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Au Yémen, une catastrophe humanitaire est en train de déchirer la population. Sur un pays de 27 millions d’habitants, 14 millions d’individus ont besoin d’une aide alimentaire urgente et ils pourraient bientôt se retrouver au bord de la famine. Depuis 2017, la catastrophe est devenue encore plus pressante pour une épidémie de choléra, conséquence directe de la dégradation des conditions de vie, qui a infecté plus de 1,1 million d’individus selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La guerre civile qui a eu son début en 2014 parmi les communautés chiites Houthis et les partisans d’Abd Rabbo Mansour Hadi, le président du pays, qui vit en exil en Arabie Saoudite, a été une de principales conséquences de cette ruine. À présent, le conflit a fait quelque 10 000 morts selon le dernier bilan des Nations Unies et plus de 1,8 million d’enfants font face à un risque sévère de famine. Aujourd’hui, l’impact de la guerre touche particulièrement les enfants et les femmes, qui meurent de faim et de maladie alors que des camions remplis de vivres sont bloqués dans le port d’Hodeïda depuis plusieurs jours. Selon l’UNICEF, 400 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère.

Pour le directeur de la région arabe au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), Luay Shabaneh, «le manque de nourriture, les déplacements, la malnutrition, les épidémies et l’érosion des soins de santé ont lourdement affecté la santé et le bien-être de 1,1 million de femmes enceintes provoquant de nombreux cas de bébés prématurés ou ayant un faible poids». Un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) à Genève, Hervé Verhoosel, a rappelé mercredi passé que le Yémen est à présent la plus grande crise alimentaire dans le monde. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a lancé un appel à l’arrêt des combats au Yémen, parlant d’un “pays au bord du gouffre”.

Depuis trois ans et demi de conflit, la situation au Yémen est désastreuse. Les pillages et les assassinats sont des histoires quotidiennes dans le pays. Exactions et crimes de guerre, de la part de tous les belligérants, sont désormais devenus conformes à des normes de brutalité établie. La pauvreté croissante est visible partout et, au cours de ces dernières trois années, le conflit n’a montré aucun signe d’apaisement. Sur cette guerre à huis clos, la communauté diplomatique a révélé son échec autant qu’une grande partie du monde occidental qui méconnait cette disgrâce.

Antonio Torrenzano

À lire également : “Yémen : voyage aux racines de la guerre”, Carnet Hic et Nunc, août 2018, http://e-south.blog.lemonde.fr/2018/08/14/yemen-voyage-aux-racines-de-la-guerre/

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La guerre civile a eu son début en 2014 parmi les communautés chiites Houthis et les partisans d’Abd Rabbo Mansour Hadi, le président du pays, qui vit en exil en Arabie Saoudite. La guerre civile est une des conséquences du «Conflit du Saada» débuté au nord-ouest du pays en 2004 en raison du sentiment de marginalisation des tribus du Nord qui se sentaient délaissées par le pouvoir central après la réunification du pays en 1990.

Depuis mars 2015, le conflit au Yémen s’est internationalisé. Le 25 mars 2015, une coalition internationale, menée par l’Arabie saoudite, lançait des frappes aériennes contre le groupe armé des Houthis déclenchant un conflit armé de grande ampleur. Jusqu’à présent, l’Arabie saoudite a décidé de ne pas s’engager sur le terrain par ses propres troupes militaires. Les analystes occidentaux affirment que depuis 2015, l’Arabie saoudite mène une politique étrangère plus stratégique que dans son passé. Ses récentes initiatives visant à modifier le statu quo de plusieurs pays de la région sont sans doute les plus audacieuses qu’ait connues l’Arabie saoudite depuis la Seconde Guerre mondiale. Au Yémen, la Dynastie royale saoudite a été toujours hostile à la conduite charismatique exercée par certains imams zaydites jusqu’en 1962 et par les houthistes entre 2003 et 2015. Certains analystes occidentaux affirment encore que le projet politique contemporain de l’Arabie saoudite puisse être celui de reconfigurer le paysage politique du Yémen, défaire la révolution de 2011, annuler les gains territoriaux des houthistes et enfin réinstaurer une autorité amie.

Depuis trois ans et demi de conflit, la situation au Yémen est désastreuse. Selon les Nations Unies, le conflit a fait plus de 10 000 morts, en majorité des civils, et plus de 52 000 blessés. Même les conditions de vie au Yémen sont absolument catastrophiques. Selon l’ONU, il s’agit de la «pire crise humanitaire du monde». La violence, les maladies menacent des millions d’individus et d’enfants; la pauvreté prive d’avenir le pays. La détérioration dangereuse du conflit a vu une croissance du manque général de nourriture, la résurgence de l’épidémie de choléra qui en 2017 a déjà touché un million de personnes. Malgré l’acuité de cette crise humanitaire et la mobilisation des acteurs internationaux en vue d’un règlement pacifique du conflit, le Yémen reste impuissant à sauver sa population et son avenir.

Sur un pays de 27 millions d’habitants, 22,2 millions ont besoin d’une aide alimentaire, dont 8,4 millions sont dans une situation de famine imminente. Depuis 2017, il s’est ajouté une épidémie de choléra – conséquence directe de la dégradation des conditions de vie – qui a infecté plus de 1,1 million d’individus selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Le directeur régional de l’UNICEF au Moyen-Orient et pour l’Afrique du Nord, Geert Cappelaere, a dressé un tableau très sombre de la situation du pays. «Cette guerre civile est considérée à juste titre comme l’une des crises humanitaires les pires que le monde ait connues», a déclaré-t-il en face aux médias. « Il n’est pas exagéré de dire qu’aujourd’hui, presque chaque enfant yéménite a besoin d’aide. Les trois années de guerre et les décennies de sous-développement ont eu des effets tragiques». De sa part, La Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore, s’est dite « horrifiée» de la violence du conflit en signalant que des frappes meurtrières contre les enfants sont « absolument inacceptables» . « Je suis horrifié par le raid aérien contre des enfants innocents dont certains portaient des sacs à dos de l’UNICEF, dans un bus scolaire au Yémen», a  ajouté Henrietta Fore sur son compte Twitter.

Des atteintes aux droits humains et des crimes de guerre sont perpétrés dans tout le pays par toutes les parties au conflit, causant des souffrances insupportables et des violences sans précédent dans cette nation la plus pauvre de la région. Exactions et crimes de guerre, de la part de tous les belligérants, sont désormais devenus conformes à des normes de brutalité établie. La pauvreté croissante est visible partout. À présent, des millions de Yéménites sont confrontés « à une insécurité alimentaire aiguë et à une résurgence possible du choléra ou de la diarrhée aqueuse », a dit le diplomate onusien Mark Lowcock dans une déclaration publiée par le bureau de presse de l’ONU. Un enfant sur quatre n’est pas scolarisé en raison du conflit, « ce qui les prive d’occasions favorables et les expose plus que jamais aux risques de recrutement par des groupes armés et à d’autres violations de leurs droits », a souligné le diplomate onusien.

Les pillages et les assassinats sont des histoires quotidiennes et au cours des trois années qui ont suivi, le conflit au Yémen n’a pas montré des signes d’apaisement. Sur cette guerre à huis clos, une grande partie du monde ignore ce conflit.

Antonio Torrenzano

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Selon une enquête des Nations Unies, plus de 7 000 enfants sont morts depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011. Et il ne s’agit que des cas qui ont pu être vérifiés. D’autres données – pas encore vérifiées – affirment au contraire que les victimes seraient plus 20.000 parmi les enfants, a souligné Virginia Gamba, la Représentante du secrétaire général de l’ONU pour les enfants dans les conflits armés. En Syrie, un dispositif de surveillance relative aux enfants en situation de conflit a été créé en 2013.

Devant le Conseil de sécurité, Virginia Gamba a indiqué que les attaques contre les écoles et les centres médicaux ont été l’une des caractéristiques persistantes du conflit en Syrie. Depuis le début de l’année, plus de 60 écoles ont été assaillies et plus de 100 assauts ont été menés contre des hôpitaux et des centres médicaux. Une école sur trois serait hors d’usage. D’autres établissements scolaires durement endommagés, détruits ou utilisés comme abri pour des engins militaires. Les Nations Unies estiment que 2,1 millions d’enfants ne sont pas scolarisés en Syrie.

« Je suis profondément troublée par les histoires des enfants nés et élevés pendant le conflit, des enfants qui n’ont jamais vu la paix en Syrie », a déclaré Virginia Gamba. « Nous pouvons imaginer que ces enfants se trouvent dans une situation de détresse psychosociale sévère. Ils ne savent pas la signification de la parole Paix […]. La communauté internationale doit donner la priorité au financement et à la fourniture d’une éducation de qualité pour tous les enfants à tous les niveaux, de premières étapes du développement de l’enfant à la formation professionnelle pour les jeunes », a dit encore la représentante onusienne.

Pour Virginia Gamba, les enfants syriens doivent être traités comme des victimes des violations du droit international. Il est important, a indiqué la représentante des Nations Unies, que le Conseil de sécurité assure que les enfants ne soient plus l’objet de violations de leurs droits. Les parties au conflit doivent prendre des mesures immédiates, concrètes et effectives pour prévenir les pertes subies par les enfants pendant la conduite des hostilités.

Antonio Torrenzano

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La situation humanitaire en Syrie est toujours très critique. Les féroces combats dans la Ghouta orientale, dans la région rurale de Damas et à Afrine, au nord-ouest du pays, ont causé de nouveaux déplacements massifs. Dans ces derniers jours, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a réitéré ses appels à la protection et la sécurité des nouveaux déplacés et des centaines de milliers de civils qui sont toujours pris au piège au milieu des combats.

Dans la Ghouta orientale, plus de 45.000 Syriens ont fui leurs foyers ces derniers jours. Parallèlement, une autre situation d’urgence est en évolution dans le nord-ouest de la Syrie. Dans la région d’Afrine, environ 104.000 personnes sont déracinées de leurs foyers suite à la dernière recrudescence des combats. La majorité de ces personnes, 75.000 individus sont déplacées à Tal Rifaat, tandis que 29.000 autres ont trouvé refuge à Nubol, Zahraa et dans les villages environnants de la région rurale d’Alep au nord. Par ailleurs, quelque 10 000 personnes seraient bloquées à Az-Ziyara, tentant en vain de traverser des zones contrôlées par le gouvernement syrien. Selon le personnel de l’agence onusienne, les besoins dans ces territoires sont immenses et augmentent d’heure en heure.

Les enfants sont les plus touchés par les combats. Chaque fille, chaque garçon syrien sont aujourd’hui traumatisés à cause de la violence extrême dont il a souffert dans le conflit syrien, a déclaré le Représentant régional de l’UNICEF pour le Moyen Orient, Geert Cappelaere. Selon l’UNICEF, la Ghouta orientale est « l’enfer pour les enfants » qui vivent sous les bombes tous les jours et doivent se réfugier dans des caves, sans nourriture essentielle et sans soins médicaux, car les médicaments n’arrivent pas à être livrés. La malnutrition aiguë dans la Ghouta orientale s’est multipliée par dix au cours des six derniers mois, avec 40% des enfants qui pâtissent désormais de malnutrition sévère aiguë.

L’UNICEF signale que 50% enfants de plus ont été tués lors du conflit syrien en 2017 par rapport à 2016, et qu’au moins 1.500 enfants ont été tués ou gravement blessés depuis le début de cette année. « Des dizaines de milliers d’enfants sont devenus handicapés à cause de la guerre, des enfants paralysés, qui ont perdu des jambes, des bras » a déploré l’agence onusienne. Il n’y a aucune amélioration de la situation humanitaire en Syrie depuis l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité samedi réclamant un cessez-le-feu immédiat, a déclaré à New York le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock.

Le Secrétaire général aux affaires humanitaires a déclaré en outre qu’il y a eu en 2017 une réduction de 40% de l’accès à travers des lignes de front vers des zones assiégées et difficiles d’accès par rapport à 2016.  « En moyenne, en 2017, nous avons apporté une aide à 165.000 personnes par mois, ce qui est un niveau totalement insuffisant », a-t-il dit. « Nous apportions une aide à 50 fois plus de personnes dans des zones difficiles d’accès et assiégées l’année passée par rapport à cette année-là […] Si la situation ne change pas, nous verrons davantage de personnes mourir de faim et de maladie que dans des bombardements […] Il n’y a pas de paroles pour exprimer notre frustration au sujet de l’échec collectif de la communauté internationale pour mettre fin à ce conflit. Mais cette frustration n’est rien comparée à la souffrance et à la destruction qui accablent sans relâche le peuple syrien».

Antonio Torrenzano

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En Syrie, dans la région de la Ghouta orientale, zone tenue par les rebelles est assiégée par le régime de Damas, plus de 1.200 enfants ont souffert depuis juillet 2017 de malnutrition, a communiqué le porte-parole de l’Unicef.

Dans cette région rurale située à l’est de Damas, où vivent près de 400.000 personnes selon les Nations Unies, l’aide humanitaire ne parvient qu’au compte-goutte en raison du siège imposé depuis 2013 par le régime de Bachar al-Assad.

Ces trois derniers mois, 232 enfants ont souffert de malnutrition aiguë sévère et 882 de malnutrition aiguë modérée. L’agence des Nations Unies pour l’enfance a précisé en outre que 1.589 d’autres enfants se trouvent par ailleurs dans une situation à risque.

«Avec la fermeture de la Ghouta, et la hausse des prix des aliments, la question de la malnutrition est en train de se dégrader», a souligné Monica Awad, fonctionnaire internationale de l’UNICEF dans un communiqué à la presse.

La Ghouta orientale est une des quatre zones de désescalade, instaurée en mai 2017 par les parrains internationaux des belligérants en Syrie, dans le but d’obtenir une trêve dans les combats et mettre fin à la guerre meurtrière qui ravage le pays.

Antonio Torrenzano

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Les graves violations contre les enfants en Syrie ont atteint un niveau record en 2016, assure l’Unicef, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, dans un rapport publié lundi 13 mars. Dans un communiqué, l’agence onusienne a souligné que les cas vérifiés de meurtres, de mutilations et de recrutements d’enfants ont augmenté de manière significative l’année dernière dans un contexte d’escalade drastique de la violence dans tout le pays.

Selon ce nouveau bilan sur l’impact du conflit sur les enfants rédigé par l’agence onusienne, au moins 652 mineurs ont été tués l’année dernière – soit une augmentation de 20 % par rapport à 2015 – faisant de 2016 la pire année pour les enfants de Syrie depuis que la vérification formelle des incidents contre les enfants a débuté en 2014. Parmi ces victimes, 255 enfants ont été tués dans ou à proximité d’une école. Le Fonds a également recensé pas moins de 338 attaques contre des hôpitaux et du personnel médical.

Le mémorandum affirme en outre qu’en 2016 plus de 850 enfants ont été recrutés pour participer au conflit, soit plus du double du nombre enregistré en 2015. Les enfants sont utilisés et recrutés pour se battre directement sur les lignes de front et assument des rôles de plus en plus liés aux combats, y compris, dans des cas extrêmes, ceux de bourreaux, kamikazes ou gardiens de prison.

Les enfants les plus vulnérables en Syrie sont les 2,8 millions qui vivent dans les zones difficiles d’accès, notamment les 280.000 enfants vivant dans des zones assiégées, pratiquement coupées de toute aide humanitaire. Après six ans de guerre, près de 6 millions d’enfants dépendent maintenant de l’aide humanitaire, un chiffre multiplié par douze depuis 2012. Des millions d’enfants sont déplacés, certains jusqu’à sept fois. Plus de 2,3 millions d’enfants sont maintenant réfugiés en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Égypte et en Irak.

« Le degré de souffrance est sans précédent. Des millions d’enfants en Syrie sont attaqués chaque jour. Leur vie est complètement bouleversée », a déclaré depuis Homs, en Syrie, le Directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Geert Cappelaere. «Chaque enfant est marqué à vie, avec des conséquences terribles sur sa santé, son bien-être et son avenir ».

Antonio Torrenzano

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syrie_alep_imageSelon l’agence onusienne UNICEF, plus de 500.000 enfants vivraient dans presque 16 territoires assiégés en Syrie. Des zones géographiques coupées de l’aide humanitaire et d’autres services de base à cause du conflit. Dans la seule ville d’Alep, l’UNICEF estime que 100.000 enfants vivraient en état de siège.

«Pour des millions d’êtres humains en Syrie, la vie est devenue un cauchemar sans fin. En particulier, pour des centaines de milliers d’enfants vivants en état de siège. Les enfants sont tués et blessés, ont peur d’aller à l’école ou même de jouer, survivant avec peu de nourriture et peu de médicaments», a déclaré le Directeur exécutif de l’UNICEF, Anthony Lake. Les conditions, avec le début de l’hiver et la baisse des températures, pourraient devenir encore plus pénibles.

En ce qui concerne en outre la situation de l’économie agricole après cinq ans de guerre, le dernier rapport de la FAO et du PAM sur la production affirme que l’agriculture a atteint son plus bas niveau jamais enregistré. La superficie plantée en céréales au cours de la campagne agricole 2015-2016 est la plus petite jamais réalisée. Les agriculteurs ont semé quelque 900.000 hectares de blé au cours de l’année écoulée, contre 1,5 million d’hectares avant la crise. La production, quant à elle, affiche une baisse encore plus marquée, passant d’une moyenne de 3,4 millions de tonnes de blé récoltées avant la guerre à 1,5 million de tonnes cette année, soit une baisse de 55%.

«Aujourd’hui, nous constatons que près de 80% des ménages syriens sont aux prises avec une pénurie de nourriture ou d’argent permettant d’acheter de la nourriture. Et la situation ne fera que s’aggraver si nous ne soutenons pas les agriculteurs pour qu’ils puissent conserver leurs terres et leurs moyens d’existence», a déclaré le représentant du Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, Abdessalam Ould Ahmed. « L’agriculture était la principale source de revenus des ménages ruraux avant la crise et elle continue à produire dans une certaine mesure, mais elle est étirée au maximum et les agriculteurs ont largement épuisé leur capacité de faire face à la situation », a-t-il ajouté.

La poursuite des combats et l’insécurité généralisée continuent de limiter l’accès aux pâturages et aux sources d’eau alors que le fourrage et autres aliments pour les animaux sont devenus inaccessibles à de nombreux éleveurs. Les services vétérinaires du pays sont à court de vaccins et de médicaments, ce qui rend encore plus difficile pour les éleveurs le maintien de la bonne santé et de la productivité de leurs animaux.

La situation de millions d’individus continue donc de se détériorer. Plus de sept millions de personnes sont jugées dans une situation d’insécurité alimentaire avec l’aggravation que tous ceux-ci ont désormais épuisé toutes leurs économies et n’ont plus rien.

Antonio Torrenzano

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fallouja_en_irak_enfants_prisaupiege_imageUn enfant sur cinq en Iraq risque chaque jour d’être tué, blessé, de devenir victime de violences sexuelles, enlevé ou recruté par des groupes armés. C’est la cruelle analyse d’un mémorandum du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) publié à New York cette semaine.

Le rapport, intitulé “Un prix lourd à payer pour les enfants”, révèle que le nombre d’enfants risquant de subir ces violations a augmenté de 1,3 million en 18 mois. La relation indique également que 4,7 millions d’enfants ont besoin d’aide humanitaire. La situation est devenue encore plus critique après le début des opérations militaires à Falloujah et autour de Mossoul qui a détérioré les conditions de vie des familles irakiennes dans la région. Le rapport de l’UNICEF spécifie l’ampleur et la complexité de la crise humanitaire dans ce pays, où 1.496 enfants ont été enlevés au cours des deux dernières années et demie, soit 50 enlèvements d’enfants chaque mois.

«Les enfants en Iraq sont en première ligne et ils sont pris pour cible de manière répétée et systématique», a déploré le représentant de l’UNICEF dans le pays, Peter Hawkins dans une réunion avec la presse en annonçant la sortie du mémorandum. «Nous lançons un appel à toutes les parties à la retenue, au respect des enfants et à leur protection». Le rapport montre en outre que 10% des enfants iraquiens, soit plus de 1,5 million d’entre eux, ont été contraints de fuir leurs maisons en raison des violences et de la guerre depuis le début de 2014. En Irak, une école sur cinq a fermé en raison du conflit et près de 3,5 millions d’enfants en âge d’aller à l’école sont déscolarisés.

Antonio Torrenzano

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syrie_enfant_guerre_imageSelon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme plus de 55.219 personnes sont péris en Syrie à cause de la guerre dans l’année 2015. Plus de 55.000 victimes, dont 13.249 civils parmi lesquels figurent 2574 enfants.

La majorité des décès sont des combattants, dont 7.798 rebelles et plus de 16000 djihadistes du groupe de DAECH, du Front Al-Nosra ou de milices associées, engagés contre le président Bachar al-Assad. En ce qui concerne en revanche l’armée du régime de Damas, les personnes tuées ont été 17.686 individus, dont plus de 8.800 militaires, quasi de 7.000 membres de milices pro-Assad et 378 hommes du mouvement chiite libanais Hezbollah, embauchés aux côtés de Damas.

Mais dans le Pays touché par les combats, à souffrir ce sont également les nouveaux nés. Selon un nouveau mémorandum de l’UNICEF, les nouveaux nés qui ont pris leur premier souffle de vie en plein conflit ils ont une probabilité plus grande de mourir avant l’âge de 5 ans ou de vivre dans des conditions de stress extrême. Ces conditions de stress, dit de même «toxique », peuvent entraver le développement psychologique et cognitif à long terme de ces petits. Enfin, à peu près quatre millions et 400.000 personnes sont le nombre de réfugiés syriens exilés dans les pays voisins depuis plus de quatre ans de guerre.

Depuis le début du conflit, qui a débuté en 2011 par la répression de manifestations pacifiques et qui a évolué dans une guerre complexe en opposant un nombre élevé d’acteurs et en intéressant également des puissances étrangères, l’Observatoire a documenté la disparition de 260.758 personnes, dont plus de 76.000 civils.

Antonio Torrenzano

 

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enfants_syriens_imageDans le dernier rapport de l’agence onusienne UNICEF et de l’ONG Save the Children, le conflit et la crise humanitaire en Syrie sont en train de pousser un nombre élevé d’enfants à travailler dans des conditions très graves pour leur santé et leur vie. Selon ce mémorandum, les enfants en Syrie contribuent désormais au revenu de leur foyer dans plus de trois quarts des familles interrogées. La même chose, il arrive en ce qui concerne les familles syriennes en Jordanie et au Liban. Aussi là-bas, les enfants participent au revenu familial de la même façon.

«La crise en Syrie a considérablement réduit les moyens de subsistance des familles et elle a appauvri des millions de ménages dans la région. La conséquence ? Une augmentation du travail des enfants, qui a désormais atteint un niveau critique », a expliqué le directeur régional de Save the Children au Moyen-Orient, Roger Hearn, dans un communiqué de presse publié par l’organisation de la FAO à l’occasion de la sortie du mémorandum.

Selon le rapport, trois enfants sur quatre interrogés dans le camp de réfugiés de Za’atari en Jordanie ont signalé des problèmes de santé au travail et 22% des enfants employées dans le secteur agricole à Mafraq ou dans la vallée du Jourdain ont été blessés dans le cadre de leur activité. En outre, les enfants qui travaillent sont bien plus susceptibles d’abandonner l’école que les autres, ce qui ajoute aux craintes actuelles d’aboutir à une «génération perdue» d’enfants syriens.

«À mesure que les familles sont de plus en plus désespérées, les enfants travaillent principalement pour leur survie». Que ce soit en Syrie ou dans les pays voisins, ils sont en train de devenir des acteurs économiques importants. Le rapport constate également qu’un nombre croissant d’enfants sont employés dans des conditions de travail dangereuses, susceptibles d’endommager gravement leur santé et leur bien-être. «Les enfants de Syrie paient le prix élevé de notre échec en tant que communauté internationale à mettre fin au conflit », conclut le nouveau rapport.

Antonio Torrenzano