, restent jusqu’à présent difficiles et épineuses. Problématique, il devient aussi le processus de paix qui se déplie désormais sur deux trajectoires parallèles : la procédure officielle près du siège des Nations Unies à Genève, et les autres pourparlers à Astana, la capitale du Kazakhstan, à l’initiative de la Turquie qu’apporte son appui aux rebelles, et de la Russie et l’Iran, alliés du régime de Damas.

L’émissaire de l’ONU, Staffan de Mistura, a indiqué vouloir reprendre les pourparlers courant juin, mais une nouvelle date n’a pas été encore fixé. À Genève, six séries de pourparlers indirects (parce que les deux délégations refusent encore de se parler face à face) ont déjà été organisées depuis 2016 par Staffan De Mistura et le siège de l’ONU dans la ville suisse.

Antonio Torrenzano

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En six ans de guerre, un quart de la population syrienne a fui le pays. Selon les nouvelles statistiques communiquées par le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, plus de cinq millions de Syriens sont devenus des exilés depuis le début de l’insurrection en 2011.

Les rivalités confessionnelles entre populations chiites et sunnites au Proche-Orient constituent la dimension fondamentale de la tragédie syrienne, mais ce n’est pas la seule. Les intérêts géostratégiques des puissances régionales et les complicités géopolitiques des grandes puissances ont empêché des solutions politiques de paix jusqu’à présent.

Le pays comptait 22 millions d’habitants avant la guerre. Aujourd’hui, la Syrie est un pays déchiré avec plus d’un quart de sa population qui vit dans les États voisins. Les Nations Unies ont mis également en garde la communauté sur les conséquences à long terme de cette crise, tout particulièrement sur les nouvelles générations et sur la stabilité politique de la région.

Face à l’intensification des combats et une situation de plus en plus incertaine, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a rappelé jeudi devant le Conseil de sécurité la nécessité d’une solution politique urgente. Stephen O’Brien s’est dit également préoccupé par la situation dans la ville assiégée de la Ghouta, aux abords de Damas, où des civils restent piégés par des tirs d’artillerie répétés, des frappes aériennes et des combats au sol. À Raqqa, a ajouté le Stephen O’Brien, les affrontements sont en train de produire un lourd déplacement de populations. Près de 39.000 personnes de plus viennent de grossir les rangs du camp situé à l’extérieur de la ville, où les conditions de vie sont devenues extrêmement difficiles.

Antonio Torrenzano

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Depuis 2011, la Syrie est plongée dans une guerre civile qui a fait plus de 470.000 morts. Cette situation a fait de la Syrie le pire cas de crise humanitaire au monde. Plus de 11,5% de la population syrienne a été tuée ou blessée à la suite du conflit dans le pays. Alors qu’un Syrien pouvait espérer vivre 70,5 ans en 2010, son espérance de vie a reculé à 55 ans en 2016. Cette mesure reflète les conditions de vie qui se sont fortement détériorées en six ans, ainsi que l’état catastrophique des services de santé.

Depuis l’année 2015, environ 45% de la population syrienne a été délogée, à la recherche de davantage de sécurité et de meilleures conditions de vie. Plus de 6 millions de Syriens sont déplacés à l’intérieur du pays, tandis que plus de 3 millions d’habitants ont fui la Syrie en direction de l’Europe et d’autres Pays du Proche-Orient. Dans quelle mesure les effets économiques de la guerre régionale marquent-ils la vie du Pays et de sa population ?

Au début du conflit en 2011, selon le rapport 2015 de la Banque mondiale, les réserves du gouvernement s’élevaient à 18 milliards de dollars, mais à la fin 2015, elles avaient baissé à 70 millions de dollars. Une autre étude de Banque Mondiale prévoyait qu’entre 2016 et 2019, l’économie syrienne serait diminuée chaque année de 3,9%, en revenant ainsi à son niveau des années 1990 quand elle était fortement dépendante des investissements russes, libanais et iraniens. «La guerre a détruit l’économie et mis fin aux investissements publics, l’import est du coup le seul secteur qui permet encore aux grands entrepreneurs syriens de faire des bénéfices importants », note Jihad Yazigi, journaliste économique syrien.

Plusieurs rapports macro-économiques des Nations Unies soulignent que les pertes cumulées de l’économie syrienne entre 2011 et 2015 sont estimées à 259,6 milliards de dollars. Le PIB s’est contracté de 55% entre 2010 et 2015. Les pertes se sont nettement accélérées entre 2012 et 2013, au moment de l’intensification des combats. Cette période coïnciderait de même avec le début des sanctions économiques, imposées par les pays occidentaux. Parmi les secteurs les plus touchés figurent le commerce intérieur, les services gouvernementaux et le secteur minier.

Le taux de chômage de la population active en Syrie est passé de 14,9% en 2011 à 58% au premier semestre 2016. Quelque 2,91 millions de personnes sont sans emploi, dont 2,7 millions qui ont perdu leur emploi durant le conflit. La note tragique est qu’environ 17% de la population syrienne travaille dans l’économie de la guerre,

L’indice des prix à la consommation, qui est le paramètre de mesure de l’inflation, est l’un des seuls indicateurs encore publiés, chaque mois, par le Bureau syrien des statistiques. L’Indice des prix à la consommation a été multiplié par 5 entre 2010 et 2016. Ceci expliquerait les pénuries d’approvisionnement de nourriture et de médicaments. L’économie syrienne est de plus en plus dépendante des importations puisque certains secteurs se sont complètement effondrés. Alors que l’économie du pays est en récession, plus de 85% des Syriens vivent dans la pauvreté. Près de 70% sont en situation de pauvreté extrême, selon l’ONU.

De manière générale, plus de deux tiers des Syriens ne peuvent pas obtenir la nourriture et d’autres articles nécessaires à leur survie. Le niveau de pauvreté diffère toutefois de manière importante selon les régions du pays, les provinces les plus touchées par la violence sont les plus pauvres.

Selon plusieurs mémorandums des Nations Unies, l’avenir des enfants serait fortement compromis. Plus de 45% des enfants en âge d’être scolarisés ne vont plus à l’école en 2016. Plusieurs facteurs expliqueraient la déscolarisation des enfants syriens, notamment la peur des parents pour la sécurité de leurs enfants, le travail des mineurs au marché noir et la destruction du système éducatif syrien. Le Proche-Orient s’est transformé en un vaste territoire de violence, matérielle et symbolique à la fois. Quel espace resterait-il alors pour la paix et l’avenir ?

Antonio Torrenzano

Bibliographie électronique:

1. Survey of Economic and Social Developments in the Arab Region 2016-2017 Summary. https://www.unescwa.org/publications/summary-survey-economic-social-development-arab-region-2016-2017

2. Bulletin of Industrial Statistics for Arab Countries, 9th issue, 2017. https://www.unescwa.org/publications/bulletin-industrial-statistics-arab-countries-ninth-issue

3. Arab Governance Report II: Governance and Institutional Transformations in Conflict-affected Arab Countries, 2016. https://www.unescwa.org/publications/arab-governance-Report-2016

4. Demographic Profile of the Arab Region: Realizing the Demographic Dividend,2016. https://www.unescwa.org/publications/demographic-profile-arab-region-2015

5. Survey of Economic and Social Developments in the Arab Region 2015-2016. https://www.unescwa.org/publications/survey-economic-social-development-arab-region-2015-2016

6. Bulletin of Industrial Statistics for Arab Countries 2006-2012, No. 8, 2015. https://www.unescwa.org/publications/bulletin-industrial-statistics-arab-countries-eighth-issue

7. Conflict in the Syrian Arab Republic: Macroeconomic Implications and Obstacles to Achieving the Millennium Development Goals, 2014. https://www.unescwa.org/publications/conflict-syria-macroeconomic-implications-obstacles-achieving

8. Assessing the Impact of the Conflict on the Syrian Economy and Looking Beyond, 2014. https://www.unescwa.org/publications/assessing-economic-implications-crisis-after-two-years-conflict-beyond

 

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Lors d’une visite au camp de réfugiés de Za’atari, au nord de la Jordanie, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exhorté la communauté internationale à intensifier son appui aux réfugiés syriens et aux pays qui les accueillent. Une inaction de la communauté internationale pourrait mettre en péril la sécurité mondiale.

Selon le Secrétaire général de l’ONU, cette crise prolongée aurait contribué à alimenter le terrorisme mondial et les Pays donateurs devraient donc avoir tout intérêt à accroître le niveau de l’aide humanitaire et à rechercher une solution politique à la tragédie que constitue ce conflit. «Après dix ans de service en qualité de Haut Commissaire pour les réfugiés, je vous laisse imaginer mon sentiment, mon émotion et ma tristesse devant ce terrible constat : le camp de Za’atari existe toujours, il est plein de réfugiés syriens et la tragédie en Syrie semble ne jamais devoir finir» a-t-il déclaré à la presse lors de sa visite dans le camp.

«Il est temps de dire que si le monde ne vient pas en aide aux réfugiés, il conforte dans leurs discours ceux [les groupes extrémistes] qui exploitent ces arguments pour recruter toujours plus d’individus dans le but de miner la sécurité mondiale» a-t-il déclaré. «La solidarité avec les réfugiés syriens n’est pas qu’un acte de générosité, c’est un acte éclairé dans notre intérêt propre».

À ses débuts en 2011, la guerre syrienne avait pris la forme d’une confrontation classique entre un gouvernement et des manifestants qui réclamaient davantage de démocratie et de liberté. Six ans plus tard, le conflit a déjà fait 310 000 morts, des centaines de milliers de blessés et douze millions de réfugiés et déplacés, devenant ainsi un des conflits les plus meurtriers du XXIe siècle.

«Je veux lancer un appel à la communauté internationale : il faut intensifier l’aide humanitaire aux réfugiés, montrer plus de solidarité à l’égard de pays tels que la Jordanie, le Liban et d’autres qui accueillent des réfugiés syriens et veiller à donner plus d’opportunités à ces derniers» a-t-il déclaré. «Il n’est pas temps de réduire notre solidarité, il est temps de développer la solidarité».

Antonio Torrenzano

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Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a qualifié le conflit syrien de « pire catastrophe commis par l’homme que le monde ait connu depuis la Seconde Guerre mondiale ».

Zeid Ra’ad Al Hussein, en s’exprimant lors d’une discussion consacrée à la situation des droits de l’homme en Syrie organisée à Genève pendant la 34e session du Conseil des droits de l’Homme, a déclaré que le pays tout entier est devenu «une chambre de torture: un lieu d’horreur sauvage et d’injustice absolue».

À ses débuts, en mars 2011, la crise syrienne avait pris la forme d’une confrontation «classique» entre un gouvernement autoritaire et des manifestants réclamant davantage de démocratie et de liberté. Six ans plus tard, le conflit a déjà fait, selon les Nations Unies, 310 000 morts, des centaines de milliers de blessés et douze millions de réfugiés et déplacés, devenant ainsi un des conflits les plus meurtriers du XXIe siècle, qui a généré la plus grave crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le Haut-Commissaire a en outre rappelé que son bureau et la Commission d’enquête se sont vu refuser l’accès en Syrie, et qu’aucun observateur international des droits de l’homme n’est admis dans les «lieux de torture» où se trouvent actuellement des dizaines de milliers de personnes.

Alors que le conflit syrien entre dans sa septième année, le Haut-Commissaire a déploré que même les appels désespérés du peuple d’Alep l’an dernier aient eu peu ou pas d’impact sur les dirigeants mondiaux dont l’influence aurait pu contribuer à mettre fin aux combats. «Les atrocités infligées à la communauté Yazidi par le groupe extrémiste Daesh – y compris l’enlèvement et la vente de filles et de femmes en tant qu’esclaves sexuelles – n’ont pas conduit à une action rapide et décisive pour assurer les responsabilités. Les vetos (au Conseil de sécurité) ont maintes fois repoussé l’espoir de mettre fin à ce carnage insensé et de renvoyer les crimes internationaux présumés à la Cour pénale internationale», a encore dit Zeid Ra’ad Al Hussein.

Mais, au-delà de la dimension humanitaire, la crise syrienne s’est complexifiée, avec l’implication directe de grandes puissances et d’acteurs régionaux étatiques et non étatiques. Les protagonistes sont empêtrés dans quatre guerres qui se superposent, avec des enjeux géopolitiques cruciaux et des alliances parfois improbables. Comment faire alors pour établir la vérité ? Pour le Haut-Commissaire est nécessaire qu’enfin « les responsables rendent des comptes. Établir la vérité et apporter des réparations doit se produire si le peuple syrien veut trouver la réconciliation et la paix».

Antonio Torrenzano

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Les graves violations contre les enfants en Syrie ont atteint un niveau record en 2016, assure l’Unicef, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, dans un rapport publié lundi 13 mars. Dans un communiqué, l’agence onusienne a souligné que les cas vérifiés de meurtres, de mutilations et de recrutements d’enfants ont augmenté de manière significative l’année dernière dans un contexte d’escalade drastique de la violence dans tout le pays.

Selon ce nouveau bilan sur l’impact du conflit sur les enfants rédigé par l’agence onusienne, au moins 652 mineurs ont été tués l’année dernière – soit une augmentation de 20 % par rapport à 2015 – faisant de 2016 la pire année pour les enfants de Syrie depuis que la vérification formelle des incidents contre les enfants a débuté en 2014. Parmi ces victimes, 255 enfants ont été tués dans ou à proximité d’une école. Le Fonds a également recensé pas moins de 338 attaques contre des hôpitaux et du personnel médical.

Le mémorandum affirme en outre qu’en 2016 plus de 850 enfants ont été recrutés pour participer au conflit, soit plus du double du nombre enregistré en 2015. Les enfants sont utilisés et recrutés pour se battre directement sur les lignes de front et assument des rôles de plus en plus liés aux combats, y compris, dans des cas extrêmes, ceux de bourreaux, kamikazes ou gardiens de prison.

Les enfants les plus vulnérables en Syrie sont les 2,8 millions qui vivent dans les zones difficiles d’accès, notamment les 280.000 enfants vivant dans des zones assiégées, pratiquement coupées de toute aide humanitaire. Après six ans de guerre, près de 6 millions d’enfants dépendent maintenant de l’aide humanitaire, un chiffre multiplié par douze depuis 2012. Des millions d’enfants sont déplacés, certains jusqu’à sept fois. Plus de 2,3 millions d’enfants sont maintenant réfugiés en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Égypte et en Irak.

« Le degré de souffrance est sans précédent. Des millions d’enfants en Syrie sont attaqués chaque jour. Leur vie est complètement bouleversée », a déclaré depuis Homs, en Syrie, le Directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Geert Cappelaere. «Chaque enfant est marqué à vie, avec des conséquences terribles sur sa santé, son bien-être et son avenir ».

Antonio Torrenzano

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Un quart des enfants syriens souffrent psychologiquement des conséquences du conflit  qui déchire leur pays depuis six ans. C’est ce que dénonce l’organisation  “Save the children” dans un rapport publié mardi 7 mars 2017. Le rapport intitulé “Blessures invisibles” souligne qu‘à tous ces troubles s’ajoute le fait qu’il n’y ait quasiment plus de structures éducatives fonctionnant normalement en Syrie. Dès lors, les enfants ne s’imaginent plus un avenir.

Cette recherche, conduite entre décembre 2016 et février 2017, a interrogé 458 enfants, adolescents et adultes vivants dans sept des 14 gouvernorats qui constituent la Syrie. À travers des témoignages, “Save the children” explique  que depuis le début du conflit, en mars 2011, 5,8 millions d’enfants vivent encore sous les bombardements et ont besoin d’aide. 

Trois millions en tout n’ont connu que la guerre. Parmi ces enfants, 470 000 ont perdu la vie lors des six dernières années à cause des combats. En tout, 85 % de la population syrienne vit dans la pauvreté. 4,6 millions de Syriens vivent dans des zones de conflit ou dans des régions difficiles d’accès. 6,3 millions sont déplacés au sein des frontières du pays, et 4,9 millions sont des réfugiés vivant à l’étranger. Le rapport souligne en outre que deux enfants sur trois ont perdu un proche, que leur maison a été bombardée ou qu’ils ont été blessés à cause de la guerre. Autre fait inquiétant, la moitié des adolescents feraient usage de drogue selon les adultes interrogés. Les violences domestiques auraient augmenté et les enfants seraient engagés dans des milices armées.

Antonio Torrenzano

Enquête “blessures invisibles”, adresse numérique de l’organisation où lire entièrement le mémorandum. https://www.savethechildren.net/article/syrian-children-face-growing-mental-health-crisis-new-report-revealsh

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Le gouvernement syrien et les groupes d’opposition ont été  invités à reprendre les pourparlers de paix sous l’égide des Nations Unies à Genève le 23 mars, l’a annoncé mercredi l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura.

Le diplomate onusien a communiqué ce jour après avoir présenté au Conseil de sécurité les résultats des dernières discussions qui se sont complétées vendredi 3 mars en Suisse. Les dernières négociations ne sont pas arrivées à fixer une limite temporelle à la fin de la guerre qui a fait plus de 310.000 décédés et des millions de réfugiés à l’intérieur du Pays et dans la région en six ans. «À l’heure actuelle, j’ai l’intention de rappeler les invités à Genève pour un cinquième cycle de pourparlers en visant la date du 23 mars», a déclaré à la presse Staffan de Mistura. Les dernières négociations genevoises sur la Syrie avaient pris fin le 3 mars. À la fin du quatrième cycle, les deux parties avaient accepté un “agenda clair” incluant la gouvernance et la lutte contre le terrorisme sur lequel poursuivre les futurs raisonnements.  

Sur le terrain, le Pentagone a confirmé la présence des troupes américaines dans la région de Manbij. Des colonnes de véhicules avaient été repérées le 4 mars dans une zone où la Turquie intervient aussi, afin de protéger les milices kurdes de l’armée turque. La Turquie considère les milices kurdes dans cette région frontalière comme une extension du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. En ce qui concerne, au contraire, la nouvelle direction de la diplomatie américaine au Proche-Orient de l’administration Trump, les États-Unis ont assuré qu’ils soutiendraient toujours la recherche d’une solution politique.  “Nous allons continuer à observer le processus, mais nous l’appuyons et nous voulons une solution“, a souligné  l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley.

En réalité, les États-Unis n’ont pas une stratégie ou un plan alternatifs pour le conflit syrien. La politique générale serait de continuer à vouloir une division du pays comme ils l’ont fait en Irak et en Libye ou dans d’autres pays. À présent, ils maintiennent un certain nombre de formations militaires engagées sur le terrain, mais seulement pour réaliser le marquage au sol de cibles pour leurs chasseurs bombardiers. Une approche un peu contradictoire de manière générale et, notamment, sur la question kurde. Certains bruits affirmeraient en outre que l’administration Trump serait en colère avec l’envoyé spécial des Nations Unies Staffan de Mistura sur les avancées diplomatiques de pourparlers, mais également de faciliter le travail de la Turquie et les positions de l’Iran.

Antonio Torrenzano

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Les nouveaux pourparlers de Genève, après trois sessions ratées en 2016, se sont ouverts jeudi dernier, mais rien ne semble réellement avancer au septième jour de discussions sous l’égide des Nations Unies.

Les délégations du régime et de l’opposition n’ont pas encore dialogué directement et les points à l’ordre autant que le processus à suivre font encore objet de débat. L’opposition souhaite aborder les questions relatives à la transition politique, alors que le régime veut prioritairement parler de la lutte contre le terrorisme.

Le chef des négociateurs de l’opposition syrienne à Genève, Nasr al-Hariri, a appelé la nouvelle administration américaine à jouer un rôle constructif dans la recherche d’une solution politique au conflit. Les États-Unis font de la lutte contre le groupe jihadiste État islamique la priorité de leur politique au Moyen-Orient, mais n’ont pas encore indiqué quel rôle ils entendaient jouer dans la recherche d’une solution politique au conflit.

De sa part, la Russie, qui joue gros dans le processus, multiplie les rencontres bilatérales pour tenter de sortir les négociations de l’enlisement. Moscou a accusé jeudi le principal groupe de l’opposition syrienne participant à la conférence de Genève de chercher à saboter le processus. “Le prétendu Haut Comité pour les négociations refuse de coopérer sur un pied d’égalité avec les plates-formes de Moscou et du Caire (deux groupes plus restreints de l’opposition qui ont les faveurs de la Russie) et il sabote dans les faits un dialogue véritable”, a déclaré Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

La paralysie semble être générale autour du dossier syrien. Aucune question de procédure et, encore moins, de fond ne semble réglée.

Sur le terrain, les forces du régime de Damas ont repris jeudi, selon Moscou et l’armée syrienne, la ville historique de Palmyre aux jihadistes de DAECH. Cette oasis située dans le centre de la Syrie change une nouvelle fois de main. Elle avait été conquise en mai 2015 par l’État islamique, reprise par le régime en mars 2016 avant de retomber dans les mains des jihadistes encore une fois au mois de décembre 2016. L’EI s’est totalement retiré de Palmyre, a également indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. Depuis 2015, les jihadistes ont détruit les plus beaux temples de cette cité vieille de plus de 2.000 ans et inscrite par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité.

Le conflit syrien, qui va entrer le 15 mars dans sa septième année, a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés dans la région et en Europe.

Antonio Torrenzano

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Les attentats commis samedi à Homs, dans l’ouest de la Syrie, qui ont fait 42 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), peuvent-ils faire dérailler les pourparlers de paix ? Les raids aériens de l’armée syrienne de représailles peuvent-ils jeter de l’huile sur le feu sur une situation déjà difficile ?

Les attentats n’ont pas été explicitement revendiqués, mais l’alliance rebelle Tahrir al-Cham, créée en janvier et hostile aux processus de paix, s’en est félicitée. « Cinq kamikazes ont attaqué deux sections de la Sécurité d’État et de la sécurité militaire à Homs. […] Dieu soit loué », dit-elle sur le réseau Telegram. Tahrir al-Cham réunit plusieurs groupes djihadistes, dont le Front Fateh al-Cham, ex-Front al-Nosra, qui dit avoir rompu en juillet avec Al-Qaïda. Depuis sa création, l’alliance, dont le nom signifie Libération du Levant, affronte d’autres groupes insurgés, dont l’Armée syrienne libre (ASL) et ceux qui se réclament du groupe armé État islamique.

Après l’attentat, l’aviation syrienne a bombardé le dernier quartier de la ville qui est aux mains des insurgés, où 50 blessés ont été dénombrés, selon l’OSDH. D’autres raids aériens ont fait six morts à Douma, dans la banlieue est de Damas, et quatre à Hama, a ajouteé l’organisation. Pour le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, Rami Abdel Rahmane, l’attentat de Homs est “un message aussi bien au régime qu’à l’opposition et à la communauté internationale que Fateh al-Cham est là et que personne ne peut l’isoler”.

Les attentats ont ravivé à Genève les tensions entre les deux délégations qui sont en train depuis jeudi de reprendre un parcours politique afin de faire terminer la sanglante guerre en Syrie. Les deux parties se sont accusées de vouloir faire dérailler le processus diplomatique. Pour Bachar Al-Jaafari, le chef de la délégation du régime syrien, “l’attaque terroriste qui s’est produite à Homs n‘était pas seulement une attaque militaire, mais aussi une attaque politique”. La délégation du régime de Damas a en outre demandé à l’opposition de condamner publiquement l’attentat.

Le chef de l’opposition syrienne à Genève, Nasr al-Hariri, s’est exprimé samedi soir. “Notre position est claire, nous condamnons le terrorisme et les terroristes, nous condamnons Daech et Al Nosra (ex-branche syrienne d’Al Qaïda)”, a déclaré al-Hariri lors d’une conférence de presse.

De sa part, l’Envoyé spécial Staffan de Mistura a estimé que les attaques de Homs visaient à faire dérailler les négociations de paix. “Chaque fois, que nous avons des pourparlers, il y a toujours quelqu’un qui essaye de faire dérailler le processus.”, a-t-il déclaré à la presse.

Antonio Torrenzano