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Staffan de Mistura a invité le gouvernement de Damas et l’opposition Syrienne à participer à une nouvelle réunion sous l’égide des Nations Unies à Vienne, en Autriche, les jours 25 et 26 janvier 2018. La réunion, qui se déroulera dans le siège de l’organisation, s’inscrira dans le cadre du processus politique de Genève, a précisé M. de Mistura dans une déclaration à la presse.

L’Envoyé spécial a dit espérer que les deux délégations participeront à cette rencontre pour des échanges de vues avec lui et son équipe. Staffan de Mistura a souligné que « toute initiative politique des acteurs internationaux devrait être évaluée par sa capacité à contribuer et à soutenir le processus politique de Genève facilité par les Nations Unies et la complète mise en œuvre de la résolution 2254 (2015)».

En ce qui concerne la situation sur le terrain, une recrudescence de la violence dans la Ghouta orientale et dans le gouvernorat d’Idlib a accru l’insécurité des civils alors que les conditions de ces régions étaient déjà désespérées, a indiqué mardi passé le Programme alimentaire mondial. «Depuis la fin de l’année dernière, des frappes aériennes ont détruit des bâtiments civils, tuant des centaines de personnes dans les deux territoires et dans le cas d’Idlib, déplaçant environ 100 000 personnes», a déclaré la porte-parole du PAM, Bettina Luescher, lors d’une conférence de presse à Genève.

Les Nations Unies ont dénoncé encore une fois l’impact dévastateur de violences de la guerre sur les civils, en particulier dans les régions d’Idlib, de la Ghouta orientale. « Les civils dans les zones touchées ont un besoin urgent de protection et d’aide humanitaire, mais les combats limitent le déplacement des personnes et des fournitures. Au cours des dernières semaines, l’intensification des bombardements, des tirs de mortier et des combats a forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir », a souligné l’équipe de l’ONU pour l’affaire syrienne.

«Au total, 417.000 personnes vivent actuellement en état de siège en Syrie, la plus grande partie dans la Ghouta orientale, où vivent près de 400 000 personnes», a enfin déclaré Bettina Luescher.

Antonio Torrenzano

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Après six ans et demi de guerre, la Syrie est en train de payer «un lourd tribut» économique et social a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, la semaine passée à Damas. «J’ai vu cette semaine le bilan colossal des hostilités», a déclaré Mark Lowcock, dans une déclaration aux médias au troisième jour de sa visite en Syrie.

La guerre civile et révolutionnaire qui déchire la Syrie depuis 2011 s’est cristallisée dans un espace de destructions massives et de fronts multiples à l’évolution aléatoire. Le pays urbain (75 % de la population en 2011) n’est plus qu’un champ de ruines, les 7 millions de réfugiés répertoriés s’entassent dans des camps à l’intérieur (1,2 million dans la banlieue de Damas) et à l’extérieur du pays (Liban, Turquie, Jordanie). Les capacités industrielles sont presque entièrement détruites. Se projeter dans un avenir, même à court terme est difficile. Les rounds de négociations ont, jusqu’à ce jour, tourné court. Les différentes parties prenantes restent figées sur leurs positions.

Un bilan économique désolant.

Le produit intérieur brut (PIB) de la Syrie est inférieur à la moitié de ce qu’il était avant la guerre, et le remplacement des infrastructures et des logements détruits coûtera des centaines de milliards de dollars. En moins de six années, l’économie syrienne s’est transformée en une économie de guerre et de pénurie. Une agriculture de subsistance existe seulement dans les régions les moins touchées par la guerre. L’agriculture syrienne, traditionnellement exportatrice, s’est transformée en agriculture de subsistance. « L’industrie du phosphate, branche dans laquelle la Syrie détenait le 10e rang mondial, s’est effondrée. Évaluée à plus de 2 millions de tonnes annuelles en 2011, au 1er semestre 2014, selon la Compagnie générale des phosphates et des mines, la production totale s’était élevée à 493 822 tonnes. Les ventes n’avaient rapporté que 30 millions de dollars, dont 28 millions à l’exportation et le reste pour la fabrication locale de fertilisants».1

La Syrie urbaine et commerçante est détruite en dehors de Damas. Le secteur industriel lourd, essentiellement situé dans les localités urbaines de combat n’existe plus. Les usines textiles se résument à présent à quelques manufactures dans les régions contrôlées par le régime. La ressource touristique qui représentait 2,3 milliards de dollars en 2010 (c’est-à-dire avant le conflit) a disparu. Seules les zones portuaires fonctionnent, car elles alimentent le pays de Bachar Al-Assad en produits d’importation venus de Russie ou d’Iran. L’effort militaire russe a donné un élan significatif à l’espace portuaire, mais il est principalement opéré par les Russes eux-mêmes.2

Une situation sociale désastreuse.

Un Au plan social, en ce qui concerne la santé, sur les 780 établissements recensés dans les six principales villes, environ un tiers a été endommagé. Plus grave encore, l’essentiel des personnels médicaux et hospitaliers, souvent ciblé directement par les actions militaires entre l’armée de Damas et l’opposition syrienne dans les zones de guerre, a fui le pays.3 En matière d’éducation, 1 417 établissements allant de la crèche à l’université ont été endommagés dans les combats, soit 14,8 % d’entre eux. Alep et Deraa ont été les villes les plus touchées. Deux millions d’enfants sont sortis du système scolaire et 50 000 enseignants sont sans emplois.4

Enfin, comme dans toute économie de guerre, les commerces illicites, le marché clandestin et la corruption représentent les différentes formes d’une activité parallèle qui enrichit une minorité de la population alors que l’autre vit dans la pénurie. C’est pourquoi la domination des zones transfrontalières (par exemple les frontières avec le Liban et celle avec la Turquie) est un enjeu majeur pour tous les acteurs sur le terrain de guerre qui se disputent sa surveillance.

Antonio Torrenzano

1 Jean-Claude Cousseran, Jean-françois Daguzan, Agnès Levallois, Manon-Nour Tannous, La ”Syrie utile” : éléments pour des solutions de sortie de crise, Paris, Observatoire du monde arabo-musulman et du Sahel, Fondation pour la recherche stratégique, juillet, 2016, pp.15-16. URL:https://www.frstrategie.org/web/documents/programmes/observatoire-du-monde-arabo-musulman-et-du-sahel/publications/4.pdf

2 Jean-Claude Cousseran, Jean-françois Daguzan, Agnès Levallois, Manon-Nour Tannous, Ibidem, pp. 17-19.

3 Shanta Devarajan, Lili Mottaghi, Quy-Toan Do, Lin Abde, Mohamed Jelil, Syria : Reconstruction for Peace, in Middle East and North Africa Economic Monitor, avril 2016, Washington DC, World Bank press, 2016, pp. 22-24.

4 Source statistique UNICEF Nations Unies, au mois de novembre 2017.

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Une semaine après l’échec des négociations de Genève, le huitième round des pourparlers d’Astana organisés dans la capitale kazakhe par Moscou et Téhéran (alliés de Bachar al-Assad), et Ankara (soutien des rebelles), a permis à la Russie de relancer sa proposition d’un congrès du dialogue national syrien à Sotchi.

À Astana,les pays garants des pourparlers ont confirmé “leur intention de coopérer dans le but de réunir le Congrès du dialogue national syrien à Sotchi le 29 et 30 janvier 2018 avec la participation de l’ensemble de la société syrienne”, ont indiqué les délégations russes, turques et iraniennes dans un communiqué de presse. La composition des sujets politiques invités à Sotchi n’a pas toutefois été rendue publique.

La Russie, la Turquie et l’Iran ont en outre déclaré qu’à Sotchi une réunion préparatoire se déroulera les 19 et 20 janvier 2018, ont-ils précisé dans le communiqué de presse. Après six ans de conflit, qui a fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés, le pouvoir du président syrien Bachar al-Assad a désormais repris l’avantage sur le terrain, mais la perspective d’un règlement diplomatique est encore sans solution.

Alors que le processus de Genève, selon la feuille de route de la résolution 2254 des Nations Unies, n’avance pas, Moscou espère capitaliser les progrès concrets obtenus à Astana pour relancer la voie finale d’une solution diplomatique en Syrie.

Antonio Torrenzano

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Aucune solution politique réelle n’a pas été concrétisée lors de la huitième séance des pourparlers de paix sur la Syrie, l’a déclaré aujourd’hui Staffan de Mistura lors d’une conférence de presse.

Nous n’avons pas réussi à ces négociations”, a remarqué l’émissaire onusien en annonçant la clôture de ce dernier cycle de rencontres. “Une chance d’or a été ratée à la fin de l’année au moment où il y a une claire indication de tous… que les opérations militaires arrivent à leur terme“, a déploré l’émissaire onusien lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de ce dernier cycle de pourparlers à Genève. Le 8e cycle de pourparlers avait débuté le 28 novembre dernier.

Staffan de Mistura a accusé le gouvernement de Damas d’avoir fait capoter les pourparlers de Genève en refusant de dialoguer avec l’opposition, parlant “d’occasion en or manquée“. “Je suis déçu (…) c’est une occasion en or manquée“, a souligné le médiateur de l’ONU. La délégation diplomatique du gouvernement syrien était revenue dimanche passé à Genève pour la reprise des discussions après plus d’une semaine d’absence. Une fois arrivé à Genève, le chef de la délégation Bachar al Djaafari s’était refusé à tout commentaire. Staffan de Mistura avait rencontré hier et mardi les deux délégations de manière séparée comme d’habitude.

Les négociations de Genève n’ont pas encore trouvé une issue diplomatique réelle à un conflit qui ravage depuis 2011 le pays. Staffan de Mistura a organisé sept cycles de pourparlers dans la Ville genevoise depuis 2016, sans résultat. Jusqu’à présent, la délégation du régime a toujours refusé de discuter face à face avec les représentants de l’opposition, auxquels elle reproche d’exiger le départ du président syrien Bachar al-Assad comme condition préalable à toute solution politique.

De son côté, le président Vladimir Poutine a organisé des discussions parallèles en Russie avec l’Iran, autre allié de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles. La prochaine réunion d’Astana aura lieu les 21 et 22 décembre 2017 dans la capitale du Kazakhstan, a déclaré lundi le ministre kazakh des Affaires étrangères.

Antonio Torrenzano

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La fin du califat de DAECH et la victoire militaire sur le terrain de l’armée du régime de Bachar el-Assad ensemble aux forces Russes et Iraniennes marque l’entrée du conflit syrien dans une autre période. La défaite de DAECH, le vrai ennemi sur le terrain pour Damas, a remis en question les sujets politiques des négociations diplomatiques.

Pourquoi négocier quand le régime a reconquis sa souveraineté territoriale ? Le régime et ses alliés contrôlent désormais 65 % du terrain, ils sont en position de force, la question du départ de Bachar el-Assad n’est plus primordiale. La victoire militaire de Bachar el-Assad est arrivée après la prise d’Alep.

Alep a été une victoire importante : le régime a gardé l’ensemble de la Syrie utile, c’est-à-dire l’axe nord-sud qui relie Damas à Alep, en passant par Homs, Hama et Lattaquié. Mais la prise d’Alep a été également une victoire diplomatique russe. Car si le président syrien a sauvé son régime; Poutine, lui, a consolidé sa position dans la région ensemble aux Iraniens et Hezbollah. L’armée syrienne toute seule ne pouvait pas gouverner l’ensemble de son territoire.

Les cartes les meilleures sont maintenant dans les mains du régime de Damas et des Russes. L’Occident a trop hésité. La paix en Syrie sera-t-elle signée à Genève? À Genève verra-t-on le début d’un possible accord politique à long terme ? Presque sûrement, il sera un “Pax russiana” à écrire la parole fine au conflit.

Antonio Torrenzano

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Le 8e round de négociations de Genève sur la Syrie va faire une pause jusqu’à mardi, mais la délégation officielle syrienne a laissé planer le doute sur son retour la semaine prochaine près du Palais des Nations. “Nous repartons demain (…) et c’est à Damas de décider” si la délégation doit revenir mardi comme l’a proposé le médiateur des Nations Unies pour la Syrie, a déclaré vendredi aux journalistes Bachar Al-Jaafari, le négociateur en chef du gouvernement syrien.

La 8e séance des négociations sur la Syrie avait démarré mercredi et non mardi près du Palais des Nations parce que la délégation gouvernementale avait exprimé son mécontentement en étant absente au premier jour des pourparlers. La non-présence de la délégation diplomatique de Damas était due à cause des déclarations provocantes de l’opposition syrienne. La même avait de nouveau réclamé publiquement le départ du président Bachar el-Assad. “Le langage était provocateur, irresponsable politiquement parlant“, a dit Bachar Al-Jaafari, ajoutant que “tant que l’autre partie tiendra ce langage (…) il n’y aura aucun progrès“.

De sa part, dans l’après-midi au Palais des Nations, le porte-parole de la délégation de l’opposition syrienne a déclaré qu’elle serait bien présente, mardi, à la reprise des négociations. Ces pourparlers devraient s’accomplir le 15 décembre 2017 avec au menu la mise en place d’une transition basée sur l’adoption d’une nouvelle Constitution et l’organisation d’élections politiques sous la surveillance des Nations Unies. Le bureau de Staffan de Mistura a rendu publique vendredi soir une nouvelle version du document en 12 points que le diplomate onusien avait distribué aux délégations l’an dernier en tant que base de discussion.

Le Kremlin a annoncé, jeudi 30 novembre 2017, le dégagement d’une partie de troupes du théâtre syrien. Nikolaï Patrouchev, chef du Conseil national de sécurité russe, a spécifié que l’armée russe, entrée le 30 septembre 2015 dans le conflit pour soutenir le gouvernement syrien contre DAECH, a déjà commencé les préparatifs. La Russie a en outre annoncé que les préparatifs du Congrès pour le dialogue national en Syrie se poursuivent, mais que la rencontre est reportée au mois de février. Guennadi Gatilov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a confirmé que les préparatifs de la rencontre continuaient, mais qu’il était encore trop tôt pour préciser les délais de son organisation. Mikhaïl Bogdanov, également vice-ministre russe des Affaires étrangères, avait annoncé dès vendredi que lea jours du Congrès n’étaient pas encore fixés. Le Congrès de Sotchi devait avoir lieu le 2 décembre, mais il ne débutera pas ce jour-là pour des raisons organisationnelles. L’initiative du Congrès appartient à Vladimir Poutine qui a avancé l’idée d’une réunion réunissant tous les groupes ethniques de la Syrie dans le cadre d’un processus de reconstruction du pays.

En même temps, une unité de plus de 400 Marines, qui avait participé à la libération de la ville de Raqqa au sein de la coalition internationale antidjihadiste, est en train de quitter le territoire syrien et rejoindre les États-Unis sans être remplacée. Une décision inattendue puisque les Américains avaient déclaré au début de novembre qu’ils auraient attendu une progression les avancées des pourparlers avant d’envisager de quitter la Syrie.

La Chine, par son observateur sur le conflit syrien, a enfin annoncé vendredi à Genève que son pays est prêt à participer à la reconstruction, “sans condition préalable“, lorsque la sécurité sera garantie.

Antonio Torrenzano

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La 8e séance des négociations sur la Syrie a enfin démarré mercredi à Genève près du Palais des Nations avec l’arrivée de la délégation du gouvernement de Damas. Hier, la délégation diplomatique du gouvernement a de façon claire averti qu’il était hors de question de discuter de l’avenir du président Bachar el-Assad. Sujet ultrasensible qui avait fait capoter toutes les précédentes réunions dans la Ville genevoise.

À ce sujet, mercredi, Staffan de Mistura avait appelé les délégations à s’abstenir de faire des déclarations visant à «délégitimer» l’autre acteur des négociations. Une façon pour le médiateur onusien de souligner qu’il n’appréciait guère «les déclarations malvenues faites ces derniers jours» devant la télé et la presse internationale.

Les pourparlers de paix sur la Syrie se sont poursuivis jeudi à Genève avec des discussions bilatérales de l’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, avec les délégations du gouvernement et de l’opposition. Ce huitième cycle de pourparlers inter-syriens doit mettre l’accent sur la rédaction d’une nouvelle Constitution pour le pays et l’organisation d’élections politiques sous l’égide de l’ONU. La nouveauté réside dans le fait que les deux délégations sont entretenues en même temps par Staffan de Mistura au Palais des Nations, mais dans deux salles séparées de quelques mètres seulement.

Lors de ces discussions de proximité, le médiateur doit ainsi faire la navette entre les deux pièces. L’équipe de l’Envoyé spécial estime que « le moment est venu de faire de réels progrès en ce qui concerne le processus politique, dans l’intérêt du peuple syrien». Staffan de Mistura, lors d’une conférence de presse, a en outre annoncé jeudi que les négociations allaient se poursuivre jusqu’au 15 décembre et se concentrer sur la rédaction d’une Constitution et l’organisation d’élections supervisées par l’ONU. Le médiateur a précisé en outre que les discussions seraient suspendues vendredi soir et qu’elles reprendraient mardi pour durer jusqu’à la mi-décembre.

Le 8e round des pourparlers de Genève intervient alors que la situation humanitaire dans la Ghouta orientale est devenue critique. La situation dans cette région rebelle, territoire assiégé depuis 2013 à la périphérie de Damas, a été évoquée dans le cadre des consultations de l’équipe de Staffan de Mistura avec le Groupe de travail sur l’accès humanitaire créé par le “Groupe de soutien international à la Syrie”. À l’issue de ces consultations, Jan Egeland, Conseiller spécial de l’envoyé spécial pour la Syrie, a souligné la «frustration des organisations humanitaires en raison des difficultés d’accès dans certaines provinces syriennes». Les combats «ont pris fin cette année à Homs, Alep, Raqqa, ils pourraient prendre fin dans la région de Deir Ezzor, et elles se sont déplacées dans la Ghouta orientale, désormais dans l’œil du cyclone », a déclaré Jan Egeland, lors d’un point de presse à Genève.

Sur le terrain, la guerre n’est pas terminée. Un convoi d’aide humanitaire n’a pu accéder à la zone du Ghouta lundi en raison des violences, a précisé un porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), trois millions de Syriens vivent encore dans des zones assiégées ou difficiles d’accès. En outre, dix millions de personnes sont confrontées en Syrie à des difficultés alimentaires. Selon l’ONU, le nombre de personnes qui dépendrait d’une assistance humanitaire s’élève à plus de 13 millions.

Antonio Torrenzano

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La délégation du régime de Damas est arrivée mercredi en Suisse pour participer aux négociations de paix sur la Syrie sous l’égide des Nations Unies. La délégation diplomatique du régime de Damas est dirigée par l’ambassadeur syrien Bachar al-Jaafari. La délégation du gouvernement syrien, qui était attendue lundi, a retardé son arrivée à mercredi pour protester contre les déclarations de l’opposition qui réclamait le départ de Bachar al-Assad.

Le gouvernement de Bachar el-Assad, déjà peu enclin à faire des concessions à l’opposition, alors qu’il a pratiquement remporté la victoire militaire du conflit contre les rebelles et les jihadistes, avait refusé d’envoyer une délégation en raison des déclarations intempestives de l’opposition. La Russie, alliée militaire et politique de Damas, a convaincu le régime de participer à la 8e séance des pourparlers. Selon l’agence officielle syrienne Sana, qui cite une source au Ministère syrien des Affaires étrangères, la décision de venir à Genève a été prise “après deux jours d’intenses contacts entre les parties syrienne et russe“.

Malgré cet évènement imprévu, Staffan de Mistura a maintenu son programme d’ouvrir le 8e cycle par une rencontre avec la délégation de l’opposition syrienne mardi 28 novembre. La 8e séance des pourparlers de Genève reste toutefois une épreuve pour la diplomatie du Kremlin. Les manœuvres diplomatiques de Vladimir Poutine pour la paix dans le pays fourniront-elles les réponses attendues ?

Jusqu’à présent le Kremlin avec le concours de l’Iran, autre soutien du régime de Damas et de la Turquie et de l’Arabie Saoudite, à protection des rebelles, a organisé sept réunions mêlant opposition et régime syrien à Astana, au Kazakhstan et multiplié avec succès ses initiatives diplomatiques. Quatre zones de désescalade des combats ont été créées en Syrie, là où les Nations Unies avaient échoué. Le même a également annoncé la tenue d’un prochain “Congrès du dialogue national” syrien rassemblant tous les acteurs du conflit à Sotchi en Russie, qui devrait servir de dynamisant au processus de Genève. Le processus de Genève pourtant demeure le seul cadre agréé par la communauté diplomatique internationale pour la recherche d’une solution politique en Syrie. La Russie le sait bien. Moscou sait qu’elle a besoin de l’ONU si elle veut sauvegarder ses intérêts en Syrie.

Depuis six ans de guerre, ces négociations de paix nous disent encore d’autres choses : par exemple, l’Union européenne a été absente du processus … au-delà de nulle part pour la paix dans la région; inutile à défendre les minorités écrasées par DAECH (voir l’Holocauste du peuple Yazzidi). Sur le dossier syrien, les États-Unis se sont repliés sur eux-mêmes depuis l’élection de Donald Trump. Mais en Syrie, l’Amérique s’était déjà repliée sur elle-même avec l’ancien président Barack Obama.

La 8e séance des pourparlers de Genève fournira-t-elle de précieuses indications sur les chances de réussite de la Paix ? À présent, les déclarations de l’ancien Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies, Stephen O’Brien, sont encore d’une actualité historique embarrassante : “En Syrie, personne ne peut échapper à sa part de honte”.

Antonio Torrenzano

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Les représentants du gouvernement et de l’opposition syrienne devaient se retrouver aujourd’hui à Genève pour le début de la 8e séance des négociations de paix mené par l’ONU, mais le régime de Damas a annoncé que sa délégation diplomatique n’arriverait que demain, mercredi 29 novembre 2017.

La délégation du gouvernement n’est pas encore arrivée, mais l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie a reçu un message disant qu’elle prévoyait d’arriver demain, a affirmé Alessandra Vellucci, porte-parole des Nations Unies à Genève en ajoutant que Staffan de Mistura, allait rencontrer la délégation de l’opposition syrienne déjà en ville. Staffan de Mistura a participé mardi matin à une rencontre avec des représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, organisée à l’initiative de la France. Pendant la réunion, le médiateur a annoncé que le régime de Damas avait accepté de mettre en place un cessez-le-feu dans la Ghouta orientale. “Je viens d’être informé par les Russes que lors de la réunion du P5, la Russie a proposé – et le gouvernement a accepté – un cessez-le-feu dans la Ghouta orientale“, a-t-il déclaré à l’issue de la rencontre avec l’opposition syrienne.

Militairement, le conflit syrien est en train de toucher son moment final, mais le processus politique reste toujours dans l’impasse. La Russie et le régime du président Bachar el-Assad ont gagné la guerre, mais bâtir la paix par un traité diplomatique est une autre chose. Le médiateur pour la Syrie, Staffan de Mistura, a dit plusieurs fois ”espérer un signal clair d’ici à la fin de l’année pour la paix”, mais les Nations Unies ne maîtrisent plus de manière unique l’ordre du jour des négociations. Au cours des derniers mois, les accords d’Astana sur la mise en place de zones de désescalade ont été l’occasion pour la diplomatie du Kremlin de prendre la main sur les négociations de paix. Les rencontres de Sotchi du 22 novembre 2017 ont consolidé la voie entreprise par Moscou.

Pour obtenir les effets diplomatiques souhaités, Vladimir Poutine travaille depuis deux ans sur les autres acteurs de la région : le rapprochement avec la Turquie a été une première étape; la rencontre du 5 octobre 2017 avec le roi Salman d’Arabie Saoudite a été l’étape définitive. Dans la visite officielle du Roi Salman à Moscou, le souverain saoudien s’était engagé à organiser de façon rationnelle l’opposition syrienne pour qu’elle se présentât unifiée aux négociations visant à trouver un accord politique. La Promesse a été tenue aujourd’hui à Genève : pour la première fois, l’opposition syrienne s’est montrée avec une seule et unique délégation pour négocier avec le régime.

L’ambiance de la 8e séance des pourparlers de Genève devrait fournir de précieuses indications sur les chances de réussite des manœuvres diplomatiques tentées par Vladimir Poutine pour la paix en Syrie. Sur le terrain, après plus de 6 années de guerre, le conflit a fait plus de 340.000 morts, des millions de déplacés et de réfugiés. Pour conclure, l’ONU estime qu’il faudra au moins 250 milliards de dollars pour reconstruire la Syrie.

Antonio Torrenzano

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Le représentant spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé que le prochain round de dialogue inter-syrien devrait se dérouler probablement à la fin du mois d’octobre à Genève. Le diplomate onusien a appelé les parties syriennes participantes aux pourparlers «à profiter du temps qui reste avant les prochains pourparlers pour évaluer la situation et à assumer leur responsabilité devant le peuple syrien».

L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie a noté que les discussions d’Amman et les réunions d’Astana ont permis d’aboutir à la création de quatre zones de désescalade : dans le sud du pays, dans la Ghouta orientale, au nord de Homs, et dans la province d’Idlib, auxquelles s’ajoutent deux « zones exemptes de conflit » négociées sous les auspices de la Russie, à Ifreen et dans l’est de Qalamoun. Toutefois, la situation reste fragile, comme en témoigne l’offensive d’al-Nusra et dans les provinces d’Idlib et de Hama au lendemain de la réunion d’Astana, qui a donné lieu aux premières frappes aériennes dans la région depuis avril dernier, y compris contre des populations et des infrastructures civiles.

De son côté, devant le Conseil de sécurité, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires Mark Lowcock a communiqué que l’accès humanitaire et la protection des civils en Syrie restent problématiques. Malgré les 6 milliards de dollars promis à la Conférence de Bruxelles en avril, le plan des Nations Unies de 2017 n’est toujours pas financé suffisamment, a-t-il enfin indiqué avant d’appeler les pays à tenir les promesses.

Mark Lowcock s’est inquiété encore des récents combats et frappes aériennes qui ont eu lieu à Idlib et à Hama, faisant des morts et des blessés et causant des dégâts importants aux infrastructures civiles, notamment aux hôpitaux et aux écoles d’Idlib. En Syrie, ils restent malgré tout 419.920 personnes qui vivent assiégées dans dix sites répartis sur tout le Pays.

Antonio Torrenzano