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Le secrétaire général de l’ONU enverra aux négociations de Sotchi son représentant pour la Syrie, Staffan de Mistura. Antonio Guterres a pris la décision après avoir consulté le même diplomate onusien et après avoir tenu compte du communiqué de la Russie selon lequel le résultat des pourparlers de Sotchi devrait être transmis à Genève comme contribution au processus de paix entre le régime de Damas et l’opposition syrienne.

Le secrétaire général des Nations Unies est certain que le congrès de Sotchi constituera une contribution importante au processus de négociations entre Syriens réenclenché sous les auspices de l’ONU à Genève”, a précisé le communiqué. De son côté, Staffan de Mistura a juste conclu le cycle de pourparlers à Vienne (le neuvième depuis l’engagement du processus onusien dit de Genève en 2015) où il a appelé à un courage politique tous les acteurs du conflit pour déboucher sur un règlement pacifique de la guerre. À Vienne, comme au cours des précédentes discussions, aucune rencontre directe de l’opposition et des représentants du régime n’a eu lieu et Damas a refusé toute concession.

Le Congrès du dialogue national syrien, qui se déroulera lundi et mardi à Sotchi, station balnéaire de la mer Noire, devrait avoir pour objectifs ceux de tracer une praticable feuille de route afin de trouver une solution politique au conflit. Moscou a toujours affirmé que le seul but du Congrès de Sotchi est d’alimenter efficacement le processus de Genève avec des résultats concrets. Cette initiative, soutenue par la Turquie et l’Iran, parrains de l’opposition et du régime, s’inscrirait également dans la continuité du processus d’Astana qui a abouti à présent à la création de zones de désescalade.

Le Comité des négociations syriennes (l’opposition au régime de Damas) a communiqué qu’elle ne participera pas à la prochaine réunion de Sotchi. L’opposition boycottera le Congrès sur la mer Noire parce que “le régime ne montre pas de volonté d’engager une négociation politique sérieuse”, a expliqué Nasr Hariri, le négociateur en chef du CNS. L’opposition aurait lié sa participation au sommet de Sotchi seulement après l’obtention d’avancées diplomatiques réelles pendant le cycle des pourparlers de Vienne.

Ces discussions diplomatiques interviennent alors que sur le théâtre militaire régional, il y a de nouvelles tensions dans la ville d’Afrin entre la Turquie et la communauté kurde, mais aussi dans la province d’Idlib ainsi que dans la Ghouta orientale près de Damas. La situation pourrait devenir encore plus glissante à l’échelle mondiale par le retour des États-Unis, grands absents du processus politique depuis l’élection de Donald Trump. Washington a annoncé de rester en Syrie, où il compte à présent 2.000 soldats, jusqu’à ce que l’État islamique soit totalement vaincu. Mais, à l’heure actuelle, cette décision serait également liée pour tenir tête à l’influence iranienne dans la région.

Selon le dernier bulletin du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires daté du 23 janvier 2018, près de 248 000 Syriens ont été déplacés par les violences autour et dans la région rurale d’Idlib, entre le 15 décembre et le 22 janvier dernier.

De son côté, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a souligné, dans son bulletin humanitaire daté du 24 janvier 2018 que près 5 000 personnes des zones frontalières de Bulbul, Shankal, Admanli, Balal Koy, Ali Bakki, aux parties centrales du district d’Afrin auraient fui vers les villages voisins. Un autre groupe de 1.000 personnes se serait réfugié vers les quartiers de la ville d’Alep, à la suite des combats et d’opérations militaires dans le district d’Afrin dans le nord-ouest de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie. Quelque 324.000 hommes, femmes et enfants, dont 126.000 déplacés, vivraient dans ce district.

Antonio Torrenzano

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Un mois après la huitième réunion infructueuse de paix à Genève, les deux délégations diplomatiques du régime de Damas et de l’opposition politique syrienne se sont retrouvées près du siège des Nations Unies à Vienne pour de nouvelles rencontres de paix. Ces nouvelles réunions s’ouvrent à quelques jours du Congrès intersyrien de Sotchi organisé par Moscou et Téhéran, alliés du régime de Damas, et d’Ankara, soutien des rebelles.

Le représentant de l’ONU Staffan de Mistura a rencontré aujourd’hui le porte-parole du régime de Damas Bashar Jaafari et ensuite le négociateur en chef du Comité des négociations syriennes Nasr Hariri. Pour tenter d’arracher des progrès, Staffan de Mistura a inscrit dans le carnet des rencontres le dossier constitutionnel, moins sensible que la question des élections qui déterminerait la destinée du président syrien Bachar al-Assad. Une démarche similaire devrait être affichée par la Russie à Sotchi, qui aimerait mettre l’accent sur l’étude d’une nouvelle Constitution syrienne, reléguant au second plan la question électorale.

Sur le terrain, l’offensive turque lancée il y a une semaine contre la milice kurde dans le nord-ouest de la Syrie compliquerait encore plus la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et les pourparlers de paix. Quelles conséquences pourront-t-elles produire l’offensive militaire turque sur la région d’Afrine ? Située dans la province d’Alep (nord), Afrine est une enclave kurde, bordée par la Turquie à l’ouest et au nord, et par des territoires tenus par des rebelles syriens, souvent soutenus par les Turcs, au sud et à l’est. Pour Ankara, l’objectif serait de chasser de sa frontière la puissante milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée par la Turquie comme un groupe terroriste, mais soutenu par Washington dont elle est une partenaire clé dans la lutte contre les jihadistes du groupe de l’État islamique en Syrie.

Après la montée en puissance de DAECH en 2014, les Kurdes sont devenus des acteurs importants de la lutte contre les jihadistes en Syrie. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition kurdo-arabe appuyée par Washington dont les YPG sont l’épine dorsale, ont chassé l’État islamique du nord et nord-est syrien. En octobre, elles ont pris aux jihadistes leur capitale Raqqa. Les FDS qualifient l’offensive turque un soutien clair à l’EI, accusant Ankara de détourner l’attention des Kurdes vers Afrine, les obligeant ainsi à négliger les jihadistes. L’opération militaire d’Ankara sur Afrine permettrait à la Turquie de consolider sa sphère d’influence dans le nord-ouest de la Syrie, et pour les groupes rebelles qui lui sont alliés de gagner de nouveaux territoires.

La même opération militaire turque pourrait toutefois pousser les milices de l’YPG dans les bras du régime de Damas et de Moscou. Dans les jours passés, des responsables kurdes auraient communiqué à la presse internationale que Moscou leur avait offert une protection contre la Turquie s’ils laissaient leurs territoires au régime syrien. Selon de nombreux analystes, Assad et la Russie pourraient rédiger un accord avec les milices kurdes en envoyant des troupes dans le théâtre d’opération d’Afrine au soutien de l’YPG. En échange, les Kurdes s’engageraient à faire des concessions à Damas sur leurs aspirations d’autonomie voire d’indépendance dans le nord de la Syrie.

Quels contrecoups pourront-ils produire l’offensive militaire turque sur le processus de paix ? Le processus diplomatique de l’ONU deviendrait encore plus compliqué en ce qui concerne la recherche d’une solution politico-diplomatique de paix. Les mêmes difficultés pourraient être ressenties au sommet de Sotchi, parrainé par la Russie et l’Iran, qui se déroulera la semaine prochaine. Cette impasse serait très utile à l’État islamique dans la région. DAECH, malgré la perte de ses principaux bastions, garderait encore une force non négligeable dans un triangle à la frontière syro-irakienne, avec des milliers de combattants.

Antonio Torrenzano

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Staffan de Mistura a invité le gouvernement de Damas et l’opposition Syrienne à participer à une nouvelle réunion sous l’égide des Nations Unies à Vienne, en Autriche, les jours 25 et 26 janvier 2018. La réunion, qui se déroulera dans le siège de l’organisation, s’inscrira dans le cadre du processus politique de Genève, a précisé M. de Mistura dans une déclaration à la presse.

L’Envoyé spécial a dit espérer que les deux délégations participeront à cette rencontre pour des échanges de vues avec lui et son équipe. Staffan de Mistura a souligné que « toute initiative politique des acteurs internationaux devrait être évaluée par sa capacité à contribuer et à soutenir le processus politique de Genève facilité par les Nations Unies et la complète mise en œuvre de la résolution 2254 (2015)».

En ce qui concerne la situation sur le terrain, une recrudescence de la violence dans la Ghouta orientale et dans le gouvernorat d’Idlib a accru l’insécurité des civils alors que les conditions de ces régions étaient déjà désespérées, a indiqué mardi passé le Programme alimentaire mondial. «Depuis la fin de l’année dernière, des frappes aériennes ont détruit des bâtiments civils, tuant des centaines de personnes dans les deux territoires et dans le cas d’Idlib, déplaçant environ 100 000 personnes», a déclaré la porte-parole du PAM, Bettina Luescher, lors d’une conférence de presse à Genève.

Les Nations Unies ont dénoncé encore une fois l’impact dévastateur de violences de la guerre sur les civils, en particulier dans les régions d’Idlib, de la Ghouta orientale. « Les civils dans les zones touchées ont un besoin urgent de protection et d’aide humanitaire, mais les combats limitent le déplacement des personnes et des fournitures. Au cours des dernières semaines, l’intensification des bombardements, des tirs de mortier et des combats a forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir », a souligné l’équipe de l’ONU pour l’affaire syrienne.

«Au total, 417.000 personnes vivent actuellement en état de siège en Syrie, la plus grande partie dans la Ghouta orientale, où vivent près de 400 000 personnes», a enfin déclaré Bettina Luescher.

Antonio Torrenzano

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Après six ans et demi de guerre, la Syrie est en train de payer «un lourd tribut» économique et social a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, la semaine passée à Damas. «J’ai vu cette semaine le bilan colossal des hostilités», a déclaré Mark Lowcock, dans une déclaration aux médias au troisième jour de sa visite en Syrie.

La guerre civile et révolutionnaire qui déchire la Syrie depuis 2011 s’est cristallisée dans un espace de destructions massives et de fronts multiples à l’évolution aléatoire. Le pays urbain (75 % de la population en 2011) n’est plus qu’un champ de ruines, les 7 millions de réfugiés répertoriés s’entassent dans des camps à l’intérieur (1,2 million dans la banlieue de Damas) et à l’extérieur du pays (Liban, Turquie, Jordanie). Les capacités industrielles sont presque entièrement détruites. Se projeter dans un avenir, même à court terme est difficile. Les rounds de négociations ont, jusqu’à ce jour, tourné court. Les différentes parties prenantes restent figées sur leurs positions.

Un bilan économique désolant.

Le produit intérieur brut (PIB) de la Syrie est inférieur à la moitié de ce qu’il était avant la guerre, et le remplacement des infrastructures et des logements détruits coûtera des centaines de milliards de dollars. En moins de six années, l’économie syrienne s’est transformée en une économie de guerre et de pénurie. Une agriculture de subsistance existe seulement dans les régions les moins touchées par la guerre. L’agriculture syrienne, traditionnellement exportatrice, s’est transformée en agriculture de subsistance. « L’industrie du phosphate, branche dans laquelle la Syrie détenait le 10e rang mondial, s’est effondrée. Évaluée à plus de 2 millions de tonnes annuelles en 2011, au 1er semestre 2014, selon la Compagnie générale des phosphates et des mines, la production totale s’était élevée à 493 822 tonnes. Les ventes n’avaient rapporté que 30 millions de dollars, dont 28 millions à l’exportation et le reste pour la fabrication locale de fertilisants».1

La Syrie urbaine et commerçante est détruite en dehors de Damas. Le secteur industriel lourd, essentiellement situé dans les localités urbaines de combat n’existe plus. Les usines textiles se résument à présent à quelques manufactures dans les régions contrôlées par le régime. La ressource touristique qui représentait 2,3 milliards de dollars en 2010 (c’est-à-dire avant le conflit) a disparu. Seules les zones portuaires fonctionnent, car elles alimentent le pays de Bachar Al-Assad en produits d’importation venus de Russie ou d’Iran. L’effort militaire russe a donné un élan significatif à l’espace portuaire, mais il est principalement opéré par les Russes eux-mêmes.2

Une situation sociale désastreuse.

Un Au plan social, en ce qui concerne la santé, sur les 780 établissements recensés dans les six principales villes, environ un tiers a été endommagé. Plus grave encore, l’essentiel des personnels médicaux et hospitaliers, souvent ciblé directement par les actions militaires entre l’armée de Damas et l’opposition syrienne dans les zones de guerre, a fui le pays.3 En matière d’éducation, 1 417 établissements allant de la crèche à l’université ont été endommagés dans les combats, soit 14,8 % d’entre eux. Alep et Deraa ont été les villes les plus touchées. Deux millions d’enfants sont sortis du système scolaire et 50 000 enseignants sont sans emplois.4

Enfin, comme dans toute économie de guerre, les commerces illicites, le marché clandestin et la corruption représentent les différentes formes d’une activité parallèle qui enrichit une minorité de la population alors que l’autre vit dans la pénurie. C’est pourquoi la domination des zones transfrontalières (par exemple les frontières avec le Liban et celle avec la Turquie) est un enjeu majeur pour tous les acteurs sur le terrain de guerre qui se disputent sa surveillance.

Antonio Torrenzano

1 Jean-Claude Cousseran, Jean-françois Daguzan, Agnès Levallois, Manon-Nour Tannous, La ”Syrie utile” : éléments pour des solutions de sortie de crise, Paris, Observatoire du monde arabo-musulman et du Sahel, Fondation pour la recherche stratégique, juillet, 2016, pp.15-16. URL:https://www.frstrategie.org/web/documents/programmes/observatoire-du-monde-arabo-musulman-et-du-sahel/publications/4.pdf

2 Jean-Claude Cousseran, Jean-françois Daguzan, Agnès Levallois, Manon-Nour Tannous, Ibidem, pp. 17-19.

3 Shanta Devarajan, Lili Mottaghi, Quy-Toan Do, Lin Abde, Mohamed Jelil, Syria : Reconstruction for Peace, in Middle East and North Africa Economic Monitor, avril 2016, Washington DC, World Bank press, 2016, pp. 22-24.

4 Source statistique UNICEF Nations Unies, au mois de novembre 2017.

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Le 8e round de négociations de Genève sur la Syrie va faire une pause jusqu’à mardi, mais la délégation officielle syrienne a laissé planer le doute sur son retour la semaine prochaine près du Palais des Nations. “Nous repartons demain (…) et c’est à Damas de décider” si la délégation doit revenir mardi comme l’a proposé le médiateur des Nations Unies pour la Syrie, a déclaré vendredi aux journalistes Bachar Al-Jaafari, le négociateur en chef du gouvernement syrien.

La 8e séance des négociations sur la Syrie avait démarré mercredi et non mardi près du Palais des Nations parce que la délégation gouvernementale avait exprimé son mécontentement en étant absente au premier jour des pourparlers. La non-présence de la délégation diplomatique de Damas était due à cause des déclarations provocantes de l’opposition syrienne. La même avait de nouveau réclamé publiquement le départ du président Bachar el-Assad. “Le langage était provocateur, irresponsable politiquement parlant“, a dit Bachar Al-Jaafari, ajoutant que “tant que l’autre partie tiendra ce langage (…) il n’y aura aucun progrès“.

De sa part, dans l’après-midi au Palais des Nations, le porte-parole de la délégation de l’opposition syrienne a déclaré qu’elle serait bien présente, mardi, à la reprise des négociations. Ces pourparlers devraient s’accomplir le 15 décembre 2017 avec au menu la mise en place d’une transition basée sur l’adoption d’une nouvelle Constitution et l’organisation d’élections politiques sous la surveillance des Nations Unies. Le bureau de Staffan de Mistura a rendu publique vendredi soir une nouvelle version du document en 12 points que le diplomate onusien avait distribué aux délégations l’an dernier en tant que base de discussion.

Le Kremlin a annoncé, jeudi 30 novembre 2017, le dégagement d’une partie de troupes du théâtre syrien. Nikolaï Patrouchev, chef du Conseil national de sécurité russe, a spécifié que l’armée russe, entrée le 30 septembre 2015 dans le conflit pour soutenir le gouvernement syrien contre DAECH, a déjà commencé les préparatifs. La Russie a en outre annoncé que les préparatifs du Congrès pour le dialogue national en Syrie se poursuivent, mais que la rencontre est reportée au mois de février. Guennadi Gatilov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a confirmé que les préparatifs de la rencontre continuaient, mais qu’il était encore trop tôt pour préciser les délais de son organisation. Mikhaïl Bogdanov, également vice-ministre russe des Affaires étrangères, avait annoncé dès vendredi que lea jours du Congrès n’étaient pas encore fixés. Le Congrès de Sotchi devait avoir lieu le 2 décembre, mais il ne débutera pas ce jour-là pour des raisons organisationnelles. L’initiative du Congrès appartient à Vladimir Poutine qui a avancé l’idée d’une réunion réunissant tous les groupes ethniques de la Syrie dans le cadre d’un processus de reconstruction du pays.

En même temps, une unité de plus de 400 Marines, qui avait participé à la libération de la ville de Raqqa au sein de la coalition internationale antidjihadiste, est en train de quitter le territoire syrien et rejoindre les États-Unis sans être remplacée. Une décision inattendue puisque les Américains avaient déclaré au début de novembre qu’ils auraient attendu une progression les avancées des pourparlers avant d’envisager de quitter la Syrie.

La Chine, par son observateur sur le conflit syrien, a enfin annoncé vendredi à Genève que son pays est prêt à participer à la reconstruction, “sans condition préalable“, lorsque la sécurité sera garantie.

Antonio Torrenzano

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La 8e séance des négociations sur la Syrie a enfin démarré mercredi à Genève près du Palais des Nations avec l’arrivée de la délégation du gouvernement de Damas. Hier, la délégation diplomatique du gouvernement a de façon claire averti qu’il était hors de question de discuter de l’avenir du président Bachar el-Assad. Sujet ultrasensible qui avait fait capoter toutes les précédentes réunions dans la Ville genevoise.

À ce sujet, mercredi, Staffan de Mistura avait appelé les délégations à s’abstenir de faire des déclarations visant à «délégitimer» l’autre acteur des négociations. Une façon pour le médiateur onusien de souligner qu’il n’appréciait guère «les déclarations malvenues faites ces derniers jours» devant la télé et la presse internationale.

Les pourparlers de paix sur la Syrie se sont poursuivis jeudi à Genève avec des discussions bilatérales de l’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, avec les délégations du gouvernement et de l’opposition. Ce huitième cycle de pourparlers inter-syriens doit mettre l’accent sur la rédaction d’une nouvelle Constitution pour le pays et l’organisation d’élections politiques sous l’égide de l’ONU. La nouveauté réside dans le fait que les deux délégations sont entretenues en même temps par Staffan de Mistura au Palais des Nations, mais dans deux salles séparées de quelques mètres seulement.

Lors de ces discussions de proximité, le médiateur doit ainsi faire la navette entre les deux pièces. L’équipe de l’Envoyé spécial estime que « le moment est venu de faire de réels progrès en ce qui concerne le processus politique, dans l’intérêt du peuple syrien». Staffan de Mistura, lors d’une conférence de presse, a en outre annoncé jeudi que les négociations allaient se poursuivre jusqu’au 15 décembre et se concentrer sur la rédaction d’une Constitution et l’organisation d’élections supervisées par l’ONU. Le médiateur a précisé en outre que les discussions seraient suspendues vendredi soir et qu’elles reprendraient mardi pour durer jusqu’à la mi-décembre.

Le 8e round des pourparlers de Genève intervient alors que la situation humanitaire dans la Ghouta orientale est devenue critique. La situation dans cette région rebelle, territoire assiégé depuis 2013 à la périphérie de Damas, a été évoquée dans le cadre des consultations de l’équipe de Staffan de Mistura avec le Groupe de travail sur l’accès humanitaire créé par le “Groupe de soutien international à la Syrie”. À l’issue de ces consultations, Jan Egeland, Conseiller spécial de l’envoyé spécial pour la Syrie, a souligné la «frustration des organisations humanitaires en raison des difficultés d’accès dans certaines provinces syriennes». Les combats «ont pris fin cette année à Homs, Alep, Raqqa, ils pourraient prendre fin dans la région de Deir Ezzor, et elles se sont déplacées dans la Ghouta orientale, désormais dans l’œil du cyclone », a déclaré Jan Egeland, lors d’un point de presse à Genève.

Sur le terrain, la guerre n’est pas terminée. Un convoi d’aide humanitaire n’a pu accéder à la zone du Ghouta lundi en raison des violences, a précisé un porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), trois millions de Syriens vivent encore dans des zones assiégées ou difficiles d’accès. En outre, dix millions de personnes sont confrontées en Syrie à des difficultés alimentaires. Selon l’ONU, le nombre de personnes qui dépendrait d’une assistance humanitaire s’élève à plus de 13 millions.

Antonio Torrenzano

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La délégation du régime de Damas est arrivée mercredi en Suisse pour participer aux négociations de paix sur la Syrie sous l’égide des Nations Unies. La délégation diplomatique du régime de Damas est dirigée par l’ambassadeur syrien Bachar al-Jaafari. La délégation du gouvernement syrien, qui était attendue lundi, a retardé son arrivée à mercredi pour protester contre les déclarations de l’opposition qui réclamait le départ de Bachar al-Assad.

Le gouvernement de Bachar el-Assad, déjà peu enclin à faire des concessions à l’opposition, alors qu’il a pratiquement remporté la victoire militaire du conflit contre les rebelles et les jihadistes, avait refusé d’envoyer une délégation en raison des déclarations intempestives de l’opposition. La Russie, alliée militaire et politique de Damas, a convaincu le régime de participer à la 8e séance des pourparlers. Selon l’agence officielle syrienne Sana, qui cite une source au Ministère syrien des Affaires étrangères, la décision de venir à Genève a été prise “après deux jours d’intenses contacts entre les parties syrienne et russe“.

Malgré cet évènement imprévu, Staffan de Mistura a maintenu son programme d’ouvrir le 8e cycle par une rencontre avec la délégation de l’opposition syrienne mardi 28 novembre. La 8e séance des pourparlers de Genève reste toutefois une épreuve pour la diplomatie du Kremlin. Les manœuvres diplomatiques de Vladimir Poutine pour la paix dans le pays fourniront-elles les réponses attendues ?

Jusqu’à présent le Kremlin avec le concours de l’Iran, autre soutien du régime de Damas et de la Turquie et de l’Arabie Saoudite, à protection des rebelles, a organisé sept réunions mêlant opposition et régime syrien à Astana, au Kazakhstan et multiplié avec succès ses initiatives diplomatiques. Quatre zones de désescalade des combats ont été créées en Syrie, là où les Nations Unies avaient échoué. Le même a également annoncé la tenue d’un prochain “Congrès du dialogue national” syrien rassemblant tous les acteurs du conflit à Sotchi en Russie, qui devrait servir de dynamisant au processus de Genève. Le processus de Genève pourtant demeure le seul cadre agréé par la communauté diplomatique internationale pour la recherche d’une solution politique en Syrie. La Russie le sait bien. Moscou sait qu’elle a besoin de l’ONU si elle veut sauvegarder ses intérêts en Syrie.

Depuis six ans de guerre, ces négociations de paix nous disent encore d’autres choses : par exemple, l’Union européenne a été absente du processus … au-delà de nulle part pour la paix dans la région; inutile à défendre les minorités écrasées par DAECH (voir l’Holocauste du peuple Yazzidi). Sur le dossier syrien, les États-Unis se sont repliés sur eux-mêmes depuis l’élection de Donald Trump. Mais en Syrie, l’Amérique s’était déjà repliée sur elle-même avec l’ancien président Barack Obama.

La 8e séance des pourparlers de Genève fournira-t-elle de précieuses indications sur les chances de réussite de la Paix ? À présent, les déclarations de l’ancien Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies, Stephen O’Brien, sont encore d’une actualité historique embarrassante : “En Syrie, personne ne peut échapper à sa part de honte”.

Antonio Torrenzano

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Les pourparlers de paix sur la Syrie ont repris lundi 10 juillet à Genève sous l’égide des Nations Unies, avec l’espoir de réaliser de significatives avancées alors que le conflit ravage le pays depuis six ans. Ces négociations interviennent une semaine après la fin de discussions à Astana au Kazakhstan entre la Russie, l’Iran et la Turquie portant notamment sur l’établissement de plusieurs zones de désescalade.

Le round, qui devrait se tenir jusqu’au 14 juillet, a commencé lundi dans la matinée par une rencontre entre Staffan de Mistura et la délégation du gouvernement syrien. Le médiateur de l’ONU a ensuite rencontré les différents représentants de l’opposition, dont ceux du Haut Comité syrien pour les Négociations. La délégation du régime de Damas a été donc la première à ouvrir la septième séance des rencontres. L’ambassadeur syrien aux Nations Unies Bachar al-Jaafari n’a fait aucune déclaration contrairement à l’envoyé de l’ONU qui a souligné que la semaine allait être intensive.

De sa part la délégation du principal groupe d’opposition politique, le Haut Comité des négociations, a admis au contraire d’avoir de modestes attentes. Pour le Haut Comité, la priorité serait de pouvoir maintenir le processus politique de Genève face aux «tentatives de la Russie de détourner l’attention à Astana», a dit l’un de ses porte-parole Yehia al-Aridi.

S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’issue de la première journée de discussions, le diplomate Staffan de Mistura a jugé que «les possibilités de progrès sont plus élevées que dans le passé. Nous assistons peut-être à une phase de simplification du conflit le plus complexe qui existe actuellement», a-t-il ajouté, en mentionnant le pacte russo-américain sur un cessez-le-feu dans le sud de la Syrie et la victoire sur le groupe État islamique à Mossoul en Irak.

Le septième cycle de discussions est axé sur quatre dossiers: la rédaction d’une nouvelle Constitution, la gouvernance (transition politique), la tenue d’élections et la lutte contre le terrorisme. Les précédents rounds n’ont pas abouti à des avancées concrètes. Sur le terrain, la trêve décidée par le président américain Donald Trump et le chef russe Vladimir Poutine au G20 d’Hambourg semblerait être honorée jusqu’à présent.

Antonio Torrenzano

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Depuis mars 2011, la Syrie est en proie à un conflit qui a forcé plus de la moitié de la population à quitter leur foyer. Quelque 5 millions de Syriens ont quitté leur pays et plus de 6 millions sont déplacés à l’intérieur du territoire. Du 10 juillet 2014, Staffan de Mistura travaille pour conduire les parties en conflit à la table des négociations et mettre fin à la guerre. En juillet 2014, Staffan de Mistura a pris la place de Lakhdar Brahimi qui avait démissionné pour l’impossibilité d’avoir une réponse internationale cohérente pour sortir de la guerre. Le nouveau cycle de pourparlers s’ouvre aujourd’hui à l’office des Nations Unies à Genève. À la veille de l’ouverture de la nouvelle session de négociations, une trêve a pris effet ce dimanche à midi dans les provinces de Deraa, Qouneitra et Soueida dans le sud du Pays, théâtre de violents combats récemment.

15 – 19 mai 2017 : Le cinquième cycle de pourparlers intra-syriens a lieu à Genève sous l’égide des Nations Unies. Au cours de ce cycle, l’Envoyé spécial établit, parallèlement aux discussions politiques, un processus consultatif technique afin d’élaborer des options pertinentes sur les questions constitutionnelles et juridiques.

3 – 5 mai 2017 : Pendant le quatrième cycle de pourparlers d’Astana au Kazakhstan, la Russie, l’Iran et la Turquie signent un accord pour créer quatre «zones de désescalade» en Syrie, en incluant le gouvernorat d’Idlib, les parties nordiques contrôlées par les rebelles du Gouvernorat de Homs, le Ghouta oriental contrôlé par les rebelles et la frontière entre la Jordanie et la Syrie. L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie participe également aux pourparlers et qualifie l’accord comme un pas positif prometteur dans la bonne direction pour le processus de désescalade du conflit. L’accord sur les «zones de désescalade» entre en vigueur le 6 mai. 23 – 31 mars 2017 : La cinquième série des pourparlers intra-syriens a lieu à Genève, sous l’égide des Nations Unies. Au cours de cette session, toutes les parties ont travaillé sur les quatre points approuvés par le communiqué de Genève et la Résolution 2254. 14-15 mars 2017 : Le troisième cycle de discussions d’Astana a lieu au Kazakhstan. À la suite de ces entretiens, l’Iran a rejoint la Turquie et la Russie en tant qu’état garant.

23 février – 3 mars 2017 : La quatrième série de pourparlers intra-syriens a lieu à Genève, sous l’égide des Nations unies. Après huit jours de discussions, toutes les parties ont convenu d’un agenda approuvé par la Résolution 2254 pour la prochaine série de pourparlers. La prochaine série de pourparlers doit se tenir le 23 mars 2017 à Genève.

23 – 25 janvier 2017 : La délégation syrienne et les groupes rebelles d’opposition participent à une réunion parrainée par la Russie, la Turquie et l’Iran à Astana, au Kazakhstan. L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie y assiste également. Les discussions se terminent par un accord entre les trois commanditaires des pourparlers pour la mise en place d’un organe de suivi trilatéral pour faire respecter le cessez-le-feu du 30 décembre, préparant les prochaines négociations intra-syriennes convoquées par les Nations Unies à Genève le 23 février 2017.

31 décembre 2016 : Le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte à l’unanimité la Résolution 2336 pour l’appui des efforts de la Russie et de la Turquie pour mettre fin à la violence en Syrie. 30 décembre 2016 : Le cessez-le-feu syrien à l’échelle nationale convenu entre la Turquie, la Russie, le gouvernement syrien et les groupes rebelles de l’opposition commence. 28 décembre 2016 : La Turquie et la Russie s’accordent sur un cessez-le-feu syrien à l’échelle nationale, qui débutera à minuit le 30 décembre. 13 décembre 2016 : Après quatre ans de combats, la bataille d’Alep prend fin. Cette bataille représente l’un des plus longs sièges de la guerre moderne et laisse environ 31.000 personnes tuées, soit près d’un dixième des pertes de guerre globales estimées.

15 octobre 2016 : Le secrétaire d’État américain John Kerry convoque le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov et sept ministres des Affaires étrangères de la région – de l’Iran, de l’Irak, de l’Arabie saoudite, de la Turquie, du Qatar, de la Jordanie et de l’Égypte – aux pourparlers syriens à Lausanne. Les discussions se terminent sans arriver à un accord.

3 octobre 2016 : Les États-Unis déclarent formellement la suspension des contacts diplomatiques avec la Russie en vue de nouvelles violences en Syrie, marquant la fin de l’accord de cessez-le-feu. 12 septembre 2016 : Début du cessez-le-feu entre les forces du gouvernement syrien et les groupes rebelles de l’opposition. 9-10 septembre 2016 : Les ministres des Affaires étrangères de la Russie et des États-Unis parviennent à un accord sur l’instauration d’un cessez-le-feu entre le gouvernement syrien et une coalition de groupes rebelles de l’opposition soutenu par les États-Unis, y compris le Haut Comité de Négociations (HCN). 17 mai : Les membres du Groupe international de support à la Syrie (ISSG) se réunissent à Vienne pour renforcer la cessation des hostilités et l’aide humanitaire. 13 – 27 avril 2016 : La troisième session des pourparlers intra-syriens se déroule à Genève. À l’issue de cette session, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie publie un compte rendu de l’évolution et du plan de travail exécuté dans cette période.

Avril 2016 : Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires estime qu’il y a 13,5 millions de Syriens dans le besoin, y compris 6,6 millions de personnes déplacées et 4,8 millions de réfugiés à l’extérieur du pays. 24 mars : L’Envoyé spécial de l’ONU publie un document sur les points de convergence entre le gouvernement syrien et l’opposition, par rapport à leurs visions respectives de l’avenir de la Syrie.

23 mars : Jan Egeland, Conseiller spécial auprès de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie déclare que 384 000 personnes dans le besoin d’aide humanitaire ont été atteintes depuis le début de l’année par l’intermédiaire de convois inter-organisations dans les zones difficiles à atteindre, les zones assiégées, et d’autres zones de priorités situées sur les lignes de front. 14 – 24 mars 2016 : La deuxième session des pourparlers intra-syriens se déroule à Genève. L’objectif est d’amener les deux parties à commencer à discuter de la formation d’un organe de transition dans les six mois.

4 mars : Depuis la création du Groupe de travail sur l’accès humanitaire, 236 camions ont livré des vivres à 115 000 personnes dans les zones assiégées et difficiles à atteindre. 1 mars 2016 : L’Envoyé spécial de l’ONU annonce la reprise des pourparlers intra-syriens à Genève le 14 mars. 27 février 2016 : Début de la cessation des hostilités en Syrie. 26 février 2016 : Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité la Résolution 2268 approuvant l’Accord de cessation des hostilités en Syrie. 22 février 2016 : À Munich, les ministres des Affaires étrangères de la Russie et des États-Unis, en tant que co-présidents de l’ISSG, concluent un accord sur une cessation des hostilités à l’échelle nationale en Syrie, censé entrer en vigueur dans un délai d’une semaine.

12 février 2016 : À Munich, l’ISSG crée deux groupes de travail pour garantir l’accès humanitaire aux zones assiégées et pour une cessation des hostilités à l’échelle nationale. Ces groupes de travail sont sous les auspices de l’ONU et co-présidés par la Russie et les États-Unis. 3 février 2016 : L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie suspend les pourparlers intra-syriens en raison de la poursuite des violences et le manque d’aide humanitaire sur le terrain. 1 février 2016 : L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie annonce le lancement formel des pourparlers intra-syriens.

18 décembre 2015 : Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité la Résolution 2254, approuvant le plan de transition du Groupe international de soutien en Syrie (ISSG), fixant un calendrier pour les négociations formelles et la formation d’un gouvernement d’unité dans les six mois. La résolution approuve le Communiqué de Genève du 30 juin 2012, et les «déclarations de Vienne». Il nomme également l’Envoyé spécial Staffan de Mistura en charge de l’organisation des pourparlers intra-syriens à Genève.

14 novembre 2015 : Les participants des pourparlers de paix de Vienne (ISSG, 20 puissances et des organisations internationales co-présidées par les États-Unis et la Russie) produisent un accord sur la nécessité de réunir les représentants du gouvernement et de l’opposition syrienne dans des négociations officielles sous les auspices des Nations Unies dès le 1 janvier 2016. 30 octobre 2015 : Les pourparlers de paix pour la Syrie se déroulent à Vienne avec les ministres des Affaires étrangères de 20 pays. Ils sont d’accord sur la nécessité pour le gouvernement syrien et l’opposition d’entamer des pourparlers politiques. Mai – juillet 2015 : À la suite de la déclaration du Secrétaire général de l’ONU au Koweït, l’Envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, organise les consultations de Genève au cours desquelles il tiendra 232 réunions avec diverses parties prenantes, y compris le gouvernement syrien, les groupes de l’opposition syrienne, le Conseil des femmes syriennes ainsi que 39 groupes de la société politique et civile syrienne. Ces consultations inclusives visent à apporter une solution politique à la crise en cours. Avril 2015 : Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires estime qu’il y a 12,2 millions de Syriens dans le besoin, y compris 7,6 millions de personnes déplacées et 4 millions de réfugiés à l’extérieur du pays.

31 mars 2015 : À Koweït City, pendant de la conférence des donateurs pour la réponse humanitaire en Syrie, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, admet sa honte, sa colère profonde et sa frustration pour l’impuissance de la communauté internationale à mettre fin à la guerre. Il exhorte « à forger une transition politique dirigée par les Syriens, sur la base du Communiqué de Genève, et qui répond aux aspirations du peuple syrien».

10 juillet 2014 : Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, nomme Staffan de Mistura comme son nouvel envoyé spécial pour la Syrie. 31 mai 2014 : Lakhdar Brahimi démissionne du fait de l’impossibilité de forger une réponse internationale cohérente au conflit syrien. Avril 2014 : Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires estime qu’il y a 9,3 millions de Syriens dans le besoin, y compris 6,5 millions de personnes déplacées et 2,6 millions de réfugiés à l’extérieur du pays. 22 – 31 janvier 2014 : La Conférence de Genève II a lieu à Montreux et à Genève. Les objectifs sont d’amener le gouvernement syrien et l’opposition à discuter de la façon de mettre en œuvre le Communiqué de Genève. Malheureusement, aucun accord n’est atteint. Avril 2013 : Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires estime qu’il y a 6,8 millions de Syriens dans le besoin, y compris 4,2 millions de personnes déplacées à l’intérieur et un million de réfugiés à l’extérieur du pays.

17 août 2012 : Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, nomme Lakhdar Brahimi comme son nouveau représentant spécial de l’ONU et de la Ligue Arabe pour la Syrie. 2 août 2012 : Kofi Annan démissionne, citant le manque de « pression internationale sérieuse, déterminée et unie, y compris des pouvoirs de la région […] pour contraindre le gouvernement syrien, en premier lieu, et aussi l’opposition, à prendre les mesures nécessaires pour entamer un processus politique ». 30 juin 2012 : Kofi Annan convoque la Conférence de Genève sur la Syrie et préside le Groupe d’action pour la Syrie qui a rédigé le Communiqué de Genève, sur la base du plan de paix en six points pour la Syrie.

21 avril 2012 : La Résolution 2043 du Conseil de sécurité des Nations Unies est adoptée à l’unanimité. La résolution donne lieu à la mise en place de la Mission de Supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS), composée de 278 observateurs militaires et de 121 membres du personnel civil afin d’observer la mise en œuvre du plan de paix en six points pour la Syrie. Le mandat de la MISNUS prend fin le 19 août 2012 à minuit. 14 avril 2012: La Résolution 2042 du Conseil de sécurité des Nations Unies est adoptée à l’unanimité, autorisant l’envoi d’une équipe de 30 observateurs militaires non armés en Syrie pour surveiller le respect du cessez-le feu. 5 avril 2012 : Kofi Annan déclare à l’Assemblée générale de l’ONU que la date limite d’entrée en vigueur du cessez-le-feu pour le gouvernement syrien sera le mardi 10 avril, et pour les forces de l’opposition le jeudi 12 avril. M. Annan annonce également que si le cessez-le-feu est un succès, une mission non armée de surveillance de l’ONU pourrait être déployée en Syrie.

16 mars 2012 : Lancement du Plan de paix en six points de Kofi Annan pour la Syrie. Ce plan vise à engager les forces à la fois du gouvernement syrien et de l’opposition vers un cessez-le feu. Le président syrien Bachar al-Assad accepte le plan de paix en six points le 27 mars. Avril 2012 : Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires estime qu’il y a plus d’un million de Syriens dans le besoin, y compris les 22 000 réfugiés à l’extérieur du pays. 23 février 2012 : Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon nomme l’ancien Secrétaire général Kofi Annan comme Envoyé spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue Arabe, pour la Syrie.

Cette crise, considérée comme le pire désastre humanitaire des temps modernes avec plus de 13 millions de personnes ayant besoin d’assistance, n’a pas encore trouvé une possible solution politique pour la fin du conflit.

Antonio Torrenzano

* Les principaux documents des Nations Unies sur la Syrie. http://www.securitycouncilreport.org/un-documents/syria/

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En marge du Sommet G20 d’Hambourg, Washington et Moscou ont conclu un pacte de cessez-le-feu dans le sud-ouest de la Syrie, accommodement qui a couronné la première rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue russe, Vladimir Poutine. Le cessez-le-feu a pris effet ce dimanche à midi (heure de Damas) selon des responsables américains et du gouvernement jordanien, lequel est aussi impliqué dans ce protocole. L’accord de cessez-le-feu concerne les provinces de Soueïda, Deraa et Quneitra.

De sa part, le président russe Vladimir Poutine a estimé samedi que les États-Unis étaient devenus «plus pragmatiques» sur le dossier syrien. «Il y a une compréhension (mutuelle) que si on unit les efforts, nous pourrons faire beaucoup», a déclaré le chef du Kremlin lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet du G20 en Allemagne. D’autre part, le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, a affirmé que si l’accord est respecté il pourra devenir un modèle pour d’autres zones du pays. «Cette zone dans le sud est notre premier exemple de réussite. Nous espérons pouvoir le reproduire ailleurs», a-t-il déclaré. Le cessez-le-feu fait partie de l’accord sur les zones de désescalades, entré en vigueur en mai dernier dans quatre zones du pays.

Dans un premier temps, « la sécurité autour de cette zone sera assurée par des forces et moyens de la police militaire russe en coordination avec les Jordaniens et les Américains », a précisé Sergueï Lavrov. Pour le conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump, le général Roert McMaster, le cessez-le-feu est une « priorité » pour les États-Unis et « un pas important » pour la paix. Ce nouveau fait pour la Syrie a été accueilli au contraire avec prudence par le secrétaire à la Défense britannique, Michael Fallon, qui souhaiterait voir des résultats concrets sur le terrain. Dans cette guerre civile en cours depuis six ans, nombre de cessez-le-feu n’ont pas été respectés, a-t-il dit.

Antonio Torrenzano