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L’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie Staffan de Mistura, lors d’un point de presse à Genève, a exprimé sa préoccupation pour la paralysie de l’aide humanitaire dans le pays syrien. Aucun convoi n’a pas encore accédé aux zones assiégées depuis le début du mois d’août. 

«Aucune aide humanitaire n’arrive en Syrie en ce moment, sauf à Deir ez-Zor », a-t-il affirmé. Staffan de Mistura a réclamé une hypothétique trêve humanitaire à commencer par la ville d’Alep, pour permettre aux convois des Nations Unies d’avoir accès aux individus qui se trouvent dans une situation de besoins.

L’Envoyé de l’ONU a en outre dénoncé la poursuite des combats. « En Syrie, ce que nous entendons et voyons, ce ne sont qu’offensives, contre-offensives, roquettes, bombes, mortiers, canons, napalm, chlore,frappes aériennes, kamikazes», a-t-il dit.

De sa part, la Commission internationale indépendante d’enquête sur la Syrie a exprimé sa profonde préoccupation pour la sécurité des civils vivants dans la zone est de la ville d’Alep. Selon la Commission d’enquête, la mise en place de couloirs humanitaires serait urgente et ils devraient être conformes aux principes du droit international.

«Les civils qui choisissent de rester, ils doivent avoir un accès sans des entraves à l’appui humanitaire», a précisé la Commission.  La même a de nouveau souligné qu’indépendamment de l’existence de couloirs humanitaires, «l’obligation légale pour les belligérants reste celle de ne pas diriger d’attaques contre des civils». Alors que les attaques et les violences se poursuivent dans toute la Syrie, la Commission demande à la communauté internationale, en particulier aux États soutenant les acteurs locaux du conflit, de faire pression pour un retour aux négociations politiques.

Antonio Torrenzano

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syrie_patrick_chappatte_imageDans un appel conjoint, 120 organisations humanitaires et des agences techniques des Nations Unies ont exhorté la communauté internationale et les gouvernements à mettre fin au conflit en Syrie et aux souffrances subies par des millions de civils.

«La guerre atteint bientôt sa cinquième année de brutalités. Le sang continue de couler. Les souffrances s’aggravent. C’est pourquoi aujourd’hui, nous, les dirigeants d’organisations humanitaires et d’agences humanitaires des Nations Unies, appelons non seulement les gouvernements, mais aussi chacun d’entre vous, citoyens du monde entier, à élever votre voix pour mettre fin à ce carnage. Pour exhorter toutes les parties au conflit à trouver un accord de cessez-le-feu et un chemin vers la paix », déclarent ces organisations dans leur mobilisation.

Elles réclament en outre: un accès sans restriction et durable pour que les organisations humanitaires puissent apporter des secours immédiats à tous ceux qui en ont besoin en Syrie; des pauses humanitaires et des cessez-le-feu sans des conditions et surveillés pour acheminer de la nourriture et d’autres aides urgentes aux civils. D’organiser des campagnes de vaccination et d’autres campagnes sanitaires et permettre aux enfants de retourner à l’école. «Il s’agit de mesures pratiques. Aucune raison pratique ne doit empêcher leur mise en œuvre s’il existe une volonté de les mettre en œuvre », affirme l’interpellation.

Le 18 décembre 2015, les principaux acteurs internationaux du conflit syrien s’étaient réunis à New York afin de trouver une solution politique au conflit syrien. Dans la ville américaine, ils avaient adopté à l’unanimité une résolution qui devait entériner un plan de paix pour la Syrie. En octobre et novembre 2015, une feuille de route avait déjà été rédigée lors de deux conférences à Vienne. Le protocole prévoyait la mise en place dès que possible d’un cessez-le-feu et la formation, dans les six mois à venir, d’un gouvernement de transition. Mais cette voie diplomatique reste encore incertaine et en suspens.

«Plus que jamais, le monde a besoin d’entendre une voix publique et collective exiger qu’un terme soit mis à ces atrocités. Parce que ce conflit et ses conséquences nous touchent tous », ajoutent-elles. Depuis le début des violences en mars 2011, environ 13,5 millions de personnes en Syrie ont besoin d’une aide humanitaire et 4,6 millions de personnes ont fui vers les pays voisins et au-delà. “C’est la plus grande population de réfugiés de notre époque contemporaine”, a souligné le haut-commissaire de l’UNHCR, Antonio Guterres.

Antonio Torrenzano

*Un particulier remerciement à l’artiste Patrick Chappatte pour l’illustration.

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syrie_tragédie_difficile_imageLe Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a indiqué à la fin du mois d’octobre qu’environ 13,5 millions d’individus ont besoin d’aide en Syrie. «L’incapacité des parties prenantes à respecter les principes de base des droits de l’homme et du droit humanitaire a propulsé les Syriens à des niveaux de tragédie et de désespoir qu’il aurait été difficile d’imaginer il y a cinq ans », a dit Stephen O’Brien dans un exposé devant les membres du Conseil de sécurité. Selon le fonctionnaire onusien, la situation en Syrie s’est aggravée depuis le début de l’année.

«Nous estimons désormais qu’environ 13,5 millions de personnes en Syrie ont besoin d’une forme de protection et d’assistance humanitaire à travers le pays, soit 1,2 million de plus en seulement dix mois », a-t-il dit. Il y a actuellement 6,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie. À cela s’ajoutent les 4,2 millions de Syriens qui ont fui le pays vers les pays voisins et vers l’Europe.

«Au cours des dernières semaines, l’accroissement des affrontements et des niveaux de la violence a eu un impact humanitaire énorme, causant un grand nombre de morts et de blessés et le déplacement de civils, en particulier dans le nord de la Syrie», a souligné M. O’Brien. Selon les dernières estimations, plus de 120.000 personnes ont été déplacées dans le nord de la Syrie depuis le début octobre à la suite de bombardements aériens et de combats sur le terrain.

Pour Stephen O’Brien, une solution politique est plus urgente que jamais pour « s’attaquer aux causes profondes du conflit et répondre aux aspirations de la population syrienne qui a souffre depuis trop longtemps».

Antonio Torrenzano

* Un particulier remerciement au photoreporter Sameer Al-Doumy pour l’image. 

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image_femmes_2015_daechLes combattants de l’État islamique qui opèrent en Irak et en Syrie ont réduit à l’esclavage sexuel des milliers de femmes qu’ils ont capturées comme butin de guerre. Plus de 12.000 jeunes filles et fillette ont été enlevées en Irak selon le dernier compte rendu de l’ONG Minority Rights Group International and the Ceasefire Centre for Civilian Rights. Les auteurs du rapport expliquent que le commerce illicite en Irak a éclaté ces dernières années et que l’État islamique est devenu le personnage principal dans les commerces de filles. Les prisonnières sont conduites ensuite dans des bordels. Des journalistes britanniques ont appris que certains de ces lupanars sont gérés par des femmes musulmanes ayant des passeports européens.

La militante irakienne des droits de l’homme Hannah Eduard a raconté les détails de ces tragiques histoires aux journalistes russes de la Voix de Russie. Hannah Eduard a affirmé que : « on enlève de jeunes filles et des adolescentes, principalement des chrétiennes et des yézidis. Le commerce s’effectue essentiellement à l’intérieur de l’État islamique dont les caïds vendent les femmes capturées aux simples combattants. Mais, les esclaves sont aussi parfois vendues à des personnes étrangères qui sont prêtes à payer. On sait notamment que des habitants de Mossoul ont réussi à libérer certaines filles en les rachetant tout simplement aux islamistes ». Hannah Eduard poursuit son récit : « une fille a raconté que tous les 18 jours on la mariait à un nouveau combattant. De nombreuses filles ont été tuées à leur retour à domicile par leurs propres parents : lorsqu’elles ont été violées, on les considère comme étant l’opprobre de la famille. Après cela, un autre problème surgit: comment rééduquer les prisonnières libérées, car la plupart d’entre elles ont subi des violences sexuelles ? Nous sommes en train de prévenir plusieurs cas ».

Maltraitées, vendues et violées pour 90% d’entre elles, les femmes au nord de l’Irak subissent d’importantes violences. Des centaines, peut-être des milliers de femmes ont été mariées de force. D’autres ont été torturées et tuées. Amnesty International explique que ces femmes sont souvent très jeunes : « la majorité de ces esclaves sexuelles sont des enfants, des filles âgées de 14, 15 ans ou encore plus jeune». Pour échapper à la barbarie, elles décident souvent de se donner la mort. Les femmes capturées qui sont parvenues à parler aux défenseurs des droits affirment que les terroristes de l’EI violent leurs victimes quotidiennement. Mais, le pire est que si chaque jeune fille essaye de se suicider ou de s’échapper, elle est torturée avec des câbles électriques. Une fille yézidie a expliqué avoir été emmenée en Syrie avec 350 d’autres filles où elles ont été exposées et vendues dans la rue à l’état d’esclaves. Le prix d’achat ? Entre 120 et 600 dollars. En 2014, Daech a capturé au moins 3.000 femmes et filles en Irak, dont la majorité vient de la minorité yézidie. Selon un communiqué d’Amnesty International publiée ce mardi, ces jeunes femmes choisissent bien souvent de se suicider plutôt que d’endurer les violences des hommes de l’État islamique.

Antonio Torrenzano

Le compte rendu de l’ONG Minority Rights Group International and the Ceasefire Centre for Civilian Rights, on peut le lire au suivant adresse numérique : http://www.minorityrights.org/13017/reports/ceasefire-report-no-place-to-turn.pdf

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syrie_image_1214_refugiéesLes Nations Unies ont lancé cette semaine à Berlin un important appel humanitaire à toute la communauté internationale et aux Pays donateurs afin de repérer presque 8.4 milliards de dollars américains afin d’aider 18 millions de personnes en Syrie et dans la région en 2015. L’appel comprend deux lignes d’action principales : une assistance pour les 12 millions de personnes déplacées et de personnes touchées par le conflit à l’intérieur de la Syrie, ainsi qu’une réponse aux besoins des millions de réfugiés syriens dans les pays et les communautés qui les accueillent. L’appel 2015 de l’ONU intègre pour la première fois un volet important consacré au développement des besoins humanitaires vitaux de la plus grande crise de déplacement de population au monde.

La situation du conflit en Syrie s’aggrave jour après jour et par conséquent la situation humanitaire. Les réfugiés et les individus déplacés ont épuisé leurs économies et leurs ressources et les pays hôtes sont au bord de la rupture. Quoi pouvons-nous atteindre du 2015 ? « Nous avons besoin d’une nouvelle architecture de l’aide qui lie le soutien aux réfugiés avec ce qui est entrepris pour stabiliser les communautés qui les accueillent … » a déclaré Antonio Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. La situation est toutefois préoccupante dans les mêmes pays de la région. « Les pays accueillants des réfugiés syriens se retrouvent confrontés à l’impact considérable que cela a entraîné sur leurs économies, leurs sociétés et leurs infrastructures, menaçant non seulement leur stabilité, mais aussi la stabilité de toute la région » a indiqué Gina Casar, Secrétaire générale adjointe et Administratrice associée du PNUD. « Une réponse humanitaire traditionnelle ne suffit plus. La tâche qui nous attend demande une réponse globale à la crise qui améliore la résilience de ces communautés et institutions gouvernementales».

Ce nouveau plan régional pour les réfugiés devrait représenter un changement stratégique dans l’approche de l’aide humanitaire dans la région. Contrairement aux précédents, ces lignes d’action réunissent les opérations humanitaires d’urgence et le soutien aux communautés hôtes avec des interventions sur le long terme visant à favoriser la résilience et à réduire les coûts.

«Le conflit a détruit les vies de millions de Syriens qui se retrouvent pris entre deux feux et n’ont pas accès aux produits de première nécessité ni aux soins de santé. Beaucoup vivent dans la peur, les enfants ne peuvent pas aller à l’école, et les parents ne peuvent pas travailler», a déclaré Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies pour les affaires humanitaires et les secours d’urgence. « Ce programme, s’il était totalement financé, nous aiderait à fournir de la nourriture et des médicaments aux enfants, un abri aux familles pour se protéger du froid, et à soutenir ceux qui sont désespérés et traumatisés. Il est très difficile et dangereux de travailler en Syrie, mais la communauté humanitaire reste déterminée à aider les personnes les plus vulnérables prisonnières de cette crise », a-t-elle ajouté.

Enfin, selon Jan Egeland, Secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, un des partenaires clés de l’appel, « nous avons failli pendant trop longtemps à notre devoir envers les Syriens face à la pire guerre de notre génération».

Antonio Torrenzano

 

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syria_women_imageLa secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a déclaré pendant la dernière réunion du Conseil de sécurité que l’assistance humanitaire pour la Syrie ne répond pas encore aux besoins de la population déplacée.

«La résolution *2165 du Conseil de sécurité a aidé les Nations Unies à surmonter certains problèmes en permettant une livraison directe à des centaines de milliers de personnes », a expliqué Mme Amos devant les membres du Conseil. « Depuis l’adoption de la résolution et surtout grâce aux livraisons transfrontalières, nous avons pu atteindre pratiquement tous les endroits difficiles d’accès dans les quatre gouvernorats d’Alep, d’Idlib, de Dar’a et de Quneitra», a-t-elle ajouté.

La Secrétaire adjointe a toutefois considéré que « malgré les progrès réalisés, tout cela ne suffit pas encore. Nous sommes confrontés à des problèmes considérables pour appliquer les résolutions 2139 (adoptée en février 2014) et 2165 et nous n’arrivons pas à répondre aux besoins humanitaires de toutes les personnes que nous voulons atteindre en Syrie », a-t-elle affirmé.

Sur le terrain, la situation reste toujours désolante : 12,2 millions de Syriens ont besoin d’assistance humanitaire, dont plus de 5 millions d’enfants. Il y a 7,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Nation et plus de 3,2 millions d’individus ont fui le pays. À présent, il s’agit du plus grand nombre de personnes déplacées à cause d’un conflit dans le monde contemporain.

Antonio Torrenzano

 

* La résolution 2165 du Conseil de sécurité a été adoptée en juillet 2014.

 

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fillette_camp_zaatri_jourdanie_imageLa secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a encouragé la communauté internationale à renforcer le soutien aux efforts pour apporter d’assistance humanitaire aux personnes déplacées en Syrie et aux réfugiés syriens dans les pays voisins avant l’arrivée de l’hiver dans la région. Après d’une visite au camp de réfugiés de Suruc, qui héberge au moment présent 5.000 personnes, Valerie Amos a marqué sa consternation par rapport aux situations des individus qu’elle a rencontrés. « J’ai rencontré une femme qui avait d’abord dû fuir la ville de Homs vers Kobané et ensuite de Kobané vers Suruc. Elle était désespérée et craignait pour les perspectives d’avenir de ses enfants ».

À présent, il y a 900.000 réfugiés syriens enregistrés en Turquie, et le nombre total pourrait être le double selon les estimations. « Près de 200.000 réfugiés syriens ont fui la ville de Aïn Al-Arab (ou Kobané) pour se rendre en Turquie au cours des dernières semaines et les autorités turques ont apporté une aide immédiate », a déclaré la Secrétaire générale adjointe dans un communiqué de presse. « Plus de trois millions de Syriens ont fui leur Pays et ils ont tenté de trouver un refuge dans les pays voisins dont 1,1 million au Liban ce qui représente un tiers de la population. 619.000 sont enregistrés en Jordanie, mais le nombre réel est beaucoup plus élevé», a-t-elle ajouté en soulignant que près de 10 millions de Syriens ont été déplacés soit à l’intérieur du pays, soit dans d’autres nations.

Enfin, selon le HCR et l’UNICEF, les enfants représenteraient la moitié de l’ensemble des réfugiés du conflit en Syrie. La plupart sont arrivés au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Iraq et en Égypte. Les derniers chiffres montrent que plus de 768,000 enfants réfugiés syriens ont moins de onze ans. Les bouleversements physiques, la peur, le stress et les traumatismes qu’ont vécus tant d’enfants ne représentent qu’une partie de cette crise humaine. Les deux organisations ont aussi mis en avant les menaces de travail, de mariage précoce et le risque d’exploitation sexuelle et de traite pesant sur les enfants réfugiés. Les jeunes de Syrie sont en train de perdre leurs foyers, des membres de leurs familles et leur avenir.

Antonio Torrenzano

* Dans l’image du photoreporter Laban Mattei de l’UNHCR, une fillette hébergée au camp de réfugiés de Zaatri en Jordanie.

 

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refugiés_iraq_syrie_imageLe Conseil de sécurité a exhorté vendredi soir la communauté internationale à renforcer la lutte contre l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL) après une série d’attaques brutales à Bagdad et Anbar au cours des derniers jours. Dans une déclaration à la presse publiée vendredi soir, les membres du Conseil de sécurité ont appelé à « un effort commun » pour neutraliser la menace posée par l’organisation jihadiste. Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur consternation face aux nombreuses personnes tuées, violées ou torturées par l’EILL et ils ont appelé la communauté internationale à renforcer les mesures pour lutter contre ce groupe et les groupes associés et assurer que les auteurs de ces crimes soient traduits en justice.

Déjà mercredi 15 octobre, le Représentant spécial du Secrétaire général en Iraq, Nickolay Mladenov, avait condamné le meurtre d’un député tué dans un attentat à Bagdad. Nickolay Mladenov dans cette occasion avait en outre affirmé : « Ceux qui utilisent le terrorisme, la violence et la peur contre la population d’Iraq échoueront. Aujourd’hui l’Iraq et le monde sont unis et vaincront ceux qui cherchent à détruire l’État iraquien et rétabliront la sécurité, la prospérité et la démocratie dans ce pays ».

Sur le terrain la situation reste toujours désastreuse. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué mardi que presque 180.000 personnes ont fui la ville de Hit située au centre de l’Iraq, après qu’elle est tombée sous le contrôle de l’EILL. Les habitants de cette ville et ceux qui y avaient trouvé refuge auparavant, ont fui vers Ramadi, Khaldiya, Hadithat, Rawa, Ana, Amiryah Rahaliya et d’autres villes de la province d’Anbar, ainsi que plus loin à Kerbala ou à Bagdad, à environ 180 kilomètres vers l’est. Beaucoup sont hébergés par des proches et des amis, alors que d’autres ont trouvé refuge dans des écoles, des mosquées ou des bâtiments publics.

« L’exode depuis la ville de Hit est la quatrième vague majeure de déplacement de population en moins d’un an en Iraq. Par ailleurs, pour beaucoup des personnes faisant partie de cet exode, c’est la deuxième, la troisième voire la quatrième fois qu’elles doivent fuir depuis janvier », a déclaré une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d’une conférence de presse à Genève. « Des dizaines de milliers d’Iraquiens désespérés sont désormais pris dans une vague de déplacements multiples à travers les lignes de front changeantes de ce conflit ». Les familles déplacées rejoignent une population de 75.000 personnes déplacées. Elles se trouvent actuellement à Bagdad et leurs principales préoccupations sont le logement, la santé et à trouver une source de revenus. Près de 1,8 million d’Iraquiens sont devenus des déplacés internes rien que cette année.

Parallèlement, dans le nord de l’Iraq, un nombre croissant de Kurdes syriens originaires de la ville frontalière assiégée de Kobané cherchent refuge dans la province de Dohouk après avoir traversé la frontière depuis la Turquie. Environ 5.400 Syriens originaires de Kobané sont désormais entrés en Iraq via la Turquie, y compris 3.600 personnes ces trois derniers jours. L’Iraq accueille déjà près de 214.000 réfugiés syriens dont la grande majorité est hébergée dans la région du Kurdistan iraquien. De son côté, le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux droits de l’homme, Ivan Simonovic, est en visite actuellement en Iraq où il est arrivé dimanche pour une mission d’une semaine afin d’évaluer la situation des droits humains dans ce pays.

Antonio Torrenzano

 

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réfugiés_frontière_syroturque_imageDepuis quelques mois, les États-Unis, plusieurs pays européens, mais aussi la Turquie, le Canada et l’Australie multiplient les consultations pour trouver les possibles solutions, y compris par des moyens militaires, au défi posé par l’État islamique.

Sur le terrain, l’État islamique continue son avancée. Depuis dimanche, les jihadistes assiégeaient une ville-clé kurde syrienne à la frontière turque : Aïn al-Arab, après avoir pris une soixantaine de villages à la suite d’une offensive fulgurante qui a poussé à la fuite des dizaines de milliers de Kurdes syriens vers la Turquie. La prise d’Aïn al-Arab, troisième agglomération kurde de Syrie, est cruciale pour l’EI car elle lui permettrait d’administrer une large portion de la frontière syro-turque sans discontinuité.

Fort de quelque 35.000 hommes recrutés dans plusieurs pays, notamment occidentaux, ce groupe ultra radical sunnite continue de s’emparer de régions en Syrie comme en Irak, malgré l’annonce prise au sommet de Paris par la communauté internationale de détruire cette organisation par une large coalition. Selon le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, la ville d’Ain al-Arab est «totalement assiégée». Ils «ont encore progressé et se trouvent à certains endroits à une dizaine de kilomètres seulement d’Ain al-Arab». Ces affrontements ont fait déjà au moins 39 morts. «La grande majorité des jihadistes tués sont des non-Syriens, dont des Tchétchènes et des ressortissants du Golfe», selon M. Abdel Rahmane.

Devant l’intensité des violences et les craintes des exactions des jihadistes, les civils kurdes de la ville et de ses environs, qui comptaient quelque 450 000 habitants avant les violences, continuaient de fuir vers la Turquie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Depuis vendredi, quelque 70.000 civils kurdes ont déjà trouvé refuge dans ce pays, selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Haut Commissariat qui a aussi évoqué l’arrivée de centaines de milliers de personnes supplémentaires. De sa part, le tout nouveau Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU le Jordanien Zeid Ra’a al Hussein a mis en garde la communauté internationale d’un possible nettoyage ethnique.

Mais en Irak, les djihadistes de l’État islamique ne combattent pas seulement les personnes. Ils luttent également contre tout ce qui représente pour eux le mal. Comme les taliban afghans qui ont détruit nombre de représentations de Bouddha à travers le pays, l’EI s’attaque aux monuments qui ne cadrent pas avec sa doctrine. Les destructions d’édifices religieux se multiplient ainsi. Des bâtiments chrétiens sont visés par l’État islamique, comme à Mossoul, où l’archevêché des syriaques catholiques a été incendié. Des mosquées chiites et sunnites sont aussi dynamitées. L’EILL a même institutionnalisé ces destructions dans sa charte. L’article 13 stipule que les sculptures de Mossoul sont condamnées à disparaître, car elles ont été adorées avant l’Islam. Ces disparitions sont une perte immense pour le patrimoine archéologique irakien et pour toute l’Humanité.

Antonio Torrenzano

 

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iraq_refugies_image_criseL’Organisation des Nations Unies a communiqué que le niveau d’urgence humanitaire en Iraq est au zénith, c’est-à-dire au niveau 3. « Compte tenu de l’ampleur et de la complexité de la catastrophe humanitaire, cette mesure permettra de faciliter la mobilisation de nouvelles ressources afin d’assurer une réponse plus efficace aux besoins humanitaires des populations touchées par les déplacements forcés », a déclaré Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, Nickolay Mladenov, dans un communiqué de presse.

« La situation des personnes déplacées au Mont Sinjar continue de susciter une grande inquiétude», a dit pour sa part le Représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en Iraq, Marzio Babille. Le représentant UNICEF a confirmé que l’agence ONU et d’autres acteurs humanitaires vont intensifier leurs efforts pour répondre aux besoins croissants de ceux qui sont extraits du Mont Sinjar, outre l’aide fournie aux 12.000 chrétiens déplacés qui ont trouvé refuge dans la capitale kurde, Erbil.

L’instauration de l’État islamique a aggravé également la crise humanitaire syrienne. En Syrie, on compte désormais six millions et demi de déplacés, trois millions de réfugiés dans les pays voisins. Certaines villes, comme Alep, ont perdu la moitié de leurs habitants, qui ont fui les combats. Malgré l’aide internationale, la situation est loin de s’améliorer. Dix millions de personnes sont dans le besoin selon Christoph Hamm, représentant du Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU en Syrie. Seulement deux autres crises dans le monde sont au même niveau d’urgence : le Soudan du Sud et la République centrafricaine.

Antonio Torrenzano